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Liban - Liban

Six soldats tués dans une embuscade contre leur patrouille dans le jurd de Ras Baalbeck

La réaction du Front al-Nosra à l'arrestation de l'une des épouses d'Abou Bakr al-Baghdadi et de l'une des épouses d'Abou Ali Chichani ne s'est pas fait attendre. Hier en soirée, le groupe fondamentaliste a menacé d'exécuter les militaires libanais qu'il détient pour se venger d'un « État qui s'en prend aux femmes des sunnites ».

Une épouse et un fils de Abou Bakr al-Baghdadi, chef du groupe Etat islamique, ont été arrêtés au Liban il y a dix jours a-t-on appris le 2 décembre 2014. AFP Photo

Six soldats ont été tués et un septième blessé lors d'une embuscade, hier, dans le jurd de Ras Baalbeck. L'attaque a été suivie de violents combats qui ont duré plusieurs heures dans la région entre l'armée et les auteurs de l'embuscade.
L'attaque s'est produite vers 17 heures, la troupe effectuant des patrouilles quotidiennes en début de soirée entre divers points du jurd de Ras Baalbeck ; les assaillants ont fait usage d'armes automatiques et de roquettes antichars.
Suite aux combats qui ont suivi l'attaque, l'armée a pu récupérer les corps des militaires tués et les transporter à la morgue de l'hôpital Universal à Ras Baalbeck.


« L'armée a renforcé ses positions dans la région et des mesures ont été prises pour contrer les assaillants », a souligné un communiqué publié hier en soirée par l'armée libanaise, soulignant que « les blessures du soldat ayant survécu à l'embuscade sont légères ».
Les soldats tués sont : le sergent Ali Saado Yazbek, né à Chmestar, caza de Baalbeck en 1981 ; le soldat Machhad Abbas Charafeddine, né à Mouallaka, caza de Zahlé, en 1988 ; le soldat Mohammad Ali Sleiman, né à Hneider, caza du Akkar, en 1989 ; le conscrit Mohammad Hussein Sélim, né à Bouday, caza de Baalbeck, en 1992 ; le conscrit Rabih Hussein Houda, né à Iyat, caza du Akkar, en 1994 ; et le conscrit Ali Ahmad Mohammad, né à Habchit, caza du Akkar, en 1994.


De Bruxelles où il effectue une visite officielle, le Premier ministre Tammam Salam est entré en contact avec le ministre de la Défense Samir Mokbel et avec le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, afin de discuter de l'attaque qui a pris l'armée pour cible à Ras Baalbeck.


On ignorait hier en soirée si cette attaque était une riposte aux arrestations, par les services de renseignements de l'armée, de l'une des épouses d'Abou Bakr al-Baghdadi, chef de « l'État islamique », et de l'une des épouses d'Abou Ali al-Chichani, l'un des responsables du Front al-Nosra.
La confusion la plus totale a régné tout au long de la journée d'hier concernant l'arrestation ou non de l'épouse du chef de « l'État islamique ». Certaines sources ont précisé qu'elle était accompagnée de son fils âgé de dix ans, d'autres de sa fille âgée de neuf ans.
Une source militaire a précisé que l'une « des femmes de Baghdadi est détenue avec son fils au centre des services de renseignements militaires de Yarzé après avoir été arrêtée pour détention d'une carte d'identité falsifiée. Elle doit être interrogée », a déclaré cette source. « Cette jeune femme de nationalité syrienne a été arrêtée il y a dix jours par les services de renseignements militaires alors qu'elle voyageait avec son fils, âgé de 8 ou 9 ans », a ajouté la source précitée. Des tests ADN ont été effectués pour s'assurer que l'enfant est bien le fils de Baghdadi.
L'épouse de Baghdadi de nationalité irakienne avait été relâchée d'une prison syrienne en mars dernier suite à l'échange effectué pour relâcher les religieuses de Maaloula. As-Safir a précisé que l'arrestation a été possible grâce à une entraide entre les services de renseignements libanais et d'autres, étrangers.


« L'arrestation s'est faite au barrage de Madfoun le 19 novembre dernier. L'épouse de Baghdadi était à bord d'une voiture avec trois enfants. Elle était en possession de faux papiers d'identité et elle se déplaçait au Liban entre Tripoli, Chtaura, Ersal et Denniyé », a précisé une source à la LBCI.
Selon un spécialiste du Proche-Orient, Fawaz Gergès, de la London School of Economics, cité par l'AFP, l'arrestation de Saja al-Doulaimi a été possible grâce à la collaboration entre l'armée libanaise et les services de renseignements américains. « C'est une nouvelle inquiétante pour l'EI, et en particulier pour ses chefs », a-t-il dit.


La confusion s'est encore accrue avec l'annonce par l'Agence nationale d'information de l'arrestation, hier, par les services de renseignements de l'armée, à Zghorta, de l'une des femmes et du beau-frère du commandant du Front al-Nosra, Anas Charkas, connu sous le nom d'Abou Ali al-Chichani.
Une source militaire a précisé qu'Abou Ali al-Chichani est directement lié au dossier des militaires enlevés.

 

(Pour mémoire : Le clan Bazzal contre-attaque : Aucun Syrien à Ersal ne nous échappera si Ali est tué)

 

Les soldats détenus
Ces arrestations pourraient constituer une nouvelle carte dans les négociations relatives à la libération des 26 militaires détenus par le Front al-Nosra et l'État islamique dans le jurd de Ersal, et cela même si, tard dans la soirée d'hier, le Front al-Nosra a menacé d'exécuter les militaires détenus et de prendre d'autres en otage, comparant le gouvernement libanais au Hezbollah. « Nous n'allons pas nous taire face à ceux qui s'en prennent aux femmes des sunnites », pouvait-on lire dans un tweet du Front al-Nosra.
Le Front al-Nosra a également indiqué qu'il a tenté à plusieurs reprises d'ouvrir des canaux avec l'État Libanais, en vain.


Au centre-ville, hier en journée, avant la publication de ce tweet, les parents des militaires détenus montraient un certain optimisme. La veille, le Front al-Nosra avait ajourné l'exécution du soldat Ali Bazzal. Dans la journée, le Premier ministre Tammam Salam était entré en contact avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, l'appelant à dynamiser les négociations pour progresser dans le dossier des militaires détenus.
À partir de Bruxelles, le Premier ministre a réitéré le fait que « le Liban ne se pliera pas au chantage ». « Nous tenons à la vie des 26 militaires détenus, mais nous tenons aussi à mener des négociations selon des normes afin que tout le Liban ne soit pas pris en otage », a-t-il indiqué.
De plus, le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, devrait se rendre dans les prochaines 48 heures en Syrie pour suivre les négociations avec le gouvernement syrien concernant l'échange de prisonniers avec les fondamentalistes afin de libérer les militaires libanais.


À cela est venu s'ajouter un autre facteur, celui relatif au sort du général Abdallah Hussein Rifaï, de l'Armée syrienne libre, détenu par la Sûreté générale.
Dans un communiqué publié hier, la Sûreté générale a démenti les rumeurs selon lesquelles le général Rifaï a fait partie de l'échange effectué entre le Hezbollah et le Front al-Nosra. « Le général Rifaï est toujours arrêté dans les geôles de la Sûreté générale et son sort est lié à celui des militaires détenus dans le jurd de Ersal », souligne le communiqué de la SG. Le texte précise également que la Sûreté générale n'est pas concernée par l'échange entre le Hezbollah et le Front al-Nosra.

 

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commentaires (2)

Il faut accelerer les livraisons d'armes a la troupe ex president sleiman , au lieu de se pavaner dans les salons Hoche sous les youyous de la republique francaise . Ya m3attarinn .

FRIK-A-FRAK

11 h 50, le 03 décembre 2014

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Commentaires (2)

  • Il faut accelerer les livraisons d'armes a la troupe ex president sleiman , au lieu de se pavaner dans les salons Hoche sous les youyous de la republique francaise . Ya m3attarinn .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 50, le 03 décembre 2014

  • Mais c'est de la blague! Si quelqu'un croit que le "Calife" se soucie du sort d'une de ses femmes, c'est qu'il n'a pas lu le verset 3 de sourat An-Nisaa, que le chef de l'EI doit certainement appliquer à la lettre avant tout autre verset:",...Il est permis d'épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n'être pas justes avec celles-ci, alors une seule, ou des esclaves que vous possédez." Et comme le monsieur ne craint certainement pas de n'être pas juste avec ses femmes, il doit en avoir quatre, en plus des esclaves chrétiennes, yézidis ou autres qu'il a sans doute à sa disposition...

    Georges MELKI

    10 h 26, le 03 décembre 2014

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