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À La Une - Elections

Au royaume de Bahreïn, des élections boycottées par l'opposition chiite

Des incidents se sont produits dans la nuit et tôt le matin.

Au terme d'une campagne terne des candidats, pour la plupart sunnites, la majorité chiite s'est fortement mobilisée pour assurer la réussite du boycott, décidé par l'opposition qui ne cesse de dénoncer la "répression" et milite en faveur d'une "véritable monarchie constitutionnelle" au Bahreïn. AFP/MOHAMMED AL-SHAIKH

Les Bahreïnis votaient samedi pour élire leurs députés à l'occasion des premières élections générales depuis la contestation antirégime de 2011. Le scrutin est boycotté par l'opposition chiite de ce petit royaume du Golfe allié des Etats-Unis.

Au terme d'une campagne terne des candidats, pour la plupart sunnites, la majorité chiite s'est fortement mobilisée pour assurer la réussite du boycott, décidé par l'opposition qui ne cesse de dénoncer la "répression" et milite en faveur d'une "véritable monarchie constitutionnelle".

Des incidents se sont produits dans la nuit et tôt le matin entre jeunes manifestants et forces de l'ordre dans des villages chiites de la banlieue ouest de la capitale Manama, selon des témoins. Des pneus en feu, placés au travers des rues, formaient des colonnes de fumée au dessus de certains quartiers d'au moins trois villages survolés par un hélicoptère de la police, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des dissidents ont qualifié le scrutin de "mascarade" et le chef du Wefaq (principal mouvement d'opposition), cheikh Ali Salmane, a exigé la fin du "monopole du pouvoir" exercé par la dynastie sunnite des Al Khalifa, faute de quoi il pourrait y avoir une nouvelle "explosion" de violence.
Dans la précédente législature élue en 2010, 18 députés du Wefaq s'étaient retirés en 2011 pour protester contre la répression du mouvement de contestation.
Les bureaux de vote, qui ont ouvert à 08H00 locales (05H00 GMT), devaient fermer à 20H00 (17H00 GMT). Outre les législatives, des municipales étaient aussi organisées le même jour. Un deuxième tour est prévu samedi prochain.
Au total, 349.713 électeurs inscrits étaient appelés à choisir les 40 députés de la Chambre parmi 266 candidats, dont 23 anciens parlementaires, selon des chiffres officiels.

 

(Lire aussi : À Bahreïn, des élections en trompe-l'œil)

 

Incidents

A Rifaa, banlieue aisée à majorité sunnite du sud de Manama où réside le Premier ministre, une centaine de personnes, pour la plupart des hommes vêtus de la longue blanche traditionnelle, faisaient déjà la queue une demi-heure avant l'ouverture des bureaux de vote.

"Ce scrutin va contribuer à développer le pays sous la conduite du roi", a affirmé Naima El-Heddi, fonctionnaire âgée d'une trentaine d'années.

Plus au nord, à Jidhafs, village chiite, les électeurs étaient rares en milieu de journée dans un bureau de vote d'une circonscription qui compte plus de 9 000 inscrits. "J'ai recensé une centaine de votants plus de deux heures après le début du scrutin", a indiqué un observateur.

Des journalistes de l'AFP qui circulaient à travers des villages chiites ont vu des traces d'affrontements qui, selon des témoins, se sont produits la veille à Jedhafs et Sanabes. Des barricades et des bennes à ordures brûlées témoignaient d'incidents. Plus loin, à El-Diah, toutes les rues du village étaient entravées par des troncs d'arbre, des blocs de béton, des sacs de ciment et des ordures, une action qui, selon les autorités locales, visent à empêcher les gens d'aller voter.

 

(Lire aussi : Bahreïn: HRW dénonce une instrumentalisation de la justice)

 

'Farce'

"Ceux qui voulaient aller voter ont été prévenus il y a une semaine que la circulation serait bloquée ce samedi dans le centre d'El-Diah", dit Yassine, partisan d'un groupe radical. Pour ce chômeur de 35 ans, "les élections n'ont pas de sens". "C'est une farce", renchérit, exacerbée, Oum Hussein, une femme drapée de noir, selon qui "le boycottage sera un succès".

L'enjeu principal du scrutin sera le taux de participation qui, selon cheikh Salmane, ne devrait pas dépasser les 30%.

Dans un entretien vendredi avec l'AFP, le chef du Wefaq a expliqué que le boycott "témoigne d'un rejet par le peuple qui réclame des réformes démocratiques". La ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement, Samira Rajab, a pour sa part indiqué que le pouvoir était prêt à reprendre langue avec l'opposition. "La porte du dialogue ne sera jamais fermée (...), y compris au Wefaq", a-t-elle dit à l'AFP.

Depuis le début de la contestation, émaillée de heurts qui ont fait "au moins 100 morts" selon un bilan cité jeudi par cheikh Salmane, l'opposition a participé à plusieurs rounds de dialogue national avant de quitter la table des négociations en estimant ne pas obtenir assez de concessions en vue de réformes de la part du pouvoir. Une ultime proposition faite en septembre par le prince héritier n'avait pas réussi à relancer ce dialogue.

 

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Au terme d'une campagne terne des candidats, pour la plupart sunnites, la majorité chiite s'est fortement mobilisée pour assurer...

commentaires (3)

Définitivement inconciliables, carrément non- compatibles et impossible donc de les faire ne fut-ce que "survivre" ensemble, ces musulmans Sunnites et chïïtes !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

09 h 31, le 23 novembre 2014

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Commentaires (3)

  • Définitivement inconciliables, carrément non- compatibles et impossible donc de les faire ne fut-ce que "survivre" ensemble, ces musulmans Sunnites et chïïtes !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 31, le 23 novembre 2014

  • IL N'Y A PAS UN PAYS ARABE Où RÈGNE FUT-CE UNE SORTE D'ACCALMIE ! LES DROITS GARANTIS À TOUS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 01, le 22 novembre 2014

  • Parlez moi de "printemps arabes", parlez moi des droits des majorites ecraces par des minorites par une repression autocratique d'un pouvoir vieux de 175 ans , parlez moi d'une invasion binsaoud qui crie a l'ingerence iranienne alors qu'elle est presente et participe au massacre des chiites , et on discutera de la Syrie , des Guerres "chiites/sunnites " etc... printemps arabes mon ......oeil oui !TALK TO ME !!

    FRIK-A-FRAK

    15 h 52, le 22 novembre 2014

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