Le président français François Hollande a appelé hier « tous les Français » à se « lever » contre le terrorisme en participant à la manifestation de demain, annonçant qu'il s'y joindrait aussi alors que la France n'en a « pas terminé » avec ces menaces.
La France « fait face » à cette « épreuve », une « tragédie pour la nation », et « nous (en) sortirons encore plus forts » par la « solidarité », a-t-il lancé. La France cependant n'en a « pas terminé avec les menaces dont elle est la cible », a-t-il averti, appelant « à la vigilance, l'unité et la mobilisation ». François Hollande a ainsi annoncé avoir « encore renforcé les moyens pour protéger nos lieux publics, pour faire en sorte que nous puissions vivre tranquillement, sans, à aucun moment, pouvoir être l'objet d'une menace ou d'un risque ».
Il a par ailleurs de nouveau appelé les Français « à l'unité », estimant qu'il s'agissait de la « meilleure arme » dont ils disposent contre le terrorisme, et qu'ils devaient être « implacables contre le racisme et l'antisémitisme ». « Car aujourd'hui, dans ce magasin casher, c'est un acte antisémite effroyable qui a été commis », a-t-il souligné. « Ceux qui ont commis ces actes, ces terroristes, ces illuminés, ces fanatiques, n'ont rien à voir avec la religion musulmane », a également martelé le chef de l'État, invitant les Français à refuser les « amalgames ». François Hollande a aussi « salué le courage, la bravoure, l'efficacité des gendarmes, des policiers, de tous ceux qui ont participé à cette opération », se disant « fier d'eux ». « Nous sommes un peuple libre, qui ne cède à aucune pression, qui n'a pas peur, parce que nous portons un idéal qui est plus grand que nous, et nous sommes capables de le défendre partout où la paix est menacée », a-t-il ajouté.
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Valls : Il y a eu des failles
Même son de cloche pour le Premier ministre Manuel Valls qui, tout en faisant part hier soir d' « une forme de soulagement » après la mort des trois auteurs des attentats qui ont frappé la France depuis mercredi, a appelé à ne pas « baisser la garde ». « Il y a une forme de soulagement ce soir (...), cela aurait pu être plus long et encore plus dramatique », a souligné le chef du gouvernement sur TF1. « Il y a un soulagement car les terroristes ont été mis hors d'état de nuire grâce au travail remarquable » des forces de l'ordre et des unités d'élite de la police et de la gendarmerie, qui sont « des professionnels et des héros », a-t-il salué, précisant que l'ordre des deux assauts a été donné par le président Hollande. Les gendarmes et les policiers ne pouvaient pas d'ailleurs faire « autrement » que de tuer les trois auteurs des attentats commis en France depuis mercredi, qui cherchaient eux-mêmes à les tuer, a souligné Manuel Valls un peu plus tard sur BFM TV. « Jamais la France n'avait connu trois attaques en trois jours », a souligné M. Valls, en reconnaissant qu' « il y aura un avant et un après ce qui s'est passé ». « Nous pouvons encore subir ces attaques », a toutefois averti le Premier ministre, en voulant « dire la vérité », qui est que la France fait aujourd'hui « face à un défi terroriste sans précédent ».
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Le gouvernement a également « un devoir de vérité » concernant le déroulé des trois derniers jours marqués par ces attentats et ces prises d'otages sans précédent en France. « Il y a une faille bien évidemment. Quand il y a 17 morts, c'est qu'il y a eu des failles », a-t-il reconnu sur BFM TV. « C'est pour cela que nous devons tirer des leçons, analyser de près ce qui s'est passé. Nous le devons, ce devoir de vérité, aux victimes, à leurs familles et à nos compatriotes », a promis Manuel Valls sur TF1. Mais si la France a « engagé une guerre contre le terrorisme », elle ne mène « pas une guerre contre une religion, pas une guerre contre l'islam », a-t-il dit. « Nos compatriotes, il faut dire les choses clairement, nos compatriotes musulmans ont peur aujourd'hui. L'un de mes meilleurs amis me disait qu'il avait honte d'être musulman aujourd'hui. Il ne faut pas qu'il ait honte », s'est ému le Premier ministre.
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commentaires (3)
Ce qui arrive aujourd'hui en France est en bonne partie de la responsabilité de la nulleté qu'est cet homme et de la politique exterieure qui lui est dictée. D'ailleurs, je pense que La gauche française si elle veut continuer à exister, elle doit nettoyer ses rang de ce faiblard conditionné et des gens de ce type qui combattent le terrorisme en Afrique tant exploitée et le soutien en Syrie et au Liban. Il vient d'avoir en quelque sorte d'avoir son premier "retour de flame" de ce feu que ce pyromane et sa bande sionisé qui comprends aussi les valls et les fabius met un peu partout... mais aussi au mauvais endroits.
Ali Farhat
14 h 22, le 10 janvier 2015