Fatfat : « Berry manœuvre »

À en croire le député Ahmad Fatfat, c'est tout un bazar qui se forme autour d'une éventuelle prolongation du mandat parlementaire que d'aucuns considèrent comme étant inévitable. Dans une interview à la radio, il a rejeté les accusations adressées au courant du Futur, selon lesquelles c'est lui qui s'oppose à l'organisation des législatives. « Nous estimons tout simplement que le Liban ne supporte pas de se retrouver dans une situation similaire à celle de l'Irak ou de la Syrie, qu'il s'agisse des législatives ou autres », a-t-il dit, avant d'indiquer que le président de la Chambre, Nabih Berry, est favorable à une rallonge parlementaire.
« J'en suis convaincu », a-t-il martelé, alors que la veille, le président de la Chambre s'était exprimé devant ses visiteurs contre cette option. « Il veut seulement en toucher le prix. Le président Berry manœuvre et il y excelle », a poursuivi M. Fatfat, en soulignant que le courant du Futur ne se sent pas concerné par les reproches qui lui sont faits. « Ce qui nous importe, c'est de prémunir le pays contre certains dangers et d'éviter le vide institutionnel. Nous assumons l'entière responsabilité de nos actes. Nous ne sommes pas populistes. Nous ne trompons personne et nous ne mentons sûrement pas aux Libanais lorsque nous leur faisons part des nécessités politiques », a-t-il encore dit.
Le parlementaire a ensuite rappelé que le courant auquel il appartient considère inappropriée de tenir des réunions parlementaires pour légiférer dans tous les domaines en l'absence d'un chef de l'État, à partir du moment où la Constitution précise que la Chambre devient un collège électoral à l'expiration du mandat du président de la République. « L'action législative ne doit pas être exhaustive et doit se limiter aux dossiers importants liés principalement au bon déroulement des institutions », a expliqué M. Fatfat, en donnant l'exemple de la loi électorale, de l'échelle des salaires dans le secteur public et des questions de budget.