L'ancien député Misbah Ahdab s'en est pris hier au camp des sunnites modérés au sein du Conseil des ministres, lui reprochant son laxisme par rapport à Tripoli, notamment dans l'affaire Mawlaoui et Mansour à Bab el-Tabbaneh.
M. Ahdab a tenu une conférence de presse en sa résidence à Tripoli pour expliquer dans quel cadre
celle-ci a été réglée. Il a indiqué qu'après avoir entendu que cette ville sera frappée pour en finir avec l'îlot de sécurité créé par Chadi Mawlaoui et Oussama Mansour, après l'échec des médiations pacifiques censées convaincre ces derniers d'évacuer la mosquée Abdallah Massoud, il s'est enquis au sujet de ces médiations « pour découvrir qu'elles n'ont jamais existé ». « Comme si certains préparaient la voie à une opération militaire contre notre ville, quelles que soient les circonstances », a-t-il déploré, en précisant qu'il a pris contact avec les deux hommes qui lui ont expliqué qu'aucun responsable ne les a contactés pour éviter une bataille et que des cheikhs de Bab el-Tebbaneh ont pris cette initiative.
Mawlaoui et Mansour ne voulaient pas d'une confrontation avec l'armée, a poursuivi M. Ahdab, en faisant état d'une « détente partielle après l'évacuation de la mosquée ». Il a cependant jugé que des efforts et des contacts supplémentaires doivent être menés pour un règlement définitif, avant de s'adresser aux courants sunnites modérés au sein du gouvernement pour leur demander « comment ils acceptent d'être des instruments aux mains du Hezbollah qui vous utilisent pour frapper la rue sunnite qu'il considère favorable à l'État islamique ».
« Certains cherchent, sous prétexte de vouloir faire face aux agresseurs de l'armée à Tripoli, à frapper toute une rue sunnite pour la pousser vers une confrontation avec les forces régulières et la taxer ainsi de terroriste », a regretté l'ancien député qui a reproché au gouvernement de « fermer les yeux sur la participation du Hezbollah aux combats en Libye, en Égypte, en Irak et en Syrie, sur ses combattants qui encerclent un poste de gendarmerie à Chebaa pour empêcher une enquête avec un de leurs camarades, sur une unité de ce parti qui s'est rendue dans un hôpital de la Békaa pour en faire sortir par la force un repris de justice qui avait tiré sur l'armée ».
M. Ahdab a ensuite reproché au gouvernement de pratiquer une politique de deux poids, deux mesures du gouvernement, en affirmant qu'en dépit des promesses formulées, le ministère des Travaux publics a débloqué 900 millions de livres pour Tripoli contre 16 milliards de livres pour Baalbeck.
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