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À La Une - conflit

El-Qaëda étend son territoire dans le nord-ouest syrien

Les combats reprennent à Kobané après plusieurs jours de répit relatif.

Après plusieurs jours de répit relatif, les combats on repris avec intensité, vendredi, à Kobané, la ville kurde syrienne. AFP PHOTO / AHMED DEEB

Le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, a élargi son territoire dans le nord-ouest de la Syrie en s'emparant de trois villages supplémentaires tenus jusqu'à présent par les rebelles modérés, a affirmé vendredi une ONG.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les jihadistes se sont emparés de Soufouhoun, Al-Fatira et Hizarine dans la province d'Idleb, où depuis une semaine, les affrontements avec d'autres groupes rebelles modérés et islamistes, tournent à l'avantage d'al-Nosra. Ces trois localités étaient jusqu'à présent sous le contrôle de groupes rebelles dont le mouvement Hazem, armé en partie par les Etats-unis.

La semaine dernière, al-Nosra avait capturé la localité de Khan al-Sobol après le retrait des membres du groupe Hazem, et un bastion d'un autre groupe modéré, le Front révolutionnaire syrien (FRS), dans la région de Jabal Jawiya, située aussi dans la province d'Idleb.
Ces défaites portent un coup aux efforts des États-Unis de créer et d'entraîner une force rebelle modérée qui fasse le poids face au régime de Bachar el-Assad, mais aussi face aux jihadistes.

Les jihadistes se sont emparés des armements des rebelles de Hazem, selon l'OSDH, qui n'a pas été en mesure d'indiquer si des missiles antichars TOW de fabrication américaine faisaient partie du butin. Hazem avait reçu en avril pour la première fois au moins 20 de ces missiles, selon un officier rebelle.

 

(Lire aussi : Quand l'EI utilise des femmes pour recruter)



Jusqu'en juillet, al-Nosra et les rebelles modérés et islamistes combattaient côte à côte à la fois les ultra-radicaux du groupe Etat islamique (EI) et le régime. Mais depuis l'été, les jihadistes ont tourné leurs armes contre leurs anciens alliés car ils veulent à leur tour créer un "émirat" à l'instar du "califat" de l'EI.

Le FRS et Hazem, soutenus par l'Occident et des pays arabes, sont favorables à l'instauration d'un État démocratique en Syrie alors que le Front al-Nosra et l'EI combattent pour un État théocratique.
En septembre, les États-Unis avaient annoncé vouloir soutenir et entraîner le FRS, une alliance créée fin 2013 en réaction à la création du Front islamique (rébellion salafiste et islamiste), et Hazem, une autre structure laïque fondée en 2014.

Reprise des combats à Kobané
Par ailleurs à Kobané, après plusieurs jours de répit relatif, les combats on repris avec intensité, dans le centre, où se trouve la municipalité et la rue de la Liberté. L'EI a bombardé les positions kurdes et les peshemergas kurdes irakiens ont riposté à leur tour en bombardant les positions de leurs adversaires à la périphérie de la ville, selon l'OSDH.

Les avions de la coalition, conduite par les Etats-Unis, ont mené deux raids sur les positions de l'EI dans le sud-ouest de Kobané..
Pour leur part, les avions du régime ont largué des barils d'explosif sur Marj as-Sultan, à 15 km à l'est de Damas, tuant deux hommes, deux femmes et deux enfants, selon la même source.

 

(Lire aussi : "L'ange de Kobané", ou l'histoire d'une rumeur



Ailleurs dans le pays, 40 combattants ont été tués dans des affrontements entre forces loyales au régime et al-Nosra appuyé par des rebelles islamistes dans le sud du pays, près du Liban, a indiqué vendredi l'OSDH.
"Au moins 26 membres des Forces de la défense nationale (pro-régime) et 14 combattants du Front al-Nosra et rebelles islamistes ont péri dans des combats jeudi dans la région de Beit Tima", selon l'ONG.

Cette région à majorité druze, à l'extrémité sud-ouest de la province de Damas, est le théâtre d'affrontements depuis plus d'un an. Il s'agit du bilan le plus lourd en une journée depuis le début des violences dans cette zone acquise au régime de Bachar el-Assad, d'après l'ONG qui dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires à travers la Syrie.

 

Les Frères musulmans élisent un nouveau chef
Sur un autre plan, les Frères musulmans de Syrie, un important groupe de l'opposition au régime syrien mais en perte de vitesse sur le terrain, ont élu un nouveau chef, Mohammad Hekmat Walid.
"La choura (conseil) des Frères musulmans de Syrie a élu pour quatre ans comme nouveau contrôleur général Mohammad Hekmat Walid, qui succède au cheikh Mohammad Shaqfa", selon le texte.
Hussam Ghadban a été désigné comme son adjoint lors du vote organisé jeudi à Istanbul, siège de l'opposition syrienne en exil.

 

(Lire aussi : « Nous sommes arrivés à un désastre syrien : tous les pires scénarios se sont réalisés »)

 

Originaire de Lattaquié -un fief du régime-, M. Walid, 70 ans, est le 12e chef de la confrérie fondée en Syrie au début des années 1940 mais bannie depuis les années 80 après un soulèvement contre le président Hafez el-Assad, père de Bachar. M. Walid, un ophtalmologue ayant étudié en Grande-Bretagne, a enseigné dans diverses facultés de médecine à l'étranger, notamment en Irlande et en Arabie saoudite.

Considérés comme les mieux organisés au sein de l'opposition syrienne, les Frères musulmans ont été souvent accusés par leurs détracteurs de velléités hégémoniques.
Soutenue par le Qatar et la Turquie, la confrérie appuie des groupes rebelles islamistes luttant contre le régime Assad depuis 2011. Ces groupes sont toutefois en perte de vitesse depuis un an face à la montée des jihadistes. Les Frères sont la bête noire de l'Arabie saoudite, l'autre parrain de l'opposition syrienne et grand rival du Qatar. Cette rivalité est considérée comme l'une des raisons derrière l'affaiblissement de l'opposition à Bachar el-Assad.

 

Le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, a élargi son territoire dans le nord-ouest de la Syrie en s'emparant de trois villages supplémentaires tenus jusqu'à présent par les rebelles modérés, a affirmé vendredi une ONG.Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les jihadistes se sont emparés de Soufouhoun, Al-Fatira et Hizarine dans la province d'Idleb,...

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