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À La Une - Conflit

Syrie : l'ONU met en garde contre un "massacre" à Kobané

Les avions de la coalition ont mené vendredi et samedi six frappes aériennes près de cette ville kurde clé.

Des kurdes de Turquie regardent la fumée noire se dégageant des combats à Kobané, en Syrie. Umit Bektas/Reuters

Le groupe extrémiste Etat islamique (EI, ex-Daech) renforçait samedi son emprise sur une grande partie de la ville syrienne de Kobané défendue avec acharnement par les forces kurdes, l'ONU disant craindre pour la vie de milliers de civils.

Les avions de la coalition dirigée par les Etats-Unis ont mené vendredi et samedi six frappes aériennes près de cette ville kurde clé, située à la frontière turque, selon le Centre de commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom).

Alors que la campagne aérienne contre l'EI est entrée dans son troisième mois en Irak et dans sa troisième semaine en Syrie, sans parvenir à freiner son élan à Kobané notamment, les chefs militaires de 21 pays de la coalition doivent se réunir mardi à Washington pour évaluer leur stratégie.

(Repère : Eliminer les jihadistes de l'EI : Avant la frappe, le renseignement)

Dans Kobané, les forces kurdes, moins nombreuses et moins bien armées, ont réussi à repousser les jihadistes sur plusieurs fronts, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dans la nuit de vendredi à samedi, elles sont parvenues à stopper un assaut en direction du centre-ville au terme de combats acharnés. Samedi, 23 jihadistes ont péri alors qu'ils tentaient de faire entrer des véhicules à partir du sud-ouest et de l'ouest de la ville, rapporte l'ONG.

L'EI contrôle 40% de Kobané, particulièrement des secteurs dans l'est, le sud et l'ouest de la ville, et a pris le contrôle vendredi du QG des forces kurdes dans le nord de la cité, à un km environ de la frontière turque.
Son objectif est de s'assurer la maîtrise sans discontinuité d'une longue bande de territoire à la frontière syro-turque.

Près de 580 morts

Côté turc de la frontière, les journalistes de l'AFP entendaient les tirs ainsi que le survol des avions de la coalition sans pouvoir voir Kobané, l'OSDH faisant état d'une tempête de sable entravant les frappes.

(Repère : Qui veut quoi, qui frappe où ? (II))

Selon Mustafa Ebdi, un militant kurde originaire de Kobané, les forces kurdes, de plus en plus désespérées, voient leurs munitions diminuer et réclament plus de frappes. "Nous entendons les combats. Cela ne s'arrête jamais", a-t-il dit à l'AFP. "Les combattants sont résolus à se battre jusqu'à la dernière balle".
Depuis le début le 16 septembre de l'offensive jihadiste dans la région de Kobané, 577 personnes, en majorité des combattants --dont 321 jihadistes, ont péri selon l'OSDH, et quelque 70 villages sont tombés aux mains de l'EI. En outre 300.000 habitants ont pris la fuite, dont plus de 200.000 en Turquie.

Profitant de la guerre civile qui ravage la Syrie depuis plus de trois ans, l'EI a réussi à s'emparer de larges pans de territoires dans le nord et l'est du pays. Les jihadistes contrôlent en outre de grandes zones dans l'Irak voisin, où ils ont exécuté ces dernières semaines au moins quatre femmes dans leur fief de Mossoul (nord).

Acharnement du sort

Ahmed Abou Ammar, un refugié syrien a vu sa famille frappée à deux fois par les affres de la guerre. Il a expliqué à l'AFP avoir perdu il y a trois ans son épouse dans des frappes aériennes du régime contre les rebelles à Alep, sa ville d'origine. Le sort a voulu ensuite qu'il se réfugie à Kobané pour être pris cette fois sous les bombardements de l'EI. "Mon fils de huit ans a été tué, Dieu le bénisse. Quand le bombardement s'est intensifié, on a fui en Turquie", raconte-t-il deux semaines après avoir quitté Kobané.

(Lire aussi : La zone tampon voulue par Ankara dans le nord de la Syrie vise avant tout à maîtriser la question kurde)

Jusqu'à 700 civils se trouvent encore dans le centre-ville de Kobané, dont une majorité de personnes âgées, et entre 10.000 à 13.000 sont rassemblés tout près de la frontière, a affirmé l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan De Mistura. Selon lui, si la ville tombe, ces civils seront "très probablement massacrés".
Alors que la montée en puissance de l'EI a éclipsé la guerre entre le régime de Bachar el-Assad et les rebelles, M. De Mistura essaie de réactiver les négociations entre les deux camps qui avaient échoué en début d'année. Il doit se rendre à ce sujet à Moscou le 21 octobre.

Les Etats-Unis, frustrés par les hésitations d'Ankara, ont fait état d'avancées avec la Turquie pour qu'elle s'implique davantage dans le combat, notamment grâce à son appui pour former et équiper les rebelles syriens modérés combattant le régime et l'EI.

Un des chefs des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan a annoncé par ailleurs que le PKK avait commencé à renvoyer en Turquie des combattants basés dans le nord de l'Irak, à cause de la bataille de Kobané et des émeutes prokurdes, qui menacent le processus de paix avec Ankara.
Les émeutes en Turquie ont fait au moins 31 morts et plus de 350 blessés, selon le ministre turc de l'Intérieur Efkan Ala.

 

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Le groupe extrémiste Etat islamique (EI, ex-Daech) renforçait samedi son emprise sur une grande partie de la ville syrienne de Kobané défendue avec acharnement par les forces kurdes, l'ONU disant craindre pour la vie de milliers de civils.Les avions de la coalition dirigée par les Etats-Unis ont mené vendredi et samedi six frappes aériennes près de cette ville kurde clé,...

commentaires (2)

SI IL Y AVAIT VOLONTÉ D'ARRÊTER LE CARNAGE.... ON L'AURAIT ARRÊTÉ ! LES UNS, HÉRITIERS D'ATTILA, TROUVENT DANS LES CARNAGES, OU LES GÉNOCIDES, PAR D'AUTRES INTERPOSÉS, DE L'HABITUEL... ET LES AUTRES, CHAMPIONS DE LA ( DÉMO... ) SONT FRAPPÉS D'ABRUTISSEMENT SI AIGU QU'ILS NE SAVENT PLUS NI SI NI POURQUOI ET NI COMMENT !

LA LIBRE EXPRESSION

05 h 01, le 12 octobre 2014

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Commentaires (2)

  • SI IL Y AVAIT VOLONTÉ D'ARRÊTER LE CARNAGE.... ON L'AURAIT ARRÊTÉ ! LES UNS, HÉRITIERS D'ATTILA, TROUVENT DANS LES CARNAGES, OU LES GÉNOCIDES, PAR D'AUTRES INTERPOSÉS, DE L'HABITUEL... ET LES AUTRES, CHAMPIONS DE LA ( DÉMO... ) SONT FRAPPÉS D'ABRUTISSEMENT SI AIGU QU'ILS NE SAVENT PLUS NI SI NI POURQUOI ET NI COMMENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    05 h 01, le 12 octobre 2014

  • Avec toutes les armes si sophistiquées de l’occident on se demande comment l’ EI renforce toujours son emprise sur une grande partie de la ville syrienne de Kobané.

    Sabbagha Antoine

    17 h 22, le 11 octobre 2014

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