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Moyen Orient et Monde - Syrie

« Vos dirigeants ne paieront pas seuls le prix de la guerre, vous allez payer cher »

Les frappes alliées touchent quatre raffineries de taille modeste utilisées par l'EI, ainsi que le centre de commandement et de contrôle du groupe terroriste au nord de Raqqa.

Dernier pays en date à se joindre à la campagne de frappes, le Royaume-Uni fait désormais voler « quotidiennement » au-dessus de l'Irak des chasseurs-bombardiers Tornado de la Royal Air Force (RAF). REUTERS/Cpl Neil Bryden/Ministry of Defence/Handout via Reuters

Le chef du Front al-Nosra a menacé hier de « déplacer la bataille » en Occident dans ses premiers propos depuis le début des frappes en Syrie contre son groupe et l'État islamique (EI). Appelant les peuples d'« Amérique et d'Europe » à s'opposer à leurs gouvernements et les menaçant de « déplacer la bataille » dans leurs « foyers », le chef d'al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, a prévenu hier les Occidentaux : « Vos dirigeants ne paieront pas seuls le prix de la guerre, vous allez payer le prix cher. »
Abou Mohammad al-Joulani s'exprimait dans un enregistrement sonore diffusé sur Internet au lendemain de menaces proférées par son porte-parole. « Qu'avez-vous gagné de votre guerre contre les musulmans et les jihadistes si ce n'est tragédies et douleurs qui se sont abattues sur vos pays et enfants ? » a-t-il ajouté, faisant référence à la mort de soldats en Irak et en Afghanistan et de civils lors des attentats du 11-Septembre. Auparavant, le porte-parole du Front al-Nosra avait menacé samedi de représailles « dans le monde entier » les pays de la coalition antijihadistes, qualifiant leurs opérations de « guerre contre l'islam » et fustigeant un « axe du mal » dirigé par « le pays des cow-boys ».


Sur le terrain, la coalition antijihadistes a frappé de nouvelles raffineries contrôlées par l'EI en Syrie. Quatre raffineries de taille modeste ont été touchées, ainsi que le centre de commandement et de contrôle du groupe terroriste au nord de son fief de Raqqa, a annoncé le commandement américain chargé du Moyen-Orient (Centcom). Pour rappel, la coalition avait déjà visé au moins 12 raffineries de pétrole contrôlées par ce groupe extrémiste ces derniers jours dans l'est de la Syrie. Elle cherche ainsi à assécher la manne financière que représente l'or noir pour les jihadistes, qui l'acheminent en contrebande notamment vers la Turquie voisine, selon des experts. « L'EI raffinait du pétrole de manière artisanale et le vendait à des commerçants turcs, a expliqué le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. » La coalition veut ainsi détruire l'économie de l'EI, le nerf de la guerre », ajoute-t-il. Avant l'opération initiée par les États-Unis, les jihadistes gagnaient quelque 3 millions de dollars (2,4 millions d'euros) de revenus par jour grâce à l'or noir, selon des experts. Mais, depuis le début des frappes, le pompage dans les champs sous leur contrôle a pratiquement cessé.

 

Combats à l'ouest de Bagdad
En Irak, les forces progouvernementales ont repoussé tôt hier une attaque de l'EI contre Amriyat al-Fallouja, une localité stratégique à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad, selon des sources de sécurité. L'armée a reçu le soutien d'avions américains, saoudiens et émiratis qui ont « détruit deux postes de contrôle et un véhicule de transport de l'EI », a indiqué le Centcom. En Syrie, d'autres raids avaient endommagé samedi « un aéroport tenu par l'EI, une garnison et un camp d'entraînement près de Raqqa », selon la même source. Malgré les frappes, les jihadistes de l'EI poursuivent leur offensive pour s'emparer de la ville kurde d'Aïn al-Arab (Kobani en kurde). Les derniers combats ont poussé plusieurs centaines d'habitants à se réfugier en Turquie voisine, qui accueille déjà plus de 160 000 personnes ayant fui la région de Aïn al-Arab.
Par ailleurs, le sort des millions de Syriens réfugiés et les moyens de mieux soutenir les pays qui les accueillent, comme le Liban et la Jordanie, seront au cœur d'une réunion internationale qui se tiendra à Berlin fin octobre, a annoncé le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier. De plus, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé à l'ouverture d'une enquête sur une éventuelle violation du droit de la guerre après la mort d'au moins sept civils dans les frappes américaines dans le nord-ouest de la Syrie.


Enfin, dernier pays en date à se joindre à la campagne de frappes, le Royaume-Uni fait désormais voler « quotidiennement » au-dessus de l'Irak des chasseurs-bombardiers Tornado de la Royal Air Force (RAF), selon le ministre britannique de la Défense Michael Fallon. Ces appareils basés à Chypre « sont prêts à aider les troupes (irakiennes et kurdes) au sol en cas d'affrontements », a-t-il ajouté.

Le chef du Front al-Nosra a menacé hier de « déplacer la bataille » en Occident dans ses premiers propos depuis le début des frappes en Syrie contre son groupe et l'État islamique (EI). Appelant les peuples d'« Amérique et d'Europe » à s'opposer à leurs gouvernements et les menaçant de « déplacer la bataille » dans leurs « foyers », le chef d'al-Nosra, branche syrienne...

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