On ne peut qu'être troublé par ce qui s'est passé en Irak. Par le fait que les États-Unis n'ont finalement fait usage de leur puissance de feu et de leurs drones qu'une fois les fanatiques de l'État islamique parvenus aux frontières du Kurdistan. Une semaine plus tôt, et Qaraqosh aurait pu être sauvée avec ses 50 000 chrétiens jetés sur les routes par un retrait-surprise, en pleine nuit, des peshmergas qui en assuraient la sécurité.
Troublante cécité du Pentagone et de Barack Obama pour qui le sort des 50 000 habitants d'une ville compte moins qu'une ligne frontalière arbitraire.
Existe-t-il un plan pour chasser les chrétiens d'Orient ? Et ce qui se passe en est-il une des phases ?
Pour une source diplomatique à Beyrouth qui a requis l'anonymat, ce qui s'est passé dans la plaine de Ninive « est la conséquence malheureuse d'une politique, mais non l'expression d'un projet délibéré ». « C'est juste l'inverse, précise la source citée, c'est parce qu'il n'y a pas de projet spécifique pour eux que ce qui s'est passé a pu se produire. »
Mercredi dernier, lors de la réunion élargie qui s'est tenue au siège patriarcal maronite de Bkerké, en présence des cinq ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, l'ambassadeur des États-Unis, David Hale, a condamné l'exode des chrétiens de la plaine de Ninive et admis honnêtement que « tout ce qu'entreprend l'administration américaine ne réussit pas nécessairement ».
« Les États-Unis sont mécontents de ce qui s'est passé, à en croire la source citée à Bkerké. Je ne crois pas à la thèse du complot, mais à des décisions politiques erronées où ces gens-là ne bénéficient d'aucune priorité. »
« Aujourd'hui, après l'exécution du journaliste américain James Foley, l'opinion américaine est hypersensibilisée à la question et prête à écouter un peu mieux ce que les communautés chrétiennes orientales ont à dire. »
C'est dans ce contexte-là que se situe le congrès de l'IDC (In Defense of Christians), qui se tient à Washington du 9 au 11 septembre, dates hautement symboliques aux États-Unis. L'association, née d'un appel d'Église lancé aux États-Unis en 2012, repris et concrétisé par Gilbert Chaghouri, un homme d'affaires installé au Nigeria, s'est donné pour mission de faire prendre conscience aux décideurs et à l'opinion américaine de l'existence d'anciennes minorités au Moyen-Orient, en particulier des minorités chrétiennes. C'est donc le moment ou jamais de tenir un tel congrès, et d'encourager l'adoption de politiques de protection des minorités contre les violences, la marginalisation et la persécution, sachant que ce qui s'applique aux minorités s'applique aussi aux majorités.
Procès d'intention
On ne s'explique donc pas, dans les milieux des organisateurs et les cercles ecclésiastiques, qu'un courant d'opinion dans les milieux du 14 Mars ait décidé de condamner à l'avance le congrès, qu'il soupçonne proche de la doctrine de l'alliance des minorités chère au régime syrien, avant même qu'il se tienne.
« Il faut en finir avec ces procès d'intention, ces soupçons, ces insinuations, cette diabolisation de l'autre. C'est d'autant plus déplacé que parmi les intervenants figurent les patriarches orientaux, à commencer par le patriarche Béchara Raï, ainsi que les cardinaux Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, et le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, sachant que le premier se rendra la semaine prochaine à Genève, où se prépare la prochaine Assemblée générale de l'Onu. »
« Le congrès de l'IDC est donc un maillon dans une chaîne ; il fait partie du travail de sensibilisation de l'opinion et de l'administration US à cette tragédie qu'est l'État islamique. Interviendront aussi au congrès, à titre personnel; Neemat Frem, ancien président de l'Association des industriels et vice-président de la Fondation maronite dans le monde, et Charles Hajje, trésorier de la fondation. Y assisteront aussi une quarantaine de membres du Congrès. Il faudra en juger avec objectivité et sérénité, sur les faits et non sur les intentions », conclut la source citée.
(Reportage : Un pan d'église déraciné)
La moindre des choses
Pour Neemat Frem, « quand on voit les horreurs dont le Moyen-Orient a été et continue d'être le théâtre, chercher à mobiliser le monde,était la moindre des choses ».
« Bien entendu, déclare le vice-président de la Fondation maronite dans le monde, il faut mettre le congrès sous la bonne lumière et s'assurer que ses intentions finales sont conformes à nos plus profondes convictions. Les violences exercées contre la population civile ne sont pas dirigées seulement contre les chrétiens, même si ce sont principalement eux qui, par le nombre, en sont les principales victimes. Nous défendrons les valeurs sacrées de respect, de tolérance et d'amour que toutes les religions révélées reconnaissent et professent pour tous. Nous voudrions que ce congrès soit une plate-forme pour tous les hommes de bonne volonté, afin qu'ils y expriment leurs convictions profondes de tolérance et d'acceptation de l'autre, et pour le rejet d'agissements barbares qui font du tort à l'islam autant qu'ils font à leurs victimes. »
« Pourquoi seule l'aviation américaine bombarde-t-elle les positions de l'État islamique ? » s'interrogeait hier en substance une rédactrice du Wall Street Journal. « Où sont les aviations saoudienne et jordanienne ? » ajoutait-elle en substance. Une question légitime que chacun doit reprendre à son compte.
De son côté, analysant le processus de prise de pouvoir de l'État islamique, Charles Hajje constate que ce denier « vit sur les décombres » d'États qui dégénèrent et « prospère sur les ruines des institutions ». Entende qui a des oreilles pour entendre.
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commentaires (3)
La manipulation minorée, n'est qu’1 manœuvre basse et malhonnête ou même 1 entreprise occulte exercée sur les Sains de ces Kotor-contrées en vue de les apeurer. C'est surtout, en ces temps obliques où l'on pense en biais, le mot péjoratif pour désigner la vache sacrée de toute politique sectaire et Malsaine ! On n'aurait même rien de particulier à reprocher à ce sentiment minorisé fanatique et Malsain si, au moins, il se tenait à sa vraie place. Mais le moins qu'on puisse en dire est qu'il est envahissant, phagocyte, corrompt et dénature tout ce qu'il touche. Notamment la tolérante Sanité dans ces régions, cette seule fonction sociale essentielle. Le "fait" minoritaire, en effet, c'est toutes ces multiples techniques Malsaines peureuses et craintives utilisées afin d’influencer l'opinion Saine en vue de promouvoir ou d'entretenir "l’image" infâme de ces "majoritaires" ! C'est donc himself, lui, avec ses assujettis et ses officiers traitants minorisés, qui font donc que des pans entiers des sociétés de ces Kottor-contrées indigènes fonctionnent toujours dans la mystification et le leurre ! C'est cette astuce minorisée, e.g., qui soutient le mensonge et la peur dans ces indigènes sociétés, et qui dispose sur son bringuebalent éventaire si archaïque anthracite et noirci tout le bastringue qui est soi-disant à faire ou à refaire dans cet arriéré univers, dans le seul but d’ébaubir ce même chaland niais indigène minorisé tellement baltringue.
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
11 h 14, le 30 août 2014