Un État incapable, une crise économique aiguë, des ménages qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts, un gouvernement qui n'arrive pas à s'entendre sur un mécanisme de règlement du dossier des otages aux mains d'al-Nosra et de l'État islamique, la menace de mort qui pèse sur ces militaires, le choc brutal de l'exécution de Ali Bazzal, l'affolement et le désarroi des familles. Tous les ingrédients sont là pour des fêtes moroses.
Et pourtant ! La fête s'installe. Comme un défi, une manière de conjurer le sort et de montrer que c'est la volonté de vie qui l'emporte. Si le festival de Noël de Badaro n'a pas été annulé, après la lâche exécution de Ali Bazzal, c'est « pour dire aux terroristes que nous restons attachés à la culture de vie », a martelé le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, durant la séance inaugurale.
C'est dans ce même esprit qu'ici et là, les préparatifs de Noël ont commencé. Les rues, les places et les centres commerciaux ont endossé leurs habits de fête, dans une sorte de rivalité bon enfant et joyeuse. Les sapins géants pailletés, décorés, illuminés poussent partout dans une ambiance magique qui émerveille petits et grands. Le coup d'envoi a été donné il y a deux semaines par la municipalité de Jbeil qui a inauguré en grande pompe la période des fêtes. Le week-en dernier, ce sont Badaro, le centre-ville de Beyrouth, Achrafieh, Bnechaaï, Batroun, pour ne citer que ces initiatives, qui se sont mis de la partie.
Parce que Noël est surtout la fête des enfants qu'elle transporte dans un monde magique fait de hottes pleines de cadeaux, de rennes, de pères Noël, de lutins... ce sont les petits qui ont été invités à inaugurer la période festive. Comme au centre-ville où les personnages de Kidzmondo ont illuminé le sapin sur fond de musique entraînante qui a accompagné la parade organisée par la suite.
À Bnechaaï, une immense fête a été également organisée autour d'un sapin géant installé près du lac, dans le cadre du festival Christmas by the Lake (Noël près du lac) qui a choisi pour thème cette année, la musique, une langue internationale fédératrice, selon les organisateurs.
Achrafieh, qui a installé son sapin, organisera le week-end prochain un village de Noël près de la place Sassine.
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commentaires (4)
Puéril....
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
12 h 19, le 09 décembre 2014