Lahoud-Sleiman, une autre forme de duel « présidentiel »...

Le duel « présidentiel » ne se limite pas qu'aux deux candidats déclarés et rivaux, Samir Geagea et Michel Aoun.
Fait plutôt rare, et en dehors de la course à l'élection présidentielle, ce sont deux anciens présidents de la République qui ont en effet croisé le fer durant les dernières quarante-huit heures.
L'ancien chef de l'État Michel Sleiman a ainsi répondu hier à une attaque initiée contre lui par son prédécesseur, l'ancien président Émile Lahoud.
Dans le cadre d'un entretien avec le journaliste Jean Aziz sur la chaîne OTV en date du 11 décembre, le président Lahoud a en effet affirmé, selon le bureau de presse du président Sleiman, ce qui suit : « J'ai découvert beaucoup de choses dont je n'étais pas au courant à l'époque (de mon mandat). Si j'avais su ce que j'ai découvert après la fin de mon mandat, Michel Sleiman n'aurait pas été nommé commandant en chef de l'armée. Michel Sleiman était sous la coupe de Paul Pharès (NDLR : ancien officier de l'armée, proche des Forces libanaises), dont il recevait un salaire à Jbeil, et il était membre des Forces libanaises de Samir Geagea. Si je savais toutes ces choses, je ne l'aurais jamais accepté au commandement en chef de l'armée. »
Dans son communiqué en réponse à ces propos d'Émile Lahoud, le bureau de presse de Michel Sleiman a déploré « le fait que le président Sleiman se retrouve contraint de clarifier une question fondée sur une interprétation d'un ancien président de la République et ancien commandant en chef de l'armée qui sort du contexte de la divergence d'opinions politiques pour toucher au cœur de la mission militaire ».
Le communiqué rappelle à ce sujet que le président Sleiman « a servi durant 41 ans l'institution militaire, un service marqué par le respect de la hiérarchie institutionnelle sans aucune participation à n'importe quelle organisation partisane ou militaire, que ce soit sur le plan des idées ou de la participation physique ».
« Durant la période dont parle le président Lahoud, l'officier Michel Sleiman a servi au sein de la 9e brigade dans la région de Kfarchima-Galerie Semaan, puis au sein de la 10e brigade, qui s'est positionnée successivement à Souk el-Gharb, Beit Mery et Kleyate, dans les rangs de la direction légale de l'armée », ajoute le communiqué.