« J’espère que les Américains frapperont les jihadistes et qu’il n’en restera plus un seul »

À Alep dévastée par les raids du régime, rebelles et militants s'enthousiasment à l'idée d'une frappe américaine contre les jihadistes de l'État islamique (EI). Le Pentagone a évoqué ces derniers jours de manière plus insistante la possibilité de frappes en Syrie pour intensifier la lutte contre les jihadistes qui ont revendiqué la décapitation du journaliste américain James Foley, même si le président Barack Obama n'a pas encore pris de décision. « Nous sommes pour une frappe américaine contre Daech », affirme à l'AFP Abou al-Moqdad, un commandant du Front islamique (FI), une des principales composantes de la rébellion qui combat à la fois les troupes du régime et l'EI. « J'espère que (les Américains) les frapperont et qu'il n'en reste plus un seul. Ce ne sont pas des musulmans, ce sont des infidèles », ajoute l'officier rebelle qui est chef du bataillon des missions spéciales au sein du FI.
D'ailleurs, l'Union mondiale des ulémas musulmans, dirigée par l'influent prédicateur qatari Youssef al-Qaradaoui, a jugé hier que les actions de l'EI violaient la charia... « Je suis pour des frappes américaines sur les zones contrôlées par l'EI car lui et le régime ne font qu'un », continue Jaber, chef de la « police militaire » du FI dans les secteurs est d'Alep, contrôlés en majorité par les insurgés. « Le régime nous bombarde avec des barils d'explosifs et l'EI assassine nos gens avec des couteaux », affirme ce barbu vêtu de treillis.
Certains opposants expriment toutefois leur méfiance après l'annonce du président Obama qu'il était prêt à agir en Syrie contre le groupe extrémiste. Sa déclaration a été suivie par celle du chef de la diplomatie syrienne Walid Moallem qui s'est dit prêt à coopérer avec la communauté internationale contre l'EI. « Les propos du ministre de Affaires étrangères veulent dire qu'une possible frappe est dans l'intérêt du régime. Je suis contre », affirme Mohammad, un militant de l'opposition.