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Lifestyle - Tous les chats sont gris - Happening

Elle s’est préparé un très joyeux Christmust (suite et fin)

Personne ne lui contestera sa fougue. Ni son souffle, son ardeur, sa sincérité, son engagement. Ni, sans doute, sa tendresse. Beyrouth vit chaque nuit comme si c'était la dernière. C'est beau, mais en cette période de Noël, ça devient limite étouffant. À l'exception de ceux, atteints de Fomo, qui y trouvent leur bonheur... Suite et fin de cette période d'hystérie à papillonner d'événement en événement.

Alors, voilà, elle a fini par craquer. Pourquoi se cloîtrer chez elle alors que partout, dans les rues, sur les dancefloors et autres parquets cirés, on fait la fête ? Pourquoi se reposer tout en sachant qu'une fois 2014 enterrée, elle fera de même en se planquant sous sa couette ? Pourquoi tout rater au moment où sa peur de miss-out bat son plein ? Elle a donc succombé à l'appel des sirènes d'Instagram, de Facebook, de ses SMS. Elle a craqué, et s'est mise en route en ce dimanche 14 décembre pluvieux. L'orage grondait sur la capitale et elle appelait frénétiquement ses copains, bloquée par une procession de Geryes Taxi chantant des hymnes de Noël kitschissimes balancés par un ancêtre de haut-parleur. « Est-ce qu'il y a encore du monde chez Sarah's Bag ? Ou je devrais foncer vers mon Christmas gathering ? Où ? » Le dilemme. Pro du jonglage entre des évènements concomitants aux deux pôles de la ville, elle a réussi à faire un passage éclair dans la boutique branchée de Sarah Beydoun qui organisait une Hot Chocolate Party. En se régalant avec son chocolat chaud au gingembre, elle a tâté le terrain, histoire de savoir quels étaient les plans pour plus tard. Vu la tête des gens aux yeux embués, toujours pas remis de leur week-end, elle a préféré se procurer un sac au motif ludique d'une boîte de Xanax et aller se coucher. Cette fois sans scrupules.


Mardi 16 décembre, l'événement de House of Today au Yacht Club où des centaines et des centaines de personnes se sont pressées d'y aller toute la journée durant. Sa tête partie dans des mouvements de 180 degrés, perchée sur ses Gianvitto Rossi vertigineux et stratégiques, elle avait mis en marche son radar infaillible pour repérer tous ceux à qui elle irait serrer la pince et faire la conversation ; tout en ne voulant pas manquer les créations des exposants. Crevée, elle est rentrée se coucher, perplexe. Avait-elle atteint un bon quota de socialising ?


Jeudi 18 décembre au soir, des amis l'avaient embarquée à l'ouverture de Memory Lane, le nouveau-né de la famille Sô-DT-Gathering. Un bar/restaurant agréable et convivial, où elle a pu se retrouver avec un grand nombre de connaissances, un coup jouant une partie de baby-foot avec certains et un coup partageant une kaaké jambon-fromage avec d'autres. Elle y a d'ailleurs croisé deux personnages intéressants rencontrés la veille à une soirée : le curateur Daniel Balice et son artiste Alexander May qui lui a raconté qu'il exposait son travail au Metropolitan Art Society, samedi 20. Deux jours plus tard, la voilà donc, tirée à quatre épingles, un Prosecco à la main, se baladant entre les œuvres de ce M. May, se penchant sur les objets de Karen Chékerdjian et écarquillant les pupilles faces aux illustrations de Cédric Rivrain, à qui elle a affiché un sourire malicieux parce que, apparemment, il connaît le Tout-Paris... La crowd est curieuse : des bourgeois qui s'amusent à jouer les grands amateurs d'art. Mais elle a été particulièrement ravie d'y être venue, la chipie, lorsqu'un photographe appolonesque au prénom de Nicolas lui a proposé avec son délicieux accent cassé de l'accompagner au Food Dealer, où Caline officiait derrière les platines ce soir-là, entre bols de sucreries et plateaux de charcuterie. Ensuite, c'est derrière la Green Door, un coup sur la moquette léopard, un coup autour du pôle, qu'elle a accompagné son nouvel ami dans une danse qui a duré toute la nuit...


Fast forward. On passe sur la dinde et ses accompagnements, le foie gras, la bûche et la choucroute, les dîners de famille avec les enfants qui hurlent, ça ne la branche vraiment pas. De ces devoirs de vacances, elle a finalement réussi à esquiver le 25 décembre au soir, entraînant son nouveau copain, l'illustrateur, au Twenty-Seven, le remplaçant du Momo's. Sous le toit décapé, dans la curieuse déco, elle s'est rappelée de Cédric lui parlant de la scène arty parisienne, de son amitié avec la famille Gainsbourg. Elle se souvient aussi avoir fait la bise à plein de monde. Ce même monde avec qui elle se retrouve nez à nez depuis début décembre. Et, sur le chemin du retour, dans leur über taxi s'enfonçant dans la nuit, The Best Is Yet to Come de Sinatra résonnait bien avec son état d'esprit. Des fêtes, encore des fêtes. Le meilleur reste à venir.

 

Lire l'épisode précédent ici

Alors, voilà, elle a fini par craquer. Pourquoi se cloîtrer chez elle alors que partout, dans les rues, sur les dancefloors et autres parquets cirés, on fait la fête ? Pourquoi se reposer tout en sachant qu'une fois 2014 enterrée, elle fera de même en se planquant sous sa couette ? Pourquoi tout rater au moment où sa peur de miss-out bat son plein ? Elle a donc succombé à...

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