La rentrée aura-t-elle lieu comme prévu le 10 septembre au Kurdistan irakien ? Avec des milliers de familles ayant trouvé refuge dans les écoles après avoir fui les jihadistes, rien n'est moins sûr.
« Mon fils m'a récemment demandé : Maman, ils (les enfants kurdes, NDLR) vont aller à l'école. Et nous, on va les regarder ? » confie Ahlam Kamel. Cette mère de famille de 45 ans se fait l'écho des inquiétudes des centaines de milliers de personnes ayant trouvé refuge dans la région autonome du Kurdistan à la suite de l'offensive des jihadistes de l'État islamique (EI) dans le nord de l'Irak. Les camps de déplacés étant saturés, de nombreuses familles sont hébergées dans des écoles, comme à Ainkawa, une banlieue d'Erbil, la capitale du Kurdistan. Là, des tentes ont même été installées dans la cour de récréation pour loger tout le monde.
De plus, la perspective d'une rentrée scolaire la semaine prochaine angoisse de nombreux déplacés comme Noël Jamil, qui a été forcé de fuir avec sa famille la ville majoritairement chrétienne de Qaraqosh, prise début août par l'EI. « Si l'école commence, nous devrons quitter les lieux et aller dans un camp, ou ailleurs », s'inquiète cet instituteur qui partage avec ses proches une salle de classe avec trois autres familles.
Moyen Orient et Monde
« Maman, ils vont aller à l’école. Et nous, on va les regarder ? »
OLJ / le 05 septembre 2014 à 00h00