Embarquement sur la galère rire avec Samy Khayath

Entouré de Jad Saad, Véra Darazi et Élie Saba, Samy Khayath présente ce nouveau spectacle qui était à l'origine un essai de satire théâtrale présenté en 2007 à Paris et qui porte le même titre. Évoquant à la fois le dégoût, mais aussi un récipient au goulot étranglé dans lequel on s'y sent emprisonné, Carafe est fidèle aux formules précédentes de Khayath. Petits sketches et chansonnettes empruntés aux grands interprètes, mais dont les paroles ont été adaptées à l'actualité libanaise composent le show. Ainsi, ces airs qui émaillent le spectacle sont dans la lignée des anciens.
Pourtant, au début du spectacle, il annonce une autre couleur, celle du non-rire: «Les hommes politiques de notre époque ne sont pas intéressants à croquer, ni à imiter.» Et de poursuivre: «Cette époque ne fait plus rire.» Mais aussitôt, sa bonne humeur, ses énergies positives reprennent le dessus. Et c'est parti pour plus d'une heure. Embarquement sur la galère rire.
Il est bon de rire avec Samy Khayath et même simplement de sourire à certains instants. Car son rire est clair et franc. C'est celui qu'on connaissait au temps du doux Liban et non celui qu'on nous arrache de nos jours à notre insu. Le propre et le non-vulgaire. Enfin, le rire communicatif qui nous sort de la morosité des jours tristes. On va voir Samy Khayath pour réfléchir aux grands dérapages de la vie libanaise tout en passant du bon temps. Tel est le but de ce boute-en train. Qui est d'ailleurs souvent atteint. Samy Khayath n'est pas un simple interprète, il est l'accompagnateur des bons et des mauvais moments, le reflet de nos vicissitudes. Son équipe est toujours au garde à vous avec lui.
Ce qui l'anime, c'est sa passion pour son travail et le respect d'autrui. Une passion qui se traduit par une maîtrise totale de la scène, du geste et du texte. Quant au respect, l'artiste est toujours soucieux de ne pas blesser ou injurier. Sa satire suit les règles de bienséance, qualité qui manque aux animateurs de nos jours. Son énergie contagieuse, son dynamisme, sa dextérité à manier la langue, toutes les langues, notamment dans le sketch hilarant de la traduction multilingue, ses grimaces à la Louis de Funès font de lui un homme-orchestre aux multiples talents. Oui, c'est ce qui a fidélisé de nombreuses générations au fil du temps. Samy Khayath est à l'écoute de son audience dont il en connaît le pouls. Il sait à chaque fois rebondir, tout comme il fait bondir les spectateurs de leurs strapontins.

*Tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches, jusqu'au 15 décembre, au Monnot.