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À La Une - Egypte

Moubarak acquitté : "Je n'ai rien fait de mal"

La police a dispersé à coups de gaz lacrymogènes et avec des canons à eau plus d'un millier de manifestants qui se sont rassemblés au Caire pour dénoncer ce verdict.

L'ancien président égyptien à sa sortie du tribunal le samedi 29 novembre 2014. Amr Abdallah Dalsh/Reuters

Un tribunal égyptien a abandonné samedi l'accusation de complicité de meurtre de centaines de manifestants contre l'ex-président Hosni Moubarak, chassé du pouvoir en 2011 par une révolte, provoquant la joie de ses partisans mais la colère de ses détracteurs.

M. Moubarak, qui a par ailleurs été acquitté d'accusations de corruption dans une affaire séparée, restera néanmoins en détention dans un hôpital militaire où il purge une peine de prison de trois ans dans le cadre d'un autre jugement pour corruption.
Celui qui a dirigé pendant trois décennies l'Egypte d'une main de fer était jugé pour son rôle dans la répression des manifestations massives pendant le soulèvement de janvier-février 2011 au cours duquel 846 personnes ont été tuées.

(Pour mémoire: L'Egypte finit d'éradiquer les Frères musulmans de la scène politique)


Dans ce nouveau procès ouvert en mai 2013, au cours duquel des responsables de la sécurité en poste sous Moubarak ont livré des témoignages jugés favorables à l'accusé, le juge Mahmoud Kamel al-Rashidi a annoncé "l'abandon de l'accusation de complicité de meurtre".
Dans un résumé de ses attendus, la cour cite des témoins, des ex-responsables de la sécurité, qui assurent que la police n'a pas ouvert le feu durant le jour le plus meurtrier de la révolte. Le parquet peut faire appel du verdict.

Installé sur une civière, lunettes de soleil sur le nez, Hosni Moubarak, 86 ans, s'est contenté d'un sourire discret à l'annonce du verdict. Ses deux fils, Alaa et Gamal, eux aussi accusés de corruption et disculpés pour prescription, ont aussitôt embrassé leur père sur le front.

Réactions partagées

Au tribunal, des journalistes pro-Moubarak ont laissé éclater leur joie, scandant "Dis la vérité, soit audacieux, Hosni Moubarak est innocent". Ses partisans se sont ensuite rassemblés en nombre limité devant l'hôpital où il est détenu. M. Moubarak est brièvement apparu au balcon de sa chambre pour les saluer. "Il n'y a pas de preuves contre Moubarak. Il était un président honnête", a dit Mostafa Saïd, un fonctionnaire à la retraite.

(Pour mémoire:  HRW revient sur "l'une des plus grandes tueries de manifestants en une seule journée dans l'histoire récente" du monde)

En revanche, plus d'un millier de personnes ont manifesté près de l'emblématique place Tahrir, épicentre de la révolte de 2011, pour dénoncer le verdict et les autorités accusées de réhabiliter les politiques répressives de M. Moubarak. "Le peuple exige la chute du régime", "ils ont innocenté l'assassin, le sang de nos frères n'a pas coulé en vain", ont scandé les manifestants avant d'être dispersés par la police.
Une centaine de personnes ont été arrêtées, selon une source sécuritaire. Un homme a alors été tué par balle ou par tir de grenaille, selon un responsable au ministère de la Santé, entraînant des échauffourées éparses dans le centre du Caire, où on entendait des coups de feu.

"Je n'ai rien fait de mal"

Pour l'avocat de M. Moubarak, Farid al-Deeb, le verdict "prouve l'intégrité" de son régime.
"Je n'ai rien fait de mal", a affirmé l'ex-président dans un bref entretien téléphonique avec la chaîne privée Sada al-Balad. "Quand j'ai entendu le premier verdict (en 2012), j'ai ri", a ajouté M. Moubarak, condamné à perpétuité lors d'un premier procès, annulé pour raisons techniques.

Sept autres accusés, des hauts responsables de la sécurité dont l'ex-ministre de l'Intérieur Habib al-Adly, ont été acquittés samedi.

(Pour mémoire: Moubarak à ses juges : "Grâce à Dieu, j'ai la conscience tranquille")

Le régime de M. Moubarak, honni il y a quatre ans, a été réhabilité dans l'opinion publique depuis que l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013.
Des défenseurs des droits de l'Homme accusent régulièrement M. Sissi de vouloir refermer la parenthèse démocratique ouverte en 2011 alors que des figures du régime Moubarak effectuent leur grand retour sur la scène politique. L'actuel Premier ministre Ibrahim Mahlab était un cadre du parti de M. Moubarak, et M. Sissi était le chef des renseignements militaires sous son régime.

Très médiatisés au départ, les procès de M. Moubarak sont un peu éclipsés par ceux de son successeur, M. Morsi, qui avec la quasi-totalité des dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans sont en prison et encourent la peine de mort. Ils sont accusés par la presse d'être derrière les violences qui secouent le pays depuis 2011.
Après la destitution de M. Morsi, plus de 1.400 manifestants islamistes ont été tués, plus de 15.000 Frères musulmans ou sympathisants emprisonnés et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs.

 

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commentaires (2)

30 ans de dictature bars-dessus bras-dessous avec les américains et la très démocratique saoudik-family du désert petrolifère et il a rien fait!?!? Bon.. d'accord. Nous avons là un parfait exemple de la puissance argentière de la richissime famille précité sur les mendiants égyptiens ou encore jordaniens etc. De toutes façons ils ont déjà tout vendu... les étagères sont vides. Point commun: ils sont tous Anti frère musu.. C'est vrai aussi qu'il faut les blairer les frérots.. qui rappelons-le au passage, étaient choisis par les amerloques et les islamo-turques.. dont monsieur glou-glou à la moustache fashion style "Mikinsé", pour succéder à TOUS au M.O... Seulement voilà, ça n'a marché encore une fois de plus car tous leurs plans foirent tjours (ils doivent etre conseillés par Hariri fils), les ricains ont tourner casaque.. normal ils en sont à leur plan B ou C et là hussein O. (ben quoi? il y a bien eu malcom X, non?) vient d'encaisser la gifle avec le gant des fins barbichés de Riad, qui voient de mauvais oeil (le droit!) la upture de gel forcé avec Téhéran.

Ali Farhat

03 h 59, le 30 novembre 2014

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Commentaires (2)

  • 30 ans de dictature bars-dessus bras-dessous avec les américains et la très démocratique saoudik-family du désert petrolifère et il a rien fait!?!? Bon.. d'accord. Nous avons là un parfait exemple de la puissance argentière de la richissime famille précité sur les mendiants égyptiens ou encore jordaniens etc. De toutes façons ils ont déjà tout vendu... les étagères sont vides. Point commun: ils sont tous Anti frère musu.. C'est vrai aussi qu'il faut les blairer les frérots.. qui rappelons-le au passage, étaient choisis par les amerloques et les islamo-turques.. dont monsieur glou-glou à la moustache fashion style "Mikinsé", pour succéder à TOUS au M.O... Seulement voilà, ça n'a marché encore une fois de plus car tous leurs plans foirent tjours (ils doivent etre conseillés par Hariri fils), les ricains ont tourner casaque.. normal ils en sont à leur plan B ou C et là hussein O. (ben quoi? il y a bien eu malcom X, non?) vient d'encaisser la gifle avec le gant des fins barbichés de Riad, qui voient de mauvais oeil (le droit!) la upture de gel forcé avec Téhéran.

    Ali Farhat

    03 h 59, le 30 novembre 2014

  • Une véritable (b)pantalonnade, ce "procès" bidon époque plutôt pharaon !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 50, le 29 novembre 2014

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