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Moyen Orient et Monde - syrie

« L’objectif ultime des pays du Golfe est d’amener Assad à un nouveau cycle de négociations »

Avant de sceller un nouveau partenariat avec Washington, les pays du Golfe ont posé « une condition très claire : pas de soutien à la politique américaine (contre) l’EI en Irak sans action militaire en Syrie ». Saul Loeb/AFP

Les monarchies du Golfe ont décidé de se joindre aux frappes contre les jihadistes en Syrie après avoir enfin obtenu l'engagement militaire américain qu'elles réclamaient, espérant qu'il conduira in fine à un changement de régime à Damas, selon des experts. À court terme, l'alliance avec les États-Unis présente cependant un double risque pour ces monarchies : le possible renforcement du régime de Bachar el-Assad et l'opposition d'une partie des populations de leurs pays majoritairement sunnites à un alignement sur Washington contre des groupes sunnites comme l'État islamique (EI, ex-Daech), ajoutent-ils.

Depuis 2011, les pays du Golfe avaient dû faire avec les hésitations du président Barack Obama qui s'est montré indécis, réticent puis opposé à engager militairement Washington contre Bachar el-Assad. Certains d'entre eux ont même été accusés de financer des groupes islamistes sunnites pour arriver à leur fin en Syrie. Avant de sceller un nouveau partenariat avec Washington, les monarchies du Golfe ont posé « une condition très claire : pas de soutien à la politique américaine (contre) l'EI en Irak sans action militaire en Syrie », explique Mustafa Alani, analyste au Gulf Research Center basé à Genève.

 

(Lire aussi : Frappes anti-jihadistes : le régime Assad "était contraint d'accepter la réalité")

« La première raison » pour expliquer la participation de pays du Golfe à l'intervention en Syrie « est liée au fait qu'ils ont été accusés d'aider et de financer l'EI et d'autres groupes terroristes », souligne Abdulkhaleq Abdulla, professeur de sciences politiques à l'Université des Émirats. Mais « l'EI est en fait une menace pour la sécurité (de ces monarchies) et aussi pour la légitimité idéologique de l'Arabie saoudite », berceau du wahhabisme, ajoute M. Abdulla.

 

(Lire aussi : La Turquie va-t-elle réellement se ranger auprès de la coalition contre l'EI ?)


Frederic Wehrey, spécialiste du Golfe et de la politique américaine au Moyen-Orient à l'institut Carnegie Endowment for International Peace, note pour sa part que l'intervention des pays du Golfe pourrait, dans un premier temps, aller dans le sens des intérêts de Damas. « Je pense que le fait que le Golfe serve par inadvertance d'appui aérien à Assad posera un gros problème. » Mustafa Alani estime, au contraire, que l'opération de la coalition réduit de fait les capacités de Damas. « La présence d'avions américains dans l'espace aérien syrien, particulièrement dans le Nord, transforme cette partie de la Syrie en "No Fly Zone" (Zone d'exclusion aérienne) pour l'armée de l'air syrienne », dit-il.

Enfin, selon M. Abdulla, outre l'élimination des groupes islamistes radicaux, l'objectif ultime des pays du Golfe est « d'amener Assad à un nouveau cycle de négociations "Genève III" avec l'espoir de le voir partir in fine, comme cela a été le cas pour (Nouri) al-Maliki », l'ex-Premier ministre irakien.

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