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Culture - Art contemporain

47 galeries et 14 pays pour la cinquième édition du Beirut Art Fair au Biel

Pour la cinquième fois, cette foire pose ses valises au Biel. Elle fait désormais partie des incontournables de la vie culturelle libanaise. Pascal Odille, directeur artistique de l'événement, fait pour « L'Orient-Le Jour » le tour du propriétaire.

La foire d’art contemporain au Biel. Photo Marwan Assaf

« On ne vient pas ici pour se montrer. On vient ici pour échanger. » Le ton est donné. Pascal Odille est directeur artistique de la foire d'art contemporain de Beyrouth depuis le début de l'aventure. Et ses motivations, comme celles du reste de l'équipe, restent identiques pour cette cinquième édition. Valoriser les spécificités de la région Mena-SA (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Asie du Sud), continuer de faire valoir les particularités de ce territoire et ne jamais perdre le cap essentiel : l'art. L'art qui étonne, détonne, dérange... Il explique : « Ici, l'entrée est libre. Car nous croyons que l'art est une discipline qui doit être accessible à tous. Si l'on peut offrir une bouffée d'oxygène aux visiteurs sans qu'ils se sentent enfermés, alors on aura réussi une partie du travail. »

 

 

 

 

Il entame un tour des différents stands encore en travaux quelques heures avant l'inauguration d'hier. Quatre thématiques principales ont été créées pour aiguiller le visiteur. Parmi elles, « les jeux de l'amour et du hasard » avec une installation baptisée « Rabbit in Wonderland » de l'Iranienne Farideh Lashai, malheureusement décédée. « Elle nous raconte l'amour d'un point de vue sombre et lourd. C'est une installation magnifique », glisse-t-il avant de parler avec la même fougue d'Ibi Ibrahim, un photographe yéménite représenté par la galerie Jamm qui utilise ses clichés pour lutter contre la censure et les tabous.
« Des jeux de formes et de couleurs » est un des autres thèmes. On y compte la « RB Tower » du designer libanais Rami Boutros. Pour les uns, une œuvre d'art, pour d'autres, un meuble. « Mais pour beaucoup, il s'agit des deux en même temps », sourit le directeur artistique de l'événement. Quant aux vases de Rima Khatib, ils jouent plutôt sur les contrastes avec des formes minimalistes et des couleurs plutôt vives. « La prestigieuse Sana Gallery est la première galerie libanaise à s'installer à Singapour. C'est pourquoi vous la trouverez au pavillon consacré à l'Asie du Sud », explique-t-il. Plus loin, au pavillon asiatique, Odille se dirige vers une série de sculptures représentant des dizaines d'hommes identiques, vêtus de rose et poussant leur caddie. « Il s'agit d'autoportraits de l'artiste Manit Sriwanichpoom, réalisés pour dénoncer la société de consommation. C'est à voir à la toute jeune galerie franco-thaïlandaise Subhashok, inaugurée il y a moins d'un an. »


« Je laisse souvent libre court à mon instinct », glisse le directeur pour évoquer le difficile choix des exposants. Et d'ajouter aussitôt : « Mais la priorité reste de s'assurer de la diversité la plus large possible. Le territoire qu'on annonce couvrir est très large, il est composé de beaucoup de contrastes. On ne peut pas donner une vision unique alors qu'il y a plusieurs courants et des goûts très différents. » C'est aussi pour cette raison que chaque année, environ 40 % des galeristes laissent leur place à des nouveaux.
L'interactivité s'invite elle aussi au programme. D'abord avec une série de 16 vidéos concoctées par Silke Schmickel. « J'espère que les visiteurs vont s'attarder sur son travail. C'est très actuel comme travail. Ses vidéos mettent l'accent sur des sujets politiques et sociaux, vus par des artistes. » À deux pas de l'entrée, un atelier de gravure a été aménagé pour que les visiteurs puissent s'y exercer et ainsi découvrir la discipline. Chapeauté par l'artiste Fadi Mogabgab, propriétaire de la galerie éponyme à Gemmayzé, cet espace se veut un lieu de partage qui inclut artistes et spectateurs. Pascal Odille, établi en France, glisse à ce propos : « Ce qu'ont les artistes de plus précieux ici, hormis leur talent bien sûr, c'est la qualité de l'artisanat libanais. C'est pour cela qu'il faut que des métiers comme celui de graveur, mais aussi de souffleur, perdurent. La forte présence d'artisans au pays du Cèdre est à l'origine d'une autre particularité. Les productions en masse n'existent pas, les designers ont tendance à souvent réaliser des pièces uniques, pour le plus grand plaisir des collectionneurs qui arpentent dès aujourd'hui les allées du Biel. »


Pour la première fois, un pavillon indien, baptisé « Small Art Is Beautiful », est installé. Inspiré par la spiritualité du pays de Gandhi, l'exposition joue sur l'interaction harmonieuse et l'équilibre des forces, et revisite l'enseignement de Bouddha, le « dharma ». On y rend hommage à la fascination des Indiens pour les petites choses. C'est d'ailleurs la roue du « dharma » qui a été choisie comme symbole de cette cinquième édition. La signification ? « Stabilité et continuité de l'ordre et du cycle interrompu du mouvement ». Qui dit mieux ?

« On ne vient pas ici pour se montrer. On vient ici pour échanger. » Le ton est donné. Pascal Odille est directeur artistique de la foire d'art contemporain de Beyrouth depuis le début de l'aventure. Et ses motivations, comme celles du reste de l'équipe, restent identiques pour cette cinquième édition. Valoriser les spécificités de la région Mena-SA (Moyen-Orient, Afrique du Nord,...

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