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Économie

France : insaisissable potentiel

Il y a des limites à la production que peut atteindre un pays, des limites physiques, institutionnelles ou technologiques, reflétant le volume des facteurs utilisables (force de travail, capital) et leur combinaison (productivité globale). Une économie est à son potentiel quand elle utilise ces facteurs à leur plein-emploi, sans susciter de pression déflationniste ou inflationniste. Problème : tous ces concepts – potentiel, plein-emploi, productivité globale – ne sont pas directement observables. On ne peut guère que les estimer, soit avec des outils statistiques, soit en élaborant une fonction de production.
Ce faisant, les travaux de la Commission européenne indiquent que la croissance potentielle française se situe entre 0,8 et 1,1 % par an. Elle aurait perdu un demi- point depuis 2007 et un peu plus de 1 point depuis le début du siècle. Sur ces bases, on doit conclure que la crise financière a détruit du potentiel, mais que l'érosion avait commencé bien avant. Elle reflète donc plusieurs phénomènes. Le premier est l'effet crise. Le choc financier a été si violent qu'il a bouleversé les conditions de crédit, avec des conséquences négatives durables sur l'investissement et l'accumulation du capital. À cela s'ajoute la démographie. Même si la situation française est l'une des meilleures en Europe sur ce plan, le départ en retraite de la génération des baby-boomers commence à peser sur la progression de la population active alors que, dans le même temps, la participation plafonne. Enfin, il y a un net ralentissement des gains de productivité globale, phénomène qu'on retrouve dans l'ensemble des pays développés.
L'incertitude qui entoure ces évaluations est élevée. Il peut arriver que le potentiel soit sous-estimé en sortie de crise, comme il est généralement surestimé à la fin d'un boom. On peut être surpris à la hausse si les mesures de redressement du taux de marge des sociétés (baisse des charges sociales et de l'impôt) aboutissent à relancer l'investissement. Mais il y a aussi des risques à la baisse si l'on diffère les actions destinées à améliorer l'offre concurrentielle en réduisant le poids de l'État. Dans ces conditions, toute projection budgétaire tablant sur une croissance potentielle bien supérieure à 1 % est vouée à l'échec. Il se dit que le gouvernement attend 1,7 % en 2016 et 1,9 % en 2017...

Il y a des limites à la production que peut atteindre un pays, des limites physiques, institutionnelles ou technologiques, reflétant le volume des facteurs utilisables (force de travail, capital) et leur combinaison (productivité globale). Une économie est à son potentiel quand elle utilise ces facteurs à leur plein-emploi, sans susciter de pression déflationniste ou inflationniste....

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