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L'idée d'une reconnaissance de l'Etat palestinien gagne du terrain en France

Les députés français vont être appelés à se prononcer sur une résolution, a priori le 28 novembre.

Le 8 novembre dernier, dans le village de Bir Nabala, en Cisjordanie, deux jeunes Palestiniens ont fait un trou dans le mur de séparation israélien à l'occasion du 25e anniversaire de la chute du mur de Berlin. AFP/ABBAS MOMANI

La France, qui a promis de reconnaître "le moment venu" un Etat palestinien, voit la pression monter pour utiliser rapidement cette carte diplomatique, alors que la situation se dégrade au Proche-Orient et que tout espoir de négociations semble vain.

Après les parlementaires britanniques le mois dernier, les députés, a priori le 28 novembre, et les sénateurs, le 11 décembre, vont être appelés à se prononcer sur une résolution invitant leur gouvernement à reconnaître l'Etat palestinien.
Alors que la Suède a officiellement reconnu la Palestine fin octobre, le projet français, à l'instar du britannique, n'a pas de portée contraignante. Mais sa portée symbolique est réelle, surtout venant d'un pays qui, au sein d'une Europe paralysée, se targue d'avoir toujours eu un rôle précurseur sur le dossier israélo-palestinien.


Le projet de résolution à l'Assemblée, qui, dans sa version actuelle, "invite le gouvernement français à reconnaître l'Etat de Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit", émane de députés du parti socialiste au pouvoir.
Même si le texte ne fait pas encore totalement l'unanimité dans sa rédaction, les députés les plus proches d'Israël souhaitant par exemple que soit aussi mentionnée la reconnaissance de l'Etat hébreu par le Hamas, il devrait être adopté sans difficulté, y compris par une partie de l'opposition de droite.

 

'Quand et comment'
Depuis quelques mois, Paris donne des indices que la reconnaissance de la Palestine, jusque-là envisagée comme l'aboutissement de négociations de paix, pourrait être utilisée comme un moyen de pression diplomatique.


Il faudra reconnaître l'Etat palestinien "le moment venu", répète depuis fin août le chef de la diplomatie Laurent Fabius, dont le pays soutient sans faille la solution des deux Etats. "La question c'est quand, et comment. Il faut que cette reconnaissance soit utile à un règlement définitif du conflit. Jusqu'à présent l'idée qui a prévalu c'est que la reconnaissance devait être liée à la négociation, mais si elle ne se produit pas ou n'aboutit pas la France doit prendre ses responsabilités", a-t-il précisé récemment à l'AFP.
Or, la négociation entre Israéliens et Palestiniens a échoué au printemps dernier malgré neuf mois de navettes et d'efforts du secrétaire d'Etat américain John Kerry, et toute perspective de reprise des discussions semble exclue alors que la situation ne cesse de se dégrader sur le terrain. Les violences se multiplient depuis quelques jours à Jerusalem-Est et en Cisjordanie, laissant craindre une troisième intifada, et la colonisation se poursuit.


"Il y a un mouvement (pour la reconnaissance de la Palestine) plus important que par le passé, qui est né du fait que la situation est bloquée. Le fait qu'il y ait une démarche de la part des parlementaires (français) est un signe, comme ce qui s'est passé en Grande-Bretagne, en Suède", reconnaît M. Fabius.


Samedi, en visite à Gaza, la nouvelle chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a estimé qu'il fallait un Etat palestinien, et affirmé qu'elle discuterait avec chacun des pays membres de l'Union européenne d'une possible reconnaissance.
Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde mardi, l'ancien président de la Knesset Avraham Burg a "conjuré" la France de "promouvoir la reconnaissance internationale d'un Etat palestinien, afin de pouvoir commencer des négociations justes", et de soutenir la résolution que les Palestiniens entendent soumettre prochainement à l'ONU. Ce texte demande notamment un calendrier pour la fin de l'occupation israélienne mais devrait se heurter à l'opposition américaine.


Israël pour sa part dénonce toute reconnaissance "unilatérale" d'un Etat palestinien et a vigoureusement critiqué en octobre la décision suédoise, "inutile" et "malheureuse" selon l'Etat hébreu.
Quelque 134 pays dans le monde, dont la Suède le 30 octobre, ont reconnu la Palestine, selon l'Autorité palestinienne.

 

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commentaires (3)

ACTE... ET NON PAROLES !

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 05, le 14 novembre 2014

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Commentaires (3)

  • ACTE... ET NON PAROLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 05, le 14 novembre 2014

  • Fallait il autant de morts , de mensonges , de propaganda, de crimes , de collaboration entre l'occident genocidaire et les juifs massacres en occident pour , du bout des levres on reconnaisse l'innomable . CAD un genocide a rebours .?

    FRIK-A-FRAK

    17 h 19, le 13 novembre 2014

  • Symbolique restera la reconnaissance de l'Etat palestinien un peu partout dans le monde vu le lobby juif toujours puissant surtout en France .

    Sabbagha Antoine

    15 h 18, le 13 novembre 2014

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