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Moyen Orient et Monde - Minorités

Dix mille chrétiens ont déposé une demande de visa au consulat de France à Erbil... 55 admis

Une association demande d'accélérer le processus d'accueil des chrétiens d'Irak ; l'islam de France affiche sa solidarité envers les chrétiens d'Orient.

Réfugiés dans une école d’Erbil, des chrétiens d’Irak prient pour des jours meilleurs... ou un visa pour la France. Ahmad Jadallah/Reuters

Dix mille chrétiens irakiens ont déposé une demande de visa au consulat général de France à Erbil (Kurdistan irakien) depuis le début de l'offensive de l'État islamique (EI), mais à ce jour seuls 55 d'entre eux ont été admis sur le sol français, a affirmé le secrétaire général de l'Association d'entraide aux minorités d'Orient (AEMO), Elish Yako.
Le responsable de cette ONG laïque présente sur le terrain s'exprimait lors d'une conférence de presse au Sénat français sur le sort des chrétiens d'Orient, organisée par les sénateurs Roger Karoutchi, Joëlle Garriaud-Maylam (UMP) et Bariza Khiari (PS), ainsi que par la Coordination chrétiens d'Orient en danger (Chredo). L'AEMO a appelé le gouvernement français, et notamment le ministère des Affaires étrangères, à « simplifier et accélérer les démarches » pour les chrétiens d'Irak candidats à l'exil en France pour fuir les jihadistes de l'EI. « Nous avons une trentaine de familles qui se sont proposées pour accueillir en France des Irakiens et qui les attendent impatiemment. Leurs logements sont prêts », a déclaré Elish Yako. « On demande au Quai d'Orsay d'accélérer les démarches pour que des visas soient octroyés », a ajouté ce responsable associatif franco-irakien, relayant « un cri d'alarme sur place » car « l'hiver arrive dans un mois ».

Parole de parlementaires
La sénatrice des Français de l'étranger, Joëlle Garriaud-Maylam, a pour sa part souligné que si des chrétiens d'Irak « viennent en France, il faut pouvoir les accueillir dignement », tout en plaidant également pour le maintien de la présence chrétienne en Orient. « Dix mille réfugiés, on sait très bien qu'on ne pourra pas tous les accueillir », a-t-elle fait valoir, relevant que « le consulat général d'Erbil est débordé ». « Il ne faut pas non plus oublier les autres minorités qui elles aussi souffrent, comme les yazidis, isolés dans une région où ils ne peuvent pas avoir le soutien du Kurdistan », a ajouté la parlementaire.
Le sénateur des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi a quant à lui réitéré sa demande de création d'un groupe d'études au Sénat « sur les chrétiens d'Orient en danger », notant que l'Assemblée nationale l'avait déjà fait. Enfin, la vice-présidente du Sénat Bariza Khiari a demandé, avec ses collègues, de dégager une part de la réserve parlementaire de l'institution sénatoriale pour fournir une aide humanitaire aux minorités d'Orient.

« Appel de Paris »
L'islam de France a d'ailleurs affiché sa solidarité envers les chrétiens d'Orient : de hauts responsables musulmans ont signé hier un « appel de Paris » pour défendre ces « frères en Dieu » et tenter d'empêcher des jeunes de tomber dans le jihadisme. Le texte, signé à la grande mosquée de Paris, est porté par la Chredo, le président du Conseil français du culte musulman (instance représentative des 3,5 à 5 millions de musulmans de France) Dalil Boubakeur et ses vice-présidents Anouar Kbibech et Ahmad Ogras. « Les signataires tiennent à réaffirmer leur soutien aux frères chrétiens d'Orient, pour la plupart arabes, ainsi que pour toutes les autres minorités de la région, qui sont victimes actuellement d'une grave campagne destructrice menée par ces groupes terroristes menaçant leur existence même », souligne cet « appel de Paris ». Le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur a évoqué devant la presse un « acte symbolique, fraternel, de solidarité et d'humanité » envers les chrétiens d'Orient.
Cette « déclaration solennelle » s'accompagne d'un « plan d'actions », a précisé le président de la Chredo, Patrick Karam. Ainsi, les « mosquées de France et d'Europe » seront appelées à dire des prières lors du prêche de vendredi prochain en solidarité aux chrétiens d'Orient « victimes de l'intolérance et de la barbarie », selon un communiqué. En outre, une « conférence internationale » sur ce sujet se tiendra à Paris, probablement le samedi 6 décembre, avec autour de la table des religieux, laïcs, diplomates et responsables gouvernementaux.
Les signataires de l'« appel de Paris » entendent également prendre « à témoin la communauté musulmane pour demander à tous les responsables politiques de redoubler de vigilance face aux menées subversives qui ciblent les jeunes musulmans d'Europe, particulièrement les plus fragiles d'entre eux ».
Le pape François avait lui aussi adressé un message aux chrétiens d'Irak début septembre. « L'Église souffre avec vous et est fière de vous », a-t-il dit en arabe et en italien, en soulignant qu'ils étaient « au cœur de l'Église » qui se devait de « défendre » leurs droits. S'adressant à quelque 20 000 fidèles du monde entier réunis sur la place Saint-Pierre à Rome, le pape argentin a souligné que l'Église se devait de « défendre ses fils persécutés et sans protection », sans pour autant citer directement les menaces des jihadistes de l'EI.
(Source : AFP)

Dix mille chrétiens irakiens ont déposé une demande de visa au consulat général de France à Erbil (Kurdistan irakien) depuis le début de l'offensive de l'État islamique (EI), mais à ce jour seuls 55 d'entre eux ont été admis sur le sol français, a affirmé le secrétaire général de l'Association d'entraide aux minorités d'Orient (AEMO), Elish Yako.Le responsable de cette ONG...

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