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Liban - Sécurité

Trois blessés à Ersal dans un incident avec l’armée

Divisée entre les considérations sécuritaires et les intérêts vitaux de la population locale, Ersal a été secouée hier par un nouvel incident qui a failli dégénérer.

La délégation des députés du courant du Futur chez Tammam Salam. Photo Dalati et Nohra

Les mesures draconiennes prises par l'armée libanaise aux portes du jurd de Ersal, où campent les islamistes armés, ont fait un cortège de mécontents. La troupe, qui a renforcé les perquisitions aux points de passage, a suscité hier encore le courroux des ouvriers qui se rendent au quotidien dans cette région désertique, principalement pour travailler dans les carrières et les fermes. L'armée a également pris la décision de limiter les déplacements vers le jurd aux seuls propriétaires des carrières à partir du 1er janvier 2015.
Autant de mesures survenues il y a quelques semaines lorsque les militaires ont bouclé plusieurs points de passage après avoir été la cible de plusieurs attentats et attaques dans la région.
Le resserrement de l'étau visait en outre à mettre un terme à la pratique de la prise d'otages à l'intérieur de la localité de Ersal, devenue monnaie courante depuis quelque temps. Seules deux voies sont restées ouvertes et praticables, celles de Wadi Hmayed et de Massyadé, afin de faciliter la tâche aux habitants de Ersal qui cherchent à joindre leur lieu de travail dans le jurd.


Hier matin, une immense file de voitures et de camions s'est formée devant l'un des barrages, créant un embouteillage monstre. Un groupe de protestataires s'est dirigé vers le barrage de Wadi Hmayed, brûlant des pneus devant le poste. Les responsables du village sont alors intervenus pour tenter de résoudre le problème.
L'armée est intervenue pour disperser les manifestants, à l'aide de bombes lacrymogènes. La situation a failli dégénérer, poussant les soldats à tirer en direction des protestataires qui ont riposté à coups de pierres. Trois d'entre eux ont été blessés. L'armée a arrêté cinq autres. Le président de la municipalité, Ali Hojeiri, a démenti pour sa part les rumeurs selon lesquelles les personnes arrêtées avaient tenté d'attaquer le barrage de l'armée, soulignant qu'il s'agissait d'un simple mouvement de protestation. Le responsable a assuré que le calme a été rétabli surtout après que les soldats ont renoncé à réclamer aux habitants des autorisations spéciales pour passer de l'autre côté.
M. Hojeiri a affirmé que 95 % des habitants de la localité travaillent dans la région du jurd. Par conséquent, « il n'est pas logique qu'ils soient obligés d'aller jusqu'à Zahlé pour obtenir une autorisation auprès des services de renseignements de l'armée à chaque fois qu'ils doivent se rendre à leur lieu de travail », a-t-il dit. Il a précisé avoir évoqué ce problème avec le commandement de l'armée. « L'affaire est close », a-t-il affirmé. M. Hojeiri a ajouté avoir convenu avec les militaires de la nécessité de laisser passer ceux qui ont un casier judiciaire vierge tout en maintenant les perquisitions.
« L'escalade qui a eu lieu aujourd'hui est l'œuvre de quelques personnes qui se sont infiltrées parmi la foule pour créer des problèmes », a-t-il dit.
Des sources militaires citées par l'agence al-Markaziya ont indiqué que près de 150 habitants ont été à l'origine de l'incident, en dépit du fait que l'armée œuvrait à faciliter leur passage vers le jurd.
Sitôt l'incident clos, d'autres manifestants se sont rassemblés à un autre barrage érigé au niveau de Aïn Chaab, entre Ersal et Laboué, bloquant la route devant les véhicules. L'armée n'a pas tardé à rouvrir le chemin.

 

(Repère : Qui sont les militaires libanais otages des jihadistes?)

 

Des députés du Futur chez Salam
Pressés par les récents développements, plusieurs députés de la Békaa relevant du courant du Futur se sont rendus hier au Sérail pour rencontrer le Premier ministre, Tammam Salam. La délégation comprenait les députés Assem Araji, Jamal Jarrah, Amine Wehbé et Ziyad el-Kadri. À l'issue de l'entretien, ce dernier a indiqué que les membres de la délégation ont exprimé au chef du gouvernement le souhait de parvenir à « un équilibre entre les mesures de sécurité prises par l'armée entre la localité et son jurd et les intérêts vitaux des habitants de Ersal ». S'est également rendue auprès de M. Salam une délégation présidée par le moukhtar de la localité.

 

Le dossier des otages
Interrogé par ailleurs sur la désignation de son adjoint à la municipalité, Ahmad Flitti, pour effectuer la médiation dans l'affaire des militaires otages, retenus par les islamistes, Ali Hojeiri a déclaré que M. Flitti s'est rendu hier à Beyrouth où il devait rencontrer le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim. « Si l'État a la volonté de résoudre ce dossier et décide de trancher, il pourra le faire rapidement. Les ravisseurs demandent la libération des femmes et de certains prisonniers détenus à Roumieh », a-t-il déclaré. Et d'ajouter : « Le problème est que le Hezbollah réclame également la libération de détenus qui lui sont alliés si les islamistes sont relâchés. C'est ce qui complique l'affaire. »

 

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La vie d'un seul soldat vaut tous les "islamistes de Roumieh". Qu'on libère ces terroristes enfin et qu'ils aillent crever là où ils le désirent. L'important est de récupérer les braves soldats sains et saufs.

Halim Abou Chacra

05 h 14, le 30 décembre 2014

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Commentaires (1)

  • La vie d'un seul soldat vaut tous les "islamistes de Roumieh". Qu'on libère ces terroristes enfin et qu'ils aillent crever là où ils le désirent. L'important est de récupérer les braves soldats sains et saufs.

    Halim Abou Chacra

    05 h 14, le 30 décembre 2014

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