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À La Une - conflit

Irak : le Parlement vote un nouveau gouvernement, des portefeuilles-clés non encore attribués

L'EI au cœur de la tournée que John Kerry entame mardi au Moyen-Orient.

Le Parlement irakien s'est réuni lundi 8 septembre 2014 à Bagdad pour examiner la composition du gouvernement du Premier ministre désigné Haïdar Al-Abadi, chargé de faire front uni devant l'offensive de l'Etat islamique. AFP PHOTO/AHMAD AL-RUBAYE

Le Parlement irakien a approuvé lundi soir lors d'un vote crucial un nouveau gouvernement dirigé par Haïdar al-Abadi, mais les portefeuilles de l'Intérieur et de la Défense n'ont pas été pourvus alors que le pays fait face à une offensive fulgurante des jihadistes de l'Etat islamique.

M. Abadi, désigné le 11 août pour former un gouvernement d'union, a demandé au Parlement un délai d'une semaine pour attribuer les postes vacants, dont l'Intérieur et la Défense. Entretemps, c'est lui-même qui assurera l'intérim.
Le gouvernement sortant avait aussi entamé son mandat avec des portefeuilles non attribués et certains ministères ont été dirigés pendant quatre ans par des ministres intérimaires.

Succédant au très contesté Nouri al-Maliki, Haïdar al-Abadi a été nommé le 11 août pour former un nouveau gouvernement, en pleine offensive des jihadistes sunnites de l'Etat islamique (EI). La communauté internationale, qui tente d'aider l'Irak à combattre l'EI, réclame un gouvernement qui rassemblerait toutes les forces politiques du pays, après avoir accusé M. Maliki d'avoir favorisé l'offensive jihadiste par sa politique autoritaire et de marginalisation de la minorité sunnite.

M. Abadi, né en 1952, a été élu au Parlement irakien en 2006, où il a d'abord présidé la commission de l'Economie, de l'Investissement et de la Reconstruction, puis celle des Finances. Il a été élu vice-président du Parlement en juillet, avant d'être appelé à former un gouvernement.
Tout comme Maliki et d'autres hommes politiques de haut rang, M. Abadi a passé des années en exil avant de rentrer en Irak. Il a vécu en Grande-Bretagne, où il a décroché en 1981 un doctorat en ingénierie électrique et électronique à l'université de Manchester. Il était à l'étranger durant l'essentiel du règne de Saddam Hussein.

 

(Lire aussi: En Irak et en Syrie, les jihadistes veulent créer un "monde sanguinaire")

 

"Affaiblir" et "vaincre"
Face au danger représenté par l'EI, coupable d'exactions dans les larges pans de territoire qu'il occupe en Irak et en Syrie, où il a déclaré un califat" à cheval sur les deux pas, les Etats-Unis ont de leur côté enclenché la vitesse supérieure.

En amont de la présentation mercredi par le président Barack Obama de son "plan d'action" contre l'EI, qui devrait être fondé sur le principe d'une coalition internationale sans l'envoi de troupes américaines au sol, le secrétaire d'Etat américain John Kerry part mardi pour une tournée au Moyen-Orient. Il doit se rendre notamment en Jordanie et en Arabie saoudite, afin de discuter "de la situation en cours en Irak".

Les pays de la Ligue arabe viennent d'affirmer leur volonté commune de "prendre les mesures nécessaires pour affronter les groupes terroristes", dont l'EI, "au plan politique, idéologique et sécuritaire".

 

(Lire aussi: Un soldat irakien, survivant d'un massacre de l'Etat islamique à Tikrit, raconte)

 

C'est notamment la décapitation par l'EI des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff, enlevés en Syrie, qui a alarmé la communauté internationale et l'a poussée, Etats-Unis en tête, à envisager une alliance face à l'EI.

Selon une porte-parole de la diplomatie américaine, plus de 40 pays participeront d'une manière ou d'une autre à cette coalition, dont le but est de se "coordonner face la menace posée par l'EI". Empruntant le vocabulaire utilisé dimanche par le président Obama, la porte-parole a répété l'objectif des Etats-Unis: "affaiblir" et "vaincre" l'Etat islamique.

M. Kerry s'entretiendra également de "la manière de soutenir davantage la sécurité et la stabilité du gouvernement irakien".

Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel était de son côté lundi à Ankara, où il a rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays partage une frontière avec l'Irak.

(Lire aussi : Contre l'État islamique, l'arme de la dérision)

 

L'émissaire de l'ONU à Damas
Sur le terrain, au moins 18 personnes ont été tuées et plus de 50 blessées lundi dans un double attentat suicide et des affrontements lorsque des hommes armés ont lancé un assaut contre Dhoulouiya, à 90 km au nord de Bagdad. Certaines sources ont affirmé que l'assaut, repoussé selon un officier de police, était mené par l'EI qui tente depuis des semaines de prendre le contrôle de cette localité.

Les avions de combat américains ont étendu ce week-end leur zone de frappes pour la première fois dans la province à majorité sunnite d'Al-Anbar (ouest), contrôlée partiellement par l'EI. Mettant à profit ces raids, les forces irakiennes appuyées par des tribus sunnites ont lancé une vaste offensive dans la région de Haditha contre l'EI qui menace un barrage vital.

Alors que l'EI contrôle aussi de larges secteurs en Syrie voisine, la question d'une éventuelle intervention étrangère dans ce pays reste en suspens car les Occidentaux excluent pour le moment toute coopération avec le régime. Le nouvel émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura, est attendu mardi à Damas pour sa première visite en Syrie après sa nomination. Son prédécesseur Lakhdar Brahimi avait jeté l'éponge après avoir échoué à faire négocier régime et opposition.

Face aux atrocités commises par l'EI, le cheikh d'Al-Azhar en Egypte, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite, a qualifié ces jihadistes de "criminels qui souillent l'image de l'islam et des musulmans".

 

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