L'armée condamne le mauvais traitement infligé par des soldats à des Syriens à Ersal

L'armée libanaise a exprimé sa réprobation, lundi, face au comportement de soldats montrés dans une vidéo maltraitant des détenus syriens à Ersal, une région frontalière dans la Békaa, qui fut le théâtre de combats avec des jihadistes.

La vidéo, qui a provoqué des commentaires indignés sur les réseaux sociaux durant le week-end, montre plus de 30 hommes, dont des personnes âgées, allongés sur le sol, certains les mains derrière le dos, en train d'être malmenés par des soldats armés.
Un militaire met sa botte sur la jambe amputée d'un jeune homme, aux côtés duquel se trouvent deux béquilles. "Je te fais mal ?", ironise le soldat avant de l'insulter et de pointer son arme dans son dos. La vidéo montre également des soldats donnant des coups de pied à un autre détenu.

La légende de la vidéo précise qu'il s'agissait de "réfugiés syriens" et que les images ont été vraisemblablement filmées par un militaire.

Affirmant que l'armée était "au courant" de la vidéo, le porte-parole militaire a assuré lundi à l'AFP qu'il s'agit d'actes "isolés". "Le commandement de l'armée s'oppose à ce genre de comportements et il est soucieux de bien traiter les détenus", a souligné le porte-parole. "Tout soldat qui commet de tels actes sera tenu pour responsable", a-t-il poursuivi.

Ersal a été le théâtre d'affrontements inédits début août entre l'armée libanaise et des jihadistes venus de Syrie durant lesquels une trentaine de soldats et de policiers ont été enlevés, dont trois ont déjà été tués. Depuis l'annonce de l'assassinat d'un troisième soldat le week-end, l'armée a intensifié ses bombardements contre des positions de jihadistes dans la région, où ces combattants s'étaient retranchés après les violents combats de début août. Elle a parallèlement mené des arrestations de plusieurs dizaines de Syriens, notamment dans les camps de réfugiés de la zone, ainsi que des Libanais.

Des militants syriens ont rapporté plusieurs cas de mauvais traitements à l'encontre des détenus, dont des jeunes et des personnes âgées.

Le conflit syrien a fortement déstabilisé le Liban voisin, qui accueille plus d'un million de réfugiés et est divisé entre partisans et détracteurs du régime de Damas. Les divisions confessionnelles ont été exacerbées avec le combat que mène le Hezbollah chiite aux côtés de l'armée syrienne.

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