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Liban - La situation

Face à la tentation jihadiste, le « niet » du sunnisme libanais

M. Hariri s’est entretenu hier à Rome avec la ministre italienne des Affaires étrangères, Federica Mogherini. Photo Dalati et Nohra

Quelques individus peuvent faire défection de l'institution militaire ici ou là pour rejoindre les rangs des jihadistes, leur action est loin de remettre en cause une évolution majeure constatée ces temps-ci dans les milieux sunnites libanais, à la fois au niveau des leaderships politiques et spirituels que dans la rue.
Les tentatives n'ont pas manqué ces dernières semaines en vue de « ersaliser » ou encore de « abraïser » (en référence aux événements survenus à Ersal et à Abra) Tripoli, une ville déjà suffisamment déchirée par la ligne de fracture qu'impose le conflit syrien ; il s'agissait, en termes clairs, de provoquer un nouvel embrasement de la cité afin de dresser cette fois-ci la communauté sunnite tout entière face à l'armée libanaise, dont pourtant les effectifs relevant de cette communauté sont de loin les plus nombreux.
En vain, jusqu'ici... Sauf si l'on prend en compte l'aventure des quatre militaires qui ont – assez misérablement – annoncé tour à tour leur départ de la troupe pour rejoindre le « paradis » promis par l' « État islamique » (ex-Daech).


Ainsi que l'a souligné dernièrement tout haut l'un des « hommes forts » de Tripoli, le ministre de la Justice Achraf Rifi, et que le notent tout bas de nombreux observateurs depuis des mois, c'est du côté du 8 Mars, et singulièrement du Hezbollah, qu'il convient de chercher des explications au sujet de ces tentatives infructueuses. Même dans les milieux islamistes de la ville, on affirme vouloir redoubler d'efforts pour éviter de « tomber dans le piège » consistant à prendre l'armée pour cible.
Officiellement, le nouveau mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane, estime pour sa part qu'il n'existe pas au Liban de terreau favorable à l'extrémisme religieux. Le dignitaire a réaffirmé hier cette conviction, mais ce sont surtout les propos dépourvus de toute ambigüité tenus à Rome par le principal leader politique sunnite du pays, Saad Hariri, qui sont susceptibles d'éclairer le plus sur cette position antijihadiste fondamentale au sein de la communauté, à l'heure où, pourtant, le conflit sunnito-chiite est à son apogée dans la région.
« Ceux qui, même issus de nos propres rangs, voudraient s'en prendre à l'armée libanaise, n'ont qu'à rejoindre les groupes terroristes, a lancé le chef du courant du Futur. Pour notre part, nous sommes aux côtés de l'armée et nous combattons les terroristes. »

 

(Lire aussi : Les quelques désertions sunnites renforcent la solidarité entre l'armée et le Futur)


Voilà pour les sunnites. Du côté des chiites, il y avait ces jours derniers une autre forme de branle-bas de combat puisque l'on accueillait dans la Békaa-Nord la visite inopinée du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
On sait que depuis 2006, ce dernier sort rarement de chez lui, en tout cas de façon ouverte. Or, s'il y avait un désir de médiatiser après coup la visite, c'est probablement à cause du besoin de remonter le moral des cadres et des militants du parti, mis à mal par les derniers événements dans le secteur.
Parallèlement, le Liban continue de se demander s'il fait partie ou non de la coalition internationale antijihadiste. Le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, se trouve à Washington pour prendre part à une importante réunion, prévue cette semaine, des chefs militaires de la coalition, sous l'égide du président Barack Obama. La question qui se pose, étant donné l'hostilité du Hezbollah et de ses alliés à l'égard de cette alliance, est de savoir quelle sera la latitude du gouvernement libanais en cas de demandes spécifiques de la coalition.


Sur le plan politique, le tableau reste en gros sans changement dans le pays, en dépit de l'avancée enregistrée hier lors de l'entrevue à Rome entre le patriarche maronite et M. Hariri.
En fait, cette rencontre n'a fait que consacrer une convergence de vues palpable depuis des mois entre Mgr Béchara Raï et le chef du courant du Futur au sujet de la crise présidentielle et, accessoirement, de la question des élections législatives.
Les deux hommes ont ainsi officialisé leur accord sur la primauté qu'ils accordent à la première aux dépens des secondes, de sorte que plus rien ne s'oppose désormais sérieusement à une prorogation de la législature. Cela est d'autant plus vraisemblable que la crise présidentielle ne semble nullement en voie de solution pour le moment, d'une part en raison de l'insistance – ou l'entêtement, c'est selon – du général Michel Aoun qui continue de rejeter tout compromis en vue d'élire un président « protocolaire », c'est-à-dire de consensus, et de l'autre, du fait de l'escalade dans les rapports entre Riyad et Téhéran sur fond de crise syrienne. Cette escalade n'est, en effet, pas de nature à inciter le Hezbollah à débloquer la situation en « conseillant » au général Aoun de changer de posture.


Reste la prorogation de la législature, qui devra être votée en dépit des surenchères, et de quelques fioritures populistes et démagogiques que l'on entend ici et là à ce sujet.
Le mardi 21 octobre, le Parlement sera d'office réuni en séance plénière pour l'ouverture de la session ordinaire d'automne. Après le renouvellement des commissions parlementaires, la séance pourra être fermée puis rouverte par le président de la Chambre pour faire passer les propositions de lois revêtues du caractère de double urgence. L'un de ces textes concerne le lancement d'euro-obligations, et l'autre, la prorogation du mandat de la Chambre.
Il y a d'ores et déjà une majorité pour...

 

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Quelques individus peuvent faire défection de l'institution militaire ici ou là pour rejoindre les rangs des jihadistes, leur action est loin de remettre en cause une évolution majeure constatée ces temps-ci dans les milieux sunnites libanais, à la fois au niveau des leaderships politiques et spirituels que dans la rue.Les tentatives n'ont pas manqué ces dernières semaines en vue de...

commentaires (5)

CORRECTION DE CORRECTION : EXCUSEZ-MOI, IL SEMBLE QUE JE SUIS IVRE SANS BOIRE. PRIÈRE LIRE : LE NIET EST PARTIEL ! OUOUOUOUFFFFF... EXCUSEZ ET MERCI.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 41, le 16 octobre 2014

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Commentaires (5)

  • CORRECTION DE CORRECTION : EXCUSEZ-MOI, IL SEMBLE QUE JE SUIS IVRE SANS BOIRE. PRIÈRE LIRE : LE NIET EST PARTIEL ! OUOUOUOUFFFFF... EXCUSEZ ET MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 41, le 16 octobre 2014

  • CORRECTION : FAUT LIRE PARCIEL BIEN SÛR... ETC...

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 48, le 16 octobre 2014

  • ON DIRAIT QUE HARIRI VIE SUR UNE AUTRE PLANÈTE. IL DEVRAIT FAIRE UN DISCOURE PAR JOUR SUR PLACE AU LIBAN POUR FAIRE AVANCER LES CHOSES ET ESSAYER DE CONVAINCRE LE MONDE. CE QU'IL FAIT ACTUELLEMENT C'EST DU POLITIQUE SHOWBIZ.

    Gebran Eid

    13 h 54, le 15 octobre 2014

  • LE "NIET" EST PARCEL... IL DEVRAIT ÊTRE GÉNÉRAL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 18, le 15 octobre 2014

  • C'est prendre le train en marche , si le 14 evanescent le rate, la prochaine fournee serait bien attendue pour la st glin glin . On avait bien dit que si les honorables sunnites ne se demarquaient pas de cette peste noire ils en seraient les 1ers a en faire les frais , puisqu'ils seraient les seuls obliges et de force a vivre avec cette calamite , eux et certains chretiens inconscients .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 22, le 15 octobre 2014

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