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Liban - La situation

Dans l’attente du feu vert iranien

Allô ! Rabieh ?... Rien à faire !
Donnez-moi plutôt Téhéran...


Le quatrième mois de la vacance présidentielle est déjà largement entamé sans que les données de la bataille en cours ne permettent à ce stade d'entrevoir de sitôt une vraie percée.


Sur le plan interne, la chimère d'une entente intermaronite est démontrée depuis des lustres et l'immobilisme est maître du jeu. Ou presque : le 14 Mars tente de suggérer le mouvement, mais sans trop y croire lui-même. L'initiative lancée mardi par l'alliance tend essentiellement à dire à l'ensemble des protagonistes, et en particulier à la communauté internationale, qu'elle est fin prête pour un compromis. Cela signifie, en d'autres termes, que toutes les composantes du 14 Mars conviennent désormais que le prochain chef de l'État pourra être choisi hors de ses rangs... et de ceux du 8 Mars, bien entendu.
En ce sens, le bloc du Changement et de la Réforme a tort de considérer, comme il l'a fait dans son dernier communiqué, quelques heures après le lancement de l'initiative du 14 Mars, que celle-ci n'apportait rien de nouveau par rapport à ce qu'avait déjà avancé en juin dernier le chef des Forces libanaises, Samir Geagea.
Il est vrai que ce dernier se refuse depuis le début à personnaliser sa bataille, se disant prêt à se retirer de la course au profit d'un autre candidat, mais à la condition que son programme politique soit proche du sien et qu'il soit en mesure de recueillir plus de voix à la Chambre.


Dans une deuxième phase, M. Geagea est allé un peu plus loin, proposant un accord à deux au général Michel Aoun, en partant du principe qu'ils viennent tous deux en tête des personnalités populaires chez les chrétiens.
Mais cela ne voulait pas encore dire qu'il était disposé à avaliser un candidat de compromis dont le programme serait éloigné des options quatorze-marsistes et le profil non représentatif sur le plan chrétien. À présent, pour M. Geagea comme pour les autres composantes du 14 Mars, cela est manifestement chose faite.


La prochaine étape consiste pour le 14 Mars à engager un dialogue autour de son initiative. Une délégation représentant ses composantes va être mise sur pied à cette fin. Mais là aussi, nul ne se fait trop d'illusions sur les chances de percée significative. Le seuil de Rabieh demeurant infranchissable à toute idée de compromis au bénéfice d'un présidentiable non représentatif sur le plan confessionnel – sachant qu'en ce lieu on se fait, par-dessus le marché, une idée par trop restrictive de qui est représentatif et qui ne l'est pas – c'est plutôt vers le Hezbollah que les regards se portent naturellement.


Depuis le début, le comportement de ce dernier en ce qui a trait au dossier présidentiel est façonné en fonction de deux objectifs fondamentaux : d'abord mettre à profit le blocage intermaronite pour faire en sorte que l'échéance présidentielle devienne matière régionale et, partant, l'exploiter à des fins servant la stratégie iranienne ; ensuite, une fois le feu vert iranien prêt à être donné, tenter dans la mesure du possible de favoriser l'avènement d'un président dont la politique de recouvrement des prérogatives régaliennes de l'État soit en retrait par rapport à celle de l'ancien président Michel Sleiman.
Or justement, souligne-t-on dans certains milieux politiques relativement optimistes, le feu vert iranien à la tenue de l'élection présidentielle est désormais loin d'être impossible. L'Iran a jusqu'ici tenté par tous les moyens de contraindre l'Occident à accepter l'idée d'un package deal régional dans la négociation sur le dossier nucléaire, mais les États-Unis et les autres puissances concernées ont tenu tête avec succès à cette approche, de telle sorte à forcer Téhéran d'établir une échelle des priorités.
Or sur cette échelle, la survie du régime de Bachar el-Assad pèse bien plus lourd aux yeux de l'Iran que le sort de la présidence libanaise, et ce d'autant plus qu'il n'y a plus de danger de voir un quatorze-marsiste radical entrer à Baabda.


La voie étant désormais ouverte à une solution politique en Irak, après le départ de Nouri al-Maliki, qu'est-ce qui, en cas de succès, empêcherait de nombreuses voix de réclamer que l'expérience soit étendue à la Syrie voisine ? Rien, en effet. L'enjeu est, on le voit, très gros pour Téhéran. C'est précisément pour cela qu'une concession de sa part au Liban serait de moindre coût.
Mais que tout cela est long !

 

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Allô ! Rabieh ?... Rien à faire !Donnez-moi plutôt Téhéran...
Le quatrième mois de la vacance présidentielle est déjà largement entamé sans que les données de la bataille en cours ne permettent à ce stade d'entrevoir de sitôt une vraie percée.
Sur le plan interne, la chimère d'une entente intermaronite est démontrée depuis des lustres et l'immobilisme est maître du jeu. Ou...

commentaires (3)

ILS RÊVENT ENCORE DEBOUT, LES "ATTENTISTES" DE CE "FEU" VERDÂTRE PER(S)CÉ !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 42, le 05 septembre 2014

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Commentaires (3)

  • ILS RÊVENT ENCORE DEBOUT, LES "ATTENTISTES" DE CE "FEU" VERDÂTRE PER(S)CÉ !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 42, le 05 septembre 2014

  • ET PAS SEULEMENT ! IL Y A PLUSIEURS FEUX EN ROUTE ET TOUS SONT AU ROUGE... POUR LE MOMENT. LES PASSANTS, CERTES, PEUVENT LES IGNORER TOUS CES FEUX ROUGES ET DIALOGUER ENTRE EUX ET S'ENTENDRE... çA... SI... SI... LES ABRUTIS SE DÉSABRUTISAIENT !!! PLUS PROCHE DE VOIR LA POULE METTRRE BAS UN AGNEAU PLUTÔT QUE DE VOIR L'ABRUTISSEMENT GUÉRIR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 45, le 05 septembre 2014

  • CHACUN IMAGINE CE QU'IL VEUT OU CE QU'IL CROIT. C'EST DE L'IMAGINATION. DONC L'ATTENTE SERA TRÈS TRÈS LONGUE.

    Gebran Eid

    08 h 07, le 05 septembre 2014

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