Violente altercation entre Wakim et Hariri

C'était quelque chose ! Voilà ce qu'on peut dire en deux mots pour présenter la réunion que le Parlement a tenue hier (...) Outre l'ambiance survoltée et particulièrement chaotique (...), deux incidents ont marqué la séance : les critiques du président Berry à l'égard de la politique financière du gouvernement et la prise de bec entre le député Najah Wakim et le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri (...)
(...) Le Parlement s'est penché sur la proposition d'exemption des hôtels, des appartements meublés et des institutions touristiques des taxes prévues par la loi sur le bâtiment (...) Avant que quiconque ne puisse placer un mot, le député Najah Wakim était déjà debout et annonçait qu'il n'avait « rien compris aux attendus de ce projet de loi » (...) « Il est grand temps de séparer la législation des intérêts personnels », a vitupéré M. Wakim, s'insurgeant contre le fait que cette loi est de nature à « rendre les riches encore plus riches » (...) S'adressant directement au chef du gouvernement, M. Wakim lui a demandé de préciser la superficie du terrain qu'il a acquis sur la côte à Raouché.
Devant les députés figés sur leur siège, M. Hariri dont l'indignation empourprait le visage s'est levé pour expliquer calmement que « ces paroles sont dénuées de tout fondement » (...) « Nous ne voulons pas d'une réédition des infractions sur le bâtiment qui ont défiguré le littoral pendant la guerre. J'ai effectivement acheté un morceau de terrain (...) Si la richesse est devenue une cause d'accusation, modifions alors la Constitution (...) Lancer des accusations gratuites porte atteinte à la vie politique et constitutionnelle. Je vais bientôt avoir cinquante ans et je n'ai jamais été insulté de la sorte » (...)