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À La Une - Droits de l'Homme

Torture : "Nous avons franchi la limite", admettent les États-Unis à l'Onu

Premier examen du cas américain à Genève depuis 2006.

La conseillère juridique américaine Mary McLeod et le représentant des Etats-Unis au Conseil des droits de l'Homme de l'Onu, Keith Harper, lors d'une audition à Genève devant le Comité de l'Onu contre la torture, le 12 novembre 2014. AFP/FABRICE COFFRINI

Les États-Unis ont reconnu une nouvelle fois mercredi "avoir franchi la limite" pendant la "guerre contre la terreur" dans une audition à Genève devant le Comité de l'Onu contre la torture.

"Les États-Unis sont fiers de leur rôle pour le respect, la promotion et la défense des droits de l'Homme et de la primauté de la loi à la fois chez eux et dans le monde", a assuré la conseil juridique par intérim du gouvernement américain, Mary McLeod devant les dix membres du Comité sur la torture à Genève. "Mais après les attaques du 11 septembre, de façon regrettable, nous ne nous en sommes pas toujours tenus à nos propres valeurs", a-t-elle dit. "Nous avons franchi la limite et nous en assumons la responsabilité", a-t-elle ajouté, citant les propos du président Barack Obama.

Mme McLeod fait partie d'une délégation d'une trentaine de hauts fonctionnaires américains venus à Genève pour répondre pendant deux jours aux questions du Comité, qui examine le cas des États-Unis pour la première fois depuis 2006.

Après l'élection du président Obama, Washington a admis que la "guerre contre la terreur" initiée par le président Georges Bush avait conduit à certains abus. "Nous admettons qu'aucune nation n'est parfaite, y compris la notre", a dit Keith Harper, l'ambassadeur des États-Unis auprès du Conseil des droits de l'Homme de l'Onu à Genève.

 

(Lire aussi : Quand la torture, "en plein essor" mondial, est "normalisée" et "glorifiée")

 

Questions sur Guantanamo et Abou Ghraib

Les membres du Comité ont soumis la délégation à un flot de questions sur la façon dont leur pays agissait pour corriger ces abus, la pressant notamment d'expliquer pourquoi la prison de Guantanamo était toujours ouverte, avec de nombreux prisonniers détenus sans charges ni jugement et lui demandant quand Washington comptait la fermer.

 

(Pour mémoire : Rumsfeld regrette de ne pas avoir démissionné après Abou Ghraib)

 

Ils ont aussi interpellé la délégation sur les conditions de détention de ces prisonniers ou sur l'absence de compensations pour les victimes des abus commis par des soldats américains dans la prison irakienne d'Abou Ghraib au début des années 2000.

Au-delà des abus liés à la "guerre contre la terreur", des questions ont été posées sur la détention en nombre d'immigrants illégaux, dont des mineurs, qui ne sont pas des criminels. Les violences policières contre les minorités ont aussi été dénoncées, avec le cas du jeune Michael Brown, âgé de 18 ans, tué par un policier à Fergusson dans le Missouri en août. Son père est à Genève pour témoigner auprès d'ONG en parallèle à l'audition au Comité. Ce dernier rendra publiques ses conclusions le 28 novembre.

 

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Les États-Unis ont reconnu une nouvelle fois mercredi "avoir franchi la limite" pendant la "guerre contre la terreur" dans une audition à Genève devant le Comité de l'Onu contre la torture.
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