Dans le cadre d'un sondage mené par le think-tank américain Pew Research Center, la vaste majorité des Libanais interrogés a estimé que la situation économique actuelle était « mauvaise ».
Dans les détails, 56 % des sondés ont jugé la situation économique du pays « très mauvaise », tandis que 35 % l'ont qualifiée de « mauvaise »; seulement 9 % des Libanais interrogés ont estimé que la situation économique actuelle était « bonne ».
Ces résultats, cités par le Lebanon this Week de la Byblos Bank, s'inscrivent dans la continuité de l'enquête menée l'an dernier. En 2013, 57 % des Libanais interrogés avaient en effet estimé que la situation économique du pays était « très mauvaise ». Ils étaient moins nombreux (53 %) à le penser en 2012.
Le sondage mené par le Pew Research Center a été effectué sur une période s'étalant de mars à juin 2014 auprès d'un échantillon représentatif de 1 000 Libanais âgés de 18 ans ou plus.
Au total, 91 % des Libanais interrogés ont jugé que la situation économique actuelle de leur pays était « mauvaise » ou « très mauvaise », contre 90 % de Libanais en 2013 et 88 % en 2012. À titre de comparaison, 64 % des sondés ont exprimé la même opinion dans les pays dits « développés ». Cette proportion a atteint 59 % dans les économies émergentes et 47 % dans les pays en voie de développement.
Le pourcentage de sondés libanais estimant que la situation économique est « mauvaise », voire « très mauvaise », était le cinquième plus élevé parmi les 44 pays inclus dans le sondage. Le pays du Cèdre était uniquement surpassé par la Grèce (97 %), l'Italie (96 %), l'Espagne et l'Ukraine (93 %). Sur le plan régional, cette opinion négative était partagée par 88 % des Tunisiens, 77 % des Palestiniens, 76 % des Égyptiens et 61 % des Jordaniens.
En parallèle, 33 % des Libanais interrogés dans le cadre de l'enquête ont indiqué s'attendre à ce que la situation économique du pays demeure « telle quelle » au cours des 12 prochains mois. Quelque 27 % des sondés ont pronostiqué que la situation « se dégradera quelque peu » tandis que 19 % des participants ont prévu que cette dernière devrait « se dégrader fortement ». Une minorité de (20 %) a indiqué s'attendre à une amélioration.
Le Liban champion du pessimisme
En tout, 46 % des Libanais ont pronostiqué une dégradation, significative ou légère, de la situation économique du pays au cours des 12 prochains mois, contre une proportion de 48 % en 2013 et de 45 % en 2012. À titre de comparaison, 29,5 % des sondés dans les pays « développés » ont exprimé la même opinion, contre 18 % dans les économies émergentes et 17 % dans les pays en voie de développement.
Le pourcentage de Libanais indiquant s'attendre à une dégradation de la situation économique était le troisième plus élevé au monde, uniquement surpassé par la Grèce (53 %) et la France (48 %). Sur le plan régional, les Libanais se sont montrés plus pessimistes que les Palestiniens (44 %), que les Égyptiens (35 %), que les Jordaniens (33 %) et que les Tunisiens (18 %).
Enfin, en ce qui concerne les principaux facteurs responsables du pessimisme des Libanais, le Pew Research Center a relevé que 92 % des sondés ont estimé que l'inflation était un problème « majeur » dans leur pays. En outre, 91 % des personnes interrogées ont cité le manque d'opportunités sur le marché du travail comme source d'inquiétude, tandis que 90 % d'entre elles évoquaient l'ampleur de la dette publique.
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