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Moyen Orient et Monde - Législatives

À Bahreïn, des élections en trompe-l’œil

Le taux de participation est un enjeu majeur du suffrage; l'Iran accusé d'instrumentaliser les divisions confessionnelles.

Des Bahreïnis assistant à un meeting de campagne pour le candidait Adel al-Thawathi. Mohammad al-Shaikh/AFP

Bahreïn, seule monarchie du Golfe à majorité chiite, vote demain pour des législatives boycottées par l'opposition sur fond de blocage politique et d'essoufflement de la contestation contre la dynastie sunnite.
Le taux de participation est, selon les experts, l'enjeu de ce scrutin dans le petit royaume de 1,3 million d'habitants à l'importance stratégique puisqu'il abrite la Ve flotte américaine. Ces législatives, doublées d'élections municipales, marquent la première consultation générale depuis la répression meurtrière à la mi-mars 2011 des manifestations ayant éclaté dans le sillage du printemps arabe. Jusqu'alors la campagne a été terne. À l'image de ce meeting de Adel al-Dhawadi, candidat du Forum islamique, une formation proche des Frères musulmans, qui n'a rassemblé mercredi soir que quelques dizaines d'hommes et de femmes, rassemblés séparément sous une tente, dans un quartier de Hamad City, près de Manama. « Chacun est libre de participer aux élections ou de les boycotter. Mais il vaut mieux voter pour s'impliquer dans le changement », affirme Salah Massameha, universitaire à la retraite, présent au meeting.

Premier scrutin depuis la répression
Concernant les élections, un total de 266 candidats sont en lice pour les 40 sièges de la Chambre des députés pour un mandat de quatre ans. Cela dit, aucun d'entre eux ne représente l'influent groupe chiite al-Wefaq, absent de l'élection pour laquelle concourent de petites formations à dominante sunnite comme al-Asalah (salafiste), le Forum islamique ou le Rassemblement de l'Unité nationale (Run – nationaliste), et des personnalités également sunnites. C'est ce qui amène certains analystes, comme Ali Fakhrou, à penser que « la prochaine Chambre ne sera pas représentative de l'ensemble de la classe politique. Elle manquera d'une véritable opposition parlementaire ». La plupart des candidats sont « des hommes d'affaires ou des professionnels exerçant divers métiers, sans expérience politique », ce qui, selon lui, ne va pas aider à sortir le royaume de la crise.
En outre, pour cet ancien ministre, longtemps impliqué dans les tractations politiques, « Bahreïn vit des dissensions confessionnelles horribles », aggravées par la polarisation régionale entre les chiites, conduits par l'Iran, et les sunnites, emmenés par l'Arabie saoudite, principal soutien de la dynastie des al-Khalifa. Pour sa part, Abdallah al-Hawihy, président du comité central du Run, considère que « certains veulent nous pousser vers un affrontement confessionnel », y voyant la main de l'Iran chiite. « Cela témoigne de l'agenda iranien dans la région arabe », ajoute-t-il. Sur un autre plan, trois chiites bahreïnis ont été condamnés hier à dix ans de prison chacun et déchu de leur nationalité pour avoir planifié un attentat contre la police. Les trois personnes étaient poursuivies pour avoir projeté d'attaquer des policiers à l'aide d'explosifs en août 2013, a indiqué une source judiciaire. Elles viennent s'ajouter à 18 autres Bahreïnis déchus de leur nationalité, dans deux affaires différentes, en vertu d'une loi adoptée en 2013, prévoyant cette sanction pour les auteurs d'actes qualifiés de « terroristes ».

Taieb MAHJOUB/AFP

Bahreïn, seule monarchie du Golfe à majorité chiite, vote demain pour des législatives boycottées par l'opposition sur fond de blocage politique et d'essoufflement de la contestation contre la dynastie sunnite.Le taux de participation est, selon les experts, l'enjeu de ce scrutin dans le petit royaume de 1,3 million d'habitants à l'importance stratégique puisqu'il abrite la Ve...

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