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Liban - Liban

La crise syrienne pousse les agriculteurs libanais à chercher de nouveaux marchés

La situation de la sécurité alimentaire dans la région et l'impact de la crise syrienne sur ce dossier étaient au cœur d'une conférence de presse organisée hier par la Fao.

Ce sont les protéines qui manquent dans l’alimentation des réfugiés syriens et de la communauté hôte.

« La Fao entamera en novembre prochain une étude de terrain auprès des communautés accueillant des réfugiés syriens pour mesurer la situation de la sécurité alimentaire auprès des populations libanaises les plus pauvres. » C'est ce qu'a annoncé à L'Orient-Le Jour le représentant de la Fao au Liban, Maurice Saadé.
L'étude se fera sur des échantillons de la population dans le Akkar, la Békaa et d'autres régions du Liban. Une série de questions seront posées. Par exemple : combien de fois par semaine mangez-vous un repas composé de viande ou de volaille ? Ou encore : est-ce que vous vous êtes privé d'un repas, par manque de moyens, au cours de la semaine écoulée ?


M. Saadé estime que « malgré le nombre énorme de réfugiés que le Liban accueille, la situation en matière de nutrition n'est pas alarmante ». Il note également que « des études précises relatives à la malnutrition auprès des réfugiés syriens accueillis au Liban n'ont pas encore été effectuées ».
La Fao et le Pam (Programme alimentaire mondial) ont tenu hier à Beyrouth une conférence de presse commune sur la sécurité alimentaire dans le monde, notamment au Moyen-Orient et dans les pays arabes. Deux autres conférences, sur le même thème, se sont déroulées en Égypte et aux Émirats arabes unis.
Le but de ces conférences est de sensibiliser les habitants de la zone à la famine dans le monde afin de pouvoir l'éradiquer conformément à diverses recommandations onusiennes.
Mettant l'accent sur les crises que traverse le monde arabe, M. Saadé a indiqué que « jusqu'à l'année dernière, la région a mobilisé 70 % des aides de la communauté internationale. 50 % de ces fonds ont été consacrés aux projets d'urgence et de développement entrepris dans le cadre de la crise syrienne. Le pourcentage des aides a cependant considérablement diminué en 2014 ».


Invité, par L'Orient-Le Jour, à commenter l'impact de la crise syrienne sur l'agriculture au Liban, le représentant de la Fao à Beyrouth a attiré l'attention sur les point suivants :
Nombre de bovins et d'ovins sont entrés de la Syrie au Liban sans aucun contrôle. La vaccination obligatoire en Syrie n'était plus de mise avec le début de la guerre en 2011. Pour prévoir les problèmes qui pourraient en découler, la Fao a procédé à une campagne de vaccination de troupeaux grâce à un don octroyé par le Royaume-Uni.
Les agriculteurs libanais, notamment dans le Akkar et la Békaa, avaient l'habitude d'acheter engrais et pesticides en Syrie, les prix étant subventionnés par l'État syrien, actuellement ils les achètent plus cher au Liban.
Les agriculteurs libanais souffrent également des blocages de la circulation sur les routes internationales. Ils ne peuvent plus écouler leurs marchandises dans les pays arabes comme c'était le cas auparavant.
La crise a aussi profité aux agriculteurs libanais. Ainsi, avec l'arrivée de centaines de milliers de réfugiés syriens, le prix de la main-d'œuvre agricole a baissé. La concurrence syrienne sur les produits libanais, notamment laitiers, est également devenue quasi inexistante.

 

(Repère : Réfugiés syriens au Liban : un état des lieux en infographies)


Par ailleurs, le Liban est en train de se tourner vers de nouveaux marchés. Des pommes de terre ont été ainsi commercialisées en Europe.
De plus, l'embargo russe sur les produits européens, à cause de la crise ukrainienne, encourage les entrepreneurs libanais à explorer le marché russe qui compte 150 millions de consommateurs.


À noter qu'en mai dernier, la Fao a lancé un plan échelonné sur quatre ans pour venir en aide aux communautés libanaises qui accueillent des réfugiés syriens ; il a trait notamment à la préservation des ressources hydrauliques, à la vaccination des troupeaux et au soutien accordé au développement des produits laitiers.


De son côté, Issa Sanogo, directeur adjoint du Pam à Beyrouth, a indiqué que « le programme aide 900 000 réfugiés syriens au Liban en leur accordant des cartes mensuellement rechargeables leur permettant de faire les courses dans les supermarchés au Liban ». Il a rappelé que « le Liban est le pays qui accueille le plus grands nombre de réfugiés syriens dans la région, et cela par rapport au nombre de sa population ».
Le Pam, qui était présent pour quelques mois au Liban en 2006 à la suite de la guerre de juillet entre Israël et le Hezbollah, a ouvert à nouveau un bureau à Beyrouth, en 2013, avec la crise syrienne et ses flots de réfugiés qui ont afflué au Liban.

 

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« La Fao entamera en novembre prochain une étude de terrain auprès des communautés accueillant des réfugiés syriens pour mesurer la situation de la sécurité alimentaire auprès des populations libanaises les plus pauvres. » C'est ce qu'a annoncé à L'Orient-Le Jour le représentant de la Fao au Liban, Maurice Saadé.L'étude se fera sur des échantillons de la population dans le...

commentaires (1)

Vendre aux russes par exemple . Les occicons commencent a payer cher la connerie heureuse d'avoir fermer cette voie , autant en profiter .

FRIK-A-FRAK

09 h 31, le 30 septembre 2014

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Commentaires (1)

  • Vendre aux russes par exemple . Les occicons commencent a payer cher la connerie heureuse d'avoir fermer cette voie , autant en profiter .

    FRIK-A-FRAK

    09 h 31, le 30 septembre 2014

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