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Moyen Orient et Monde - Crise

L’Ukraine se rapproche de plus en plus de l’Otan ; Moscou gronde

Medvedev : De facto, il s’agit d’une demande d’adhésion à l’Otan, ce qui transforme l’Ukraine en un adversaire militaire potentiel de la Russie qui sera contrainte de réagir. Genya Savilov/AFP

L'Ukraine a fait hier un pas supplémentaire vers l'Otan en renonçant à son statut de pays non aligné, une décision aussitôt dénoncée par Moscou à la veille de la reprise de difficiles négociations de paix entre Kiev et la rébellion prorusse de l'est du pays. La décision de l'Ukraine est « absolument contre-productive » et ne fera qu'« exacerber le climat de confrontation », a ainsi souligné le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Le Parlement ukrainien dominé par les prooccidentaux a voté à une vaste majorité de 303 députés, avec seulement huit voix contre, en faveur d'un projet de loi en ce sens qui engage Kiev à « remplir les critères nécessaires pour l'adhésion à l'Alliance atlantique ». Le président ukrainien Petro Porochenko, qui va promulguer ce texte, avait expliqué sa nécessité par l'« agression » militaire russe contre l'Ukraine. Face à l'« annexion illégale » par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée en mars et l'« intervention militaire » russe dans l'est de l'Ukraine, cette ex-république soviétique doit « rechercher des garanties plus efficaces pour (...) la sécurité et l'intégrité territoriale » du pays, souligne la note d'analyse accompagnant le projet de loi.
Rappelons que la Russie a annexé la Crimée après le renversement en février du président ukrainien prorusse Viktor Ianoukovitch, qui avait réprimé dans le sang des manifestations proeuropéennes à Kiev avant de se réfugier en Russie. Kiev et l'Occident accusent en outre Moscou d'avoir ensuite organisé et armé la rébellion prorusse dans l'est de l'Ukraine qui a débouché sur un conflit ayant fait plus de 4 700 morts depuis qu'il a éclaté en avril. La Russie est aussi accusée d'avoir déployé ses troupes régulières, jusqu'à 10 000 soldats actuellement, selon Kiev, dans la zone des combats. Frappé par de lourdes sanctions occidentales, Moscou dément toute implication dans ce conflit.

« Réforme constitutionnelle »
Si le parcours de l'Ukraine en vue d'une entrée dans l'Otan s'avère ardu et le vote d'hier reste largement symbolique, Moscou a d'ores et déjà promis de « réagir ».
« De facto, il s'agit d'une demande d'adhésion à l'Otan, ce qui transforme l'Ukraine en un adversaire militaire potentiel de la Russie » qui sera contrainte de « réagir », avait déclaré lundi soir sur sa page Facebook le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev. Quant à M. Lavrov, il a exhorté hier Kiev à « reconnaître les rebelles comme des interlocuteurs légitimes » et à engager un « dialogue » politique avec eux pour trouver une « solution » au conflit via une « réforme constitutionnelle ».
Ces nouvelles tensions interviennent à la veille d'une nouvelle session des négociations de paix entre Kiev et les rebelles prorusses, dont la tenue aujourd'hui et vendredi à Minsk a été annoncée par le président Porochenko. Selon Kiev, les dates de ces pourparlers ont été décidées au cours d'une conversation téléphonique lundi entre les présidents ukrainien Petro Porochenko, ses homologues russe et français Vladimir Poutine et François Hollande, et la chancelière allemande Angela Merkel.
Le responsable séparatiste chargé de ces négociations Denis Pouchiline a cependant indiqué hier matin à l'AFP n'avoir toujours « aucune information » concrète sur l'organisation des pourparlers. Il faut dire que le principal obstacle à un accord est la demande des rebelles que Kiev reprenne le financement budgétaire des régions séparatistes, coupé à la mi-novembre. L'Ukraine exige de son côté l'annulation du vote séparatiste de novembre dans les deux « républiques » autoproclamées par les rebelles dans l'est du pays.
Sur le terrain, le cessez-le-feu instauré le 9 décembre était globalement respecté hier, Kiev faisant état de trois de ses soldats blessés en 24 heures et d'aucun mort. Mais la tension est montée après l'explosion dans la nuit d'un pont ferroviaire à Marioupol, seule grande ville de la région de Donetsk encore contrôlée par Kiev. Peu avant minuit, des inconnus ont tiré sur une patrouille protégeant une voie de chemin de fer dans ce port stratégique, tuant un des gardiens, employé du groupe industriel Metinvest. Deux sacs de TNT ont été découverts à proximité, a indiqué Metinvest dans un communiqué.

Ania TSOUKANOVA/AFP

L'Ukraine a fait hier un pas supplémentaire vers l'Otan en renonçant à son statut de pays non aligné, une décision aussitôt dénoncée par Moscou à la veille de la reprise de difficiles négociations de paix entre Kiev et la rébellion prorusse de l'est du pays. La décision de l'Ukraine est « absolument contre-productive » et ne fera qu'« exacerber le climat de confrontation », a...
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