Après les déclarations de l'ancien Premier ministre Saad Hariri qui a affirmé que son bloc ne participera pas aux élections législatives avant l'élection d'un président « pour éviter de basculer dans l'inconnu et le vide généralisé », l'on se demande ce qu'en pense le président de la Chambre Nabih Berry, du côté du 8 Mars qui menaçait longtemps d'imposer ce vide général sur l'ensemble du pays.
D'un côté, de nombreuses voix au sein du 8 Mars appellent à l'organisation des législatives dans les délais, même avant la présidentielle, et Nabih Berry profiterait en tout cas de la tenue des élections car de nombreuses personnalités de son bloc seront élues d'office, surtout que le chef du législatif ne trouve pas nécessaire de paralyser tous les pouvoirs à cause de la vacance présidentielle.
D'un autre côté, il semblerait que Nabih Berry soit en faveur de tout ce qui assure l'élection d'un chef de l'État et qu'il ne soit pas gêné par une prorogation du mandat du Parlement qui le garderait à la tête du législatif pour un bon bout de temps. À condition, bien sûr, que le Parlement au mandat renouvelé ne reste pas paralysé et puisse légiférer et traiter des dossiers urgents, comme celui de la grille des salaires, des eurobonds et de la loi électorale, les Libanais ne pouvant accepter une nouvelle prorogation pour des députés passifs et quasiment inutiles.
Dans ce contexte, beaucoup s'interrogent sur le fait de savoir si les efforts pour honorer l'échéance présidentielle, bientôt, vont aboutir ou si les députés qui boycottent les séances parlementaires pour élire un président vont continuer à imposer leur volonté sur l'ensemble du peuple libanais et des autorités politiques, religieuses et régionales qui appellent avec insistance à élire un président pour sauver le pacte national.
Dans les milieux politiques, par ailleurs, l'on discute de nombreuses solutions qui pourraient servir d'issue à l'impasse politique actuelle. D'abord, la réalisation d'un consensus en ce qui concerne le choix du président, du Premier ministre et du président de la Chambre, comme cela a été le cas en Irak, de façon à honorer rapidement l'échéance présidentielle. Une autre solution envisagerait par ailleurs de proroger le mandat du Parlement pour six mois à condition d'élire un président et d'adopter une nouvelle loi électorale durant ces six mois afin de changer l'équilibre des forces au sein du Parlement et d'éviter un retour aux résultats de 2009 qui ont paralysé le travail du Parlement. Enfin, une troisième solution prônerait la sauvegarde du statu quo actuel en soutenant le gouvernement en place et les efforts des forces de l'ordre pour faire prévaloir la stabilité et la sécurité, en attendant que les puissances concernées par la situation libanaise facilitent l'arrivée d'un président à Baabda...
Pourriez-vous nommer les députés qui s'abstiennent de venir voter et bloquent de la sorte l'élection d'un Président? Quel avantage avez-vous à le dissimuler??
12 h 36, le 20 septembre 2014