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Darfour: Khartoum rejette une enquête pour viols, demande à l'ONU de préparer son départ

L'ONU a demandé une nouvelle fois jeudi au Soudan de permettre à sa mission au Darfour d'enquêter sur des accusations de viols, une demande rejetée par Khartoum qui a invité l'ONU à se préparer à quitter le Darfour.
L'ambassadeur soudanais à l'ONU Rahmatallah Mohammad Osman a réaffirmé devant le Conseil de sécurité que Khartoum souhaitait "une stratégie de sortie" pour la Minuad (mission de maintien de la paix ONU-Union africaine au Darfour) tout en soulignant qu'il s'agira d'un "processus par étapes".

"Il n'y a pas de date limite, nous devons examiner de nombreuses options", a-t-il expliqué ensuite à la presse. "Nous nous attendons à voir la paix régner bientôt au Darfour et nous devons nous y préparer". Selon le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU Hervé Ladsous une "équipe d'évaluation stratégique" des Nations unies se trouve en ce moment à Khartoum pour en discuter. "Il ne s'agit pas de partir demain mais de nous mettre d'accord sur une stratégie", a-t-il ajouté.

M. Ladsous a réitéré la demande de la Minuad de pouvoir continuer à mener sans entraves une "enquête indépendante" sur des accusations de viol collectif perpétré le 31 octobre à Tabit (nord Darfour) et impliquant l'armée soudanaise. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le Conseil de sécurité ont déjà lancé des appels en ce sens, sans succès.

L'ambassadeur soudanais a une nouvelle fois qualifié de "mensonges" les accusations et estimé que les Casques bleus "avaient eu tout le temps qu'ils voulaient" pour enquêter "sans interférence". Bien que les Casques bleus n'aient pas découvert de preuves de viol lors de leur unique visite le 9 novembre à Tabit, un rapport confidentiel de l'ONU a fait état d'intimidations auxquelles se serait livrée l'armée dans le village au moment où la Minuad enquêtait. Des soldats soudanais suivaient et enregistraient les entretiens des Casques bleus avec les villageois.

Un site d'informations soudanais avait rapporté le 2 novembre que des soldats soudanais avaient violé 200 femmes et filles le 31 octobre à Tabit. Khartoum a nié catégoriquement.

La Minuad est déployée depuis 2007 pour protéger les civils et sécuriser l'aide humanitaire destinée au Darfour, en proie à des violences depuis le soulèvement en 2003 de rebelles contre le pouvoir central et les élites arabes.

Déplorant la dégradation des relations entre l'ONU et les autorités soudanaises, M. Ladsous a indiqué que la Minuad avait reçu la semaine dernière une note verbale de Khartoum l'enjoignant à ne plus traiter avec des administrations soudanaises sans en référer d'abord au ministère des Affaires étrangères. Le gouvernement soudanais avait aussi demandé le mois dernier le départ de deux expert des droits de l'homme en poste à Khartoum. "Une telle exigence n'est clairement pas acceptable", a commenté M. Ladsous devant le Conseil.

L'ONU a demandé une nouvelle fois jeudi au Soudan de permettre à sa mission au Darfour d'enquêter sur des accusations de viols, une demande rejetée par Khartoum qui a invité l'ONU à se préparer à quitter le Darfour.L'ambassadeur soudanais à l'ONU Rahmatallah Mohammad Osman a réaffirmé devant le Conseil de sécurité que Khartoum souhaitait "une stratégie de sortie" pour la Minuad...