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À La Une - Conflit

En Ukraine, la rentrée scolaire vire au drame

Les bombardements font dix morts, dont quatre dans une école.

Un tir de roquette, mardi 1er octobre 2014, sur un arrêt de bus à Donetsk, la principale ville aux mains des séparatistes dans l'est de l'Ukraine, a fait six morts et un blessé. JOHN MACDOUGALL/AFP

La rentrée des classes a viré au drame sanglant mercredi dans l'est de l'Ukraine, avec 10 morts dans des bombardements, dont quatre dans une école, soit le bilan le plus lourd pour les civils en un mois de cessez-le-feu théorique entre armée régulière et rebelles prorusses.

Plusieurs heures après un tir de roquette sur un arrêt de bus à Donetsk, la principale ville aux mains des séparatistes, des journalistes de l'AFP ont vu cinq corps, dont un à bord d'un autobus calciné et deux autres à une cinquantaine de mètres de distance, témoignant de la violence de l'explosion. Selon l'administration régionale, l'explosion a fait six morts et un blessé.

A l'hôpital de la ville, le chauffeur du bus a expliqué à l'AFP qu'une quinzaine de passagers se trouvaient à bord de son véhicule au moment de l'explosion, tandis que trois ou quatre autres personnes attendaient à l'arrêt.
"J'allais ouvrir les portes pour que les passagers puissent monter et descendre. Il y a eu une explosion, personne n'a compris ce qui se passait. Ca a touché l'arrière du bus. J'ai été blessé à une jambe, quelqu'un m'a sorti", raconte Mikhaïl Drobotoun, 48 ans.

 

"Tu le paieras"
Vika Stegaïlo, une passagère âgée de 33 ans, dont les deux jambes ont été cassées, s'en prend au président ukrainien Petro Porochenko. "Qu'a-t-on fait pour mériter ça ? Nous avons des enfants qui ont le même âge que tes petits-enfants. Tu le paieras", promet-elle. accuse l'armée ukrainienne d'avoir été à l'origine du tir.

A 500 mètres de là et presque au même moment, vers 10H00, un obus est tombé tout près d'une école, provoquant la mort de quatre adultes et faisant huit blessés selon la même source. Plus de 200 personnes se trouvaient dans l'établissement, a précisé la région. L'obus est tombé au moment où les élèves reprenaient le chemin de l'école dans la zone sous contrôle des indépendantistes, un mois plus tard que dans le reste de l'Ukraine.

Kiev s'est dit hostile à la reprise des cours en zone de guerre. Les élèves ont passé la fin de la matinée dans les caves de l'établissement avant de pouvoir rentrer chez eux. Un jeune homme occupé dans l'après-midi à nettoyer les couloirs a raconté que sa soeur, présente dans l'école au moment de l'explosion, était "prostrée" à la maison.

Les séparatistes accusent eux aussi l'armée d'être à l'origine des tirs, expliquant ne pas disposer des munitions retrouvées sur place. L'armée a démenti être responsable des explosions, dont le bilan est le plus lourd parmi les civils en une seule journée depuis le cessez-le-feu conclu le 5 septembre à Minsk. Les combats ont au total fait 68 morts, civils et militaires, depuis cette date.

 

(Pour mémoire : L’Ukraine, une fin de partie pour Poutine ?)

 

"Vives préoccupations" au sein de l'UE
Malgré le regain de violence constaté depuis lundi, des observateurs des deux camps ainsi que de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont pris leurs quartiers le long de la ligne de partage entre les deux camps afin de surveiller le cessez-le feu, a indiqué le porte-parole de l'armée ukrainienne, Andriï Lyssenko.

Après des combats qui ont fait plus de 3 200 morts depuis avril, les prorusses contrôlent une zone d'environ 230 km sur 160 qui représente quelque 3% du territoire ukrainien, mais 9% de sa population, dans le bassin minier et sidérurgique du Donbass.

Russes et Ukrainiens s'opposent notamment sur le dossier du gaz, Moscou ayant coupé en juin l'approvisionnement de Kiev pour exiger le remboursement d'une dette désormais évaluée à 5,3 milliards de dollars.

Le ministre ukrainien de l'Energie, Iouri Prodan, a indiqué qu'il se rendrait jeudi à Bruxelles pour des discussions avec l'Union européenne, qui redoute des coupures cet hiver pour ses 28 pays membres si Moscou ne reprend pas ses livraisons à l'Ukraine. Une réunion à trois avec la Russie pourrait avoir lieu vendredi, a-t-il ajouté.

De son côté, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a mis en garde le président russe Vladimir Poutine contre la mise en place de nouvelles barrières commerciales à l'encontre de l'Ukraine, à la suite de l'adoption d'un décret par lequel Moscou menace Kiev de taxes à l'importation. Ce décret nourrit de "vives préoccupations" au sein de l'UE, a assuré M. Barroso, rappelant que le Kremlin s'est engagé à maintenir le régime commercial préférentiel de l'Ukraine en échange du report à fin 2015 de l'accord de libre-échange entre Kiev et l'UE.

 

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