Béchir Gemayel tué dans le plasticage du siège Kataëb d’Achrafieh Comme un cèdre qu’on abat

Le Liban assassiné : hier, à 16 h 10, l'immonde terrorisme a privé le pays de son chef élu, de son espérance ressuscitée le 23 août tout à la fois par l'avènement de Béchir Gemayel, le départ des combattants palestiniens de Beyrouth et la levée du blocus de la capitale.
Hier à 16 h, le souffle d'une charge de 300 kilos de TNT a tué Béchir Gemayel, faisant en outre des dizaines de victimes – 20 morts au moins et 60 blessés, selon un premier bilan – à la Maison Kataëb d'Achrafieh où le président élu tenait une réunion d'adieux avec ses camarades du parti et rencontrait des familles beyrouthines venues lui dire leur espoir retrouvé et lui confier leurs menus problèmes.
(...) Le monstrueux attentat d'hier, qui aura révolté tous les Libanais épris de paix et de stabilité, a suscité une vague de réprobation à l'échelle nationale. Dès hier soir, une foule de personnalités – le président Sarkis en tête – se sont rendues à Bickfaya pour y exprimer leurs condoléances à la famille du président élu, qui sera inhumé cet après-midi dans cette même localité. Un deuil national d'une semaine sera observé à partir d'aujourd'hui mercredi et les autorités réunies ont condamné avec vigueur, à l'aube de ce matin, le « complot criminel » ourdi contre le pays.