L'Organisation internationale de la francophonie (OIF) vient de présenter à la presse son rapport quadriennal sur la langue française dans le monde. Une édition 2014 qui confirme les évolutions en 2010, à savoir une progression du nombre de francophones de plus en plus concentrée mais aussi des menaces réelles pesant sur la transmission et la diffusion de cette langue si les difficultés que rencontrent les systèmes d'enseignement et de formation en français ne sont pas surmontées.
Selon ce rapport, un volume de 575 pages, le français est la cinquième langue la plus parlée au monde avec 274 millions de locuteurs établis sur les cinq continents.
Le nombre de francophones dans le monde a augmenté de 7 % entre 2010 et 2014, porté notamment par la démographie de l'Afrique, mais il faudrait plus de moyens pour confirmer cette tendance. Si la progression globale est de 7 % sur les quatre dernières années, l'Afrique subsaharienne enregistre à elle seule un bond de 15 %. L'Afrique concentre 54,7 % des francophones devant l'Europe 36,4 % (Amérique et Caraïbes 7,6 %, Moyen-Orient 0,9 %, Océanie (0,3 %).
Au chapitre du Liban, on relève des chiffres intéressants, notamment que sur une population de 5,054 millions 1,920 million sont francophones, soit une proportion de 38 pour cent, ce qui nous place en première position dans le Machrek et en deuxième position (après la Tunisie) sur la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Toujours concernant le Liban, le rapport indique que l'histoire de notre pays a fait du français et de l'anglais des langues pratiquées comme langues secondes après l'arabe. Avec en première position le français, langue de culture et de communication. Là, on retrouve le chiffre de 40 pour cent de francophones et 40 pour cent d'anglophones. Avec une présence anglaise croissante dans l'environnement économique et médiatique.
Dans le système éducatif libanais, souligne le rapport, les deux langues coexistent avec 500 000 élèves sur 900 000 scolarisés dans des établissements francophones publics et privés, au sein desquels l'enseignement des mathématiques et des sciences est assuré en français.
Au chapitre des médias, il a fallu chercher à la loupe pour trouver ne serait-ce qu'un paragraphe sur la presse francophone hors de l'hexagone. À l'heure des questions-réponses, les éditeurs du rapport ont reconnu qu'ils n'avaient pas abordé ce chapitre alors que chiffres et statistiques soulignent par ailleurs le nombre de médias audiovisuels et de sites Internet francophones.
En guise de conclusion, ce passage de la préface du rapport signée par le président Abdou Diouf, secrétaire général de l'OIF : « La langue française demeure l'un des plus sûrs ferments de la diversité culturelle et linguistique dont la reconnaissance et la promotion sont les gages d'un dialogue inclusif entre les femmes et les hommes, entre toutes les traditions et les cultures ainsi qu'entre les différentes formes d'organisation des sociétés humaines. En paraphrasant le Dr Schweitzer qui disait que l'amour est la seule chose qui se double en se partageant, on pourrait dire qu'en se partageant, la langue française renforce sa dimension humaniste et donne sa chance à une fraternité incarnée. »
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