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Liban

L’armée harcelée par les islamistes à Tripoli

Caisse de résonance par excellence de la guerre syrienne, la ville de Tripoli, relayée par certaines localités du Akkar, se trouve une fois de plus devant un nouveau test sécuritaire.
L'apparition depuis quelque temps du groupuscule islamiste sous la conduite d'Oussama Mansour, qui apporte un soutien explicite au front al-Nosra, est venue remettre en cause la fragile trêve obtenue au lendemain d'un plan sécuritaire qui avait mis fin aux accrochages entre les deux quartiers de Bab el-Tebbané et Jabal Moshen.
Sauf que, cette fois-ci, l'adversaire a quelque peu changé, puisque c'est aujourd'hui l'armée libanaise qui est désormais la cible principale des éléments armés. Accusée par la rue sunnite radicale d'être le relais politique du Hezbollah – une perception alimentée par une campagne médiatique menée par les salafistes en général et certaines figures politiques –, la troupe est de nouveau la cible de plusieurs attaques.
Hier, la capitale du Nord a été ainsi le théâtre de plusieurs incidents ponctuels qui ont visé des postes de l'armée à Talaat el-Omari, Haret el-Saydé et Zahriyé. Des inconnus cagoulés à bord de mobylettes ont ouvert le feu, à l'aube, en direction de la troupe. L'armée a riposté avant de se déployer en force dans la ville. L'incident n'a pas fait de victimes. Une grenade a été également lancée à Nahr Abou Ali.
À Bab el-Tebbané, où les éléments armés auraient commencé à entasser des sacs de sable en prévision d'un développement quelconque, un autre groupe d'inconnus a lancé des grenades à main à la rue de Syrie, où l'armée est positionnée en plusieurs points. Autant d'incidents qui ont fait plus de bruit que de mal cette fois-ci, mais qui ne reflètent pas moins le climat qui prévaut dans cette ville et qui suscite une vive inquiétude du fait de la tension créée par les éléments d'Oussama Mansour et de Chadi Mawlawi. Ces derniers ont toutefois démenti être derrière ces attaques et se seraient engagés, selon des informations rapportées par la LBC, à faire profil bas et s'abstenir de faire des apparitions provocatrices dans la ville.
La paranoïa est toutefois de mise, comme le démontre l'incident de la voiture garée à la place Nour, qui a immédiatement éveillé les soupçons. Dépêchée sur les lieux, l'armée a inspecté le véhicule qui s'est avéré être vide d'explosifs. Des informations ont également circulé en cours de journée sur la présence d'une charge explosive à Bab el-Tebbané et d'accrochages qui auraient eu lieu entre les éléments armés et les soldats. Des données qui ont été démenties par la suite par l'Agence nationale d'information qui a précisé, de la bouche de son correspondant local, que les unités de l'armée effectuaient un entraînement près de la Quarantaine, à Bab el-Tebbané. À ce propos, l'armée a publié un communiqué dans lequel elle affirme que le 13 et le 15 octobre des unités de l'armée effectueront un entraînement militaire dans la zone franche du port de Tripoli, entre 6h et 18h.
Réagissant aux troubles qui ont agité la ville au cours des dernières 48h, le député Samir Jisr a affirmé que « les agressions contre l'armée ne peuvent pas être considérées comme une mise en échec du plan sécuritaire qui reste en vigueur ».
Le député a estimé « naturel » le fait qu'il y ait un « phénomène terroriste itinérant » à la lumière d'une guerre qui a actuellement lieu contre le terrorisme et à l'ombre des développements qui surviennent sur la scène libanaise.
Et le député d'ajouter que l'armée est présente et applique le plan sécuritaire, soulignant qu'« il n'y a aucun indice qui démontre que les éléments armés vont prendre le contrôle de la décision dans la ville ».
M. Jisr a répercuté les craintes de certains, faisant état d'une réédition du scénario de Ersal à Tripoli. « Les analyses évoquent l'éventuel scénario selon lequel les groupes terroristes chercheraient à réitérer la bataille de Ersal pour tenter de se trouver des passages sécurisés (vers le Liban) avec l'approche de l'hiver, a-t-il dit. Cependant, l'armée est en état d'alerte pour faire front à toute action en ce sens. »
Moins alarmiste, le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, s'est attaqué aux médias, les accusant de chercher à nuire à la réputation de la ville.
« Personne ne peut changer le caractère originel de la ville et l'influence chrétienne et chiite qui continue de marquer son histoire », a conclu le ministre.

Caisse de résonance par excellence de la guerre syrienne, la ville de Tripoli, relayée par certaines localités du Akkar, se trouve une fois de plus devant un nouveau test sécuritaire.L'apparition depuis quelque temps du groupuscule islamiste sous la conduite d'Oussama Mansour, qui apporte un soutien explicite au front al-Nosra, est venue remettre en cause la fragile trêve obtenue...

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