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Liban - Solidarité

Visite des vieux souks de Tripoli en soutien à leurs commerçants touchés par les récents combats

Avec plus de quatre-vingts personnes attablées chez lui, le patron du restaurant tripolitain Akra, célèbre pour ses délicieux foul et hoummos, souriait samedi. Un sourire qui contraste avec la chute de plus de 80 % de sa clientèle, la semaine précédente, durant laquelle de nombreux magasins ont été endommagés par les combats sanglants entre l'armée et les islamistes. « C'est précisément maintenant, alors que les habitants des vieux souks nettoient encore les débris laissés par les affrontements, qu'il faut se rendre à Tripoli », soutient Marwan Maalouf, fondateur du groupe Pour la République et organisateur de l'évènement, car « la deuxième ville du Liban ne souffre pas seulement du terrorisme, mais d'une mauvaise image. Les conséquences de son association avec les extrémistes sont terribles pour son économie, car beaucoup de commerçants vivaient essentiellement du tourisme. Tripoli est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco et pourtant plus personne ne veut la visiter » !
L'accueil réservé par les Tripolitains au groupe de jeunes venus de Beyrouth et de ses environs a été, à l'image que la ville veut retrouver, d'une grande chaleur. De nombreuses associations locales ainsi que les scouts ont attendu le bus à l'entrée de la ville, avant de mener leurs visiteurs au restaurant Akra, à quelques pas de la tour de l'horloge. Ensemble, les Libanais des deux régions ont ensuite visité les dédales de la vieille ville, du souk des Bijoutiers à celui des Couturiers, en passant par les échoppes de savons et de pâtisseries. « Les souks sont le cœur battant de Tripoli », explique Marwan Maalouf. « Il était important de montrer aujourd'hui notre solidarité à leurs commerçants, qui se sentent coupés du reste du Liban. Mais nous faisons partie d'un même pays et devons les soutenir », explique le juriste qui avait fondé le groupe Pour la République en mai 2013 pour protester contre la prorogation du mandat du Parlement.

« Casser une image extrémiste »
« Les Tripolitains mériteraient d'entrer dans le Guinness des records pour leur patience et persévérance ! Regardez comme ils ont déjà nettoyé les dégâts causés par les combats, regardez comme ils se sont déjà relevés et sourient ! s'exclame Régina Kantara, Tripolitaine participant à la visite des souks. La juriste engagée estime que « ce genre d'événement devrait avoir lieu chaque semaine. Tripoli, qui était une vitrine de la culture libanaise, a été abandonnée depuis 1975 par le reste du pays. Les conséquences en sont catastrophiques : plus de pauvreté chez les pauvres et une vulnérabilité extrême de ses habitants. »
« Les Tripolitains ne sont pas des terroristes, ce sont les victimes du terrorisme ! D'ailleurs, les combats du week-end dernier n'ont tué que des Tripolitains, pas d'autres Libanais », souligne-t-elle. Elle fait défiler, sur son smartphone, des images de femmes engagées pour le développement de la ville et s'interroge : « Ces femmes ont-elles le visage de Daech (acronyme de l'État islamique) ?
Ces femmes sont-elles d'al-Nosra ? » comme un écho à la détresse de nombreux habitants, doublement victimes du terrorisme en raison des destructions subies et de la chute de leur commerce. « Notre visite est très informelle, poursuit Marwan Maalouf. Nous ne restons qu'une journée, mais le simple fait de venir à Tripoli est un message, celui que la vie doit y continuer et que nous sommes solidaires de ses habitants. »

Avec plus de quatre-vingts personnes attablées chez lui, le patron du restaurant tripolitain Akra, célèbre pour ses délicieux foul et hoummos, souriait samedi. Un sourire qui contraste avec la chute de plus de 80 % de sa clientèle, la semaine précédente, durant laquelle de nombreux magasins ont été endommagés par les combats sanglants entre l'armée et les islamistes. « C'est...

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