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Lifestyle - Tous les chats sont gris - Happenings

Elle s’est préparé un très joyeux Christmust

Personne ne lui contestera sa fougue. Ni son souffle, son ardeur, sa sincérité, son engagement. Ni, sans doute, sa tendresse. Beyrouth vit chaque nuit comme si c'était la dernière. C'est beau mais, en cette période de Noël, la capitale devient limite étouffante. Sauf pour ceux, atteints de FOMO, qui y trouvent leur bonheur. Retour sur une semaine d'hystérie à papillonner d'événement en événement, de fête en fête...

Photo Gilles Khoury

Sur le guéridon de l'entrée, les cartons d'invitations s'entassent. Certains lui ont été envoyés par des copains ou des connaissances, d'autres par des gens ou des compagnies dont elle ignorait l'existence. Elle les ouvre dynamiquement comme une petite fille gourmande qui déchire les paquets cadeaux sous le sapin. Elle saisit ensuite son portable, inondé d'appels, de textos et de WhatsApps de tout genre. «Pass by», «X vous invite à tel événement». Elle est tout d'un coup partagée entre excitation et angoisse. Et alors qu'elle n'a toujours pas digéré la dinde, le foie gras truffé et la bûche de l'an dernier, elle sort déjà son petit Moleskine sur lequel elle griffonne hystériquement les événements à ne pas rater. Elle se demande pourquoi tout le monde décide, d'un commun accord et en même temps, d'ouvrir sa boutique de meubles, de commercialiser son vin, d'organiser une dégustation de truffes ou de se lancer dans la photo. Une période d'agitation suspecte au cours de laquelle les Libanais atteints comme elle de FOMO, cette fameuse peur, ou terreur pour certains, de rater fût-ce le plus modeste happening, semblent s'être shootés au Duracell.

En ce mercredi 10 décembre et alors que l'année s'achève lentement, lèvres carminées, elle a mis en marche sa frénésie de sorties et de fêtes. Elle a donc débuté sa tournée en passant par la magnifique galerie circulaire de Madame Rêve qui fêtait ses 10 ans, elle a reçu un coup de fil d'un groupe de copains qui traînaient chez Silly Spoon. En deux temps trois mouvements, elle s'est retrouvée dans cette boutique de la rue Zahrat el-Ihsan, à siroter un vin chaud et quelques gourmandises concoctées par Tawleh. Elle socialise, comme elle aime le dire. C'est pratique, et c'est d'ailleurs grâce à cette faculté de faire la conversation aux 7 à 77 ans qu'elle se débrouille toujours pour passer des soirées incroyables. Son copain tatoué de 25 ans l'a d'ailleurs embarquée avec lui à Métro al-Madina où elle a clôturé sa nuit, un verre d'arak à la main, en se déhanchant sur Asmahan et Warda.

Jeudi 11 décembre, en véritable papillon de nuit virevoltant d'endroit en endroit, elle a enfilé une paire de bottes Laurence Dacade bien confortables pour enfourcher le scooter de son ami Nadim, histoire de ne «rien rater» et d'échapper aux embouteillages cauchemardesques. Case départ: la Art Factum Gallery, où elle a serré les quatre mains ingénieuses du binôme David et Nicolas qui présentait sa collection ludique et élégante sous le nom Loulou/Hoda. Une coupe de champagne plus tard, la voilà speedant jusqu'au quartier du Port qui s'était mis sur son trente et un comme chaque mi-décembre, pour sa Block Party. Tour à tour, entre embrassades et «qu'est-ce que tu fais là?» automatisés, elle a quand même fait le tour des boutiques du coin. Enthousiasmée par la collection automne-hiver 2014 de Rabih Kayrouz, elle embarque une jupe couleur or, comme un emballage de chocolat qu'on a envie de croquer. Le créateur l'a ensuite introduite à Ariel de Ravenel, invitée pour la signature d'une biographie de Loulou de la Falaise. Elle a été impressionnée par la première collection de bijoux de Karma Salman, exposée chez Rabih Kayrouz également. En vitesse, elle a papillonné entre la boutique de Karen Chekerdjian (dont elle avait malheureusement raté l'expo TransForms), Awan Tea, où elle s'est approvisionnée en thé blanc détox, If et Oddfish.
«Où?! Chez qui?!», s'est-elle écriée en réalisant que ça serait trop douloureux pour elle de décliner son dîner bourgeois... Mais ne voulant absolument pas rater cette soirée branchouille organisée par un architecte branchouille dans son appartement branchouille, elle s'est vue jonglant entre ses deux happenings. Un grand écart entre une tranche de langoustine aux cèpes et une bouchée de parmesan, entre un verre de Cheval Blanc et un Gin Tonic, entre un opéra de Giacomo Puccini et Alt-J glissé sur les platines de Jana Saleh...

Hier soir, elle a fait un passage éclair au Beirut Art Center, où elle a versé une larmichette devant les photographies de Tanya Traboulsi qui présentait ses travaux dans le cadre de Exposure. Sur cette belle note, elle s'est promis de passer un week-end tranquille, d'user et abuser de beauty sleep, pour récupérer et se mettre en condition avant la semaine prochaine: FOMO, épisode 2?

 

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« Tiens, qu'est-ce que tu fais là ?! »

Sur le guéridon de l'entrée, les cartons d'invitations s'entassent. Certains lui ont été envoyés par des copains ou des connaissances, d'autres par des gens ou des compagnies dont elle ignorait l'existence. Elle les ouvre dynamiquement comme une petite fille gourmande qui déchire les paquets cadeaux sous le sapin. Elle saisit ensuite son portable, inondé d'appels, de textos et de WhatsApps...

commentaires (2)

QUE DIRE ? L'ABRUTISSEMENT "AUX QUATRE ÉPICES"... SI CE N'EST AUX MILLE ET + ÉPICES... EST GÉNÉRAL DANS LE PAYS ! DE LA "BOURDE" AUX MÉZÉS !!!

ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

09 h 02, le 13 décembre 2014

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Commentaires (2)

  • QUE DIRE ? L'ABRUTISSEMENT "AUX QUATRE ÉPICES"... SI CE N'EST AUX MILLE ET + ÉPICES... EST GÉNÉRAL DANS LE PAYS ! DE LA "BOURDE" AUX MÉZÉS !!!

    ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

    09 h 02, le 13 décembre 2014

  • Surréalisme ou inconscience totale dans quel pays vous êtes en ce moment, Madame ?

    Halim Abou Chacra

    05 h 42, le 13 décembre 2014

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