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Et si Federer redevenait numéro un mondial ?

Un tel titre, il y a quelques mois encore, aurait prêté à rire. Il y a un an, à la même époque, Roger Federer avait déjà bien entamé sa plus longue traversée de désert dans son voyage au long cours sur le circuit.
Sa défaite au deuxième tour du tournoi de Wimbledon contre Sergiy Stakhovsky l'avait éjecté du podium du classement ATP pour la première fois depuis dix ans. Le début d'une glissade dont l'inexorabilité n'échappait à personne, face à l'enchaînement de contre-performances et à l'accentuation de ce qui s'apparentait alors comme un déclin définitif. Federer était sur une rivière sans retour, embarqué dans un pays inconnu, d'où l'on ne revient jamais.
Descendu jusqu'à la huitième place en début d'année 2008 (il occupait encore ce rang durant la première quinzaine de mars), il semblait aussi à des années-lumière d'un possible retour au pouvoir. Au plus fort de sa débâcle, à la fin de l'été 2013, il y eut même quelques esprits forts pour suggérer que la retraite définitive constituerait désormais sa meilleure option.
Aujourd'hui, tout ceci semble bien loin, au point que se pose donc à nouveau la question d'un possible come-back au sommet du classement sans susciter l'hilarité. Le retour en force de Federer tient à deux éléments : son extrême régularité dans la performance depuis maintenant plusieurs mois, mais aussi l'absence d'une figure autoritaire durable au sein de la concurrence.
Sur les douze tournois qu'il a disputés cette saison, Federer en a gagné trois et il a atteint cinq fois la finale. Deux fois sur trois, on l'a donc trouvé en piste dans le match pour le titre. Huit finales, quand il n'en avait joué que trois en 2013. Il a également déjà fait mieux qu'en 2011 (6 finales) ou 2009 (7) alors que nous ne sommes pas encore à la fin du mois d'août. Son seul véritable couac, c'est son élimination dès son entrée en lice à Rome, face à Jérémy Chardy. Pour le reste, il n'a jamais engrangé moins de 150 points par tournoi. À la longue, cela finit par payer.

Dilution des titres majeurs
Dans le même temps, contrairement à ce qui s'était produit l'an dernier avec Nadal, personne ne s'affirme donc de façon incontestable au-dessus de la mêlée.
Aucun joueur n'a remporté plus de quatre titres cette saison, un « record » 2014 codétenu par Djokovic et Nadal. En 2013, à la même époque, Nadal en comptait déjà neuf. Les trois levées du grand chelem sont revenues à trois joueurs différents. En sept Masters 1000, il y a déjà eu cinq vainqueurs. Il n'y en avait eu que trois sur toute la saison précédente, et encore, huit des neuf M1000 avaient été trustés par Djokovic et Nadal. Cette dilution des principaux trophées sert les intérêts de Federer.
Pour autant, ce n'est évidemment pas gagné pour le Suisse. Loin, très loin de là. Pour l'heure, Federer, numéro un mondial à plus de 33 ans, et plus de deux ans après avoir lâché le pouvoir, c'est davantage une hypothèse qu'une évidence. Cela n'interviendra de toute façon pas, si cela doit se produire, avant le dernier trimestre 2014.
Reste qu'en moins de six mois, il a déjà accompli le premier pas en repassant devant les Berdych, Wawrinka, Murray et Cie pour s'installer à nouveau sur le podium. Il a même creusé l'écart sur ses plus proches poursuivants. Mais le plus compliqué reste à faire : déloger les deux mastodontes à plus de 10 000 points, Novak Djokovic et Rafael Nadal.

Le gouffre qui le sépare de Djokovic et Nadal est un trompe-l'œil
À première vue, le Bâlois est encore très loin du compte. Djokovic totalise 12 270 points, Nadal 10 670 et Federer 7 490. Mais le gouffre qui semble séparer Federer de ses deux rivaux est un trompe-l'œil. Pour une simple raison : d'ici à la fin de la saison, Djokovic va remettre en jeu 5 200 points, Nadal 4 020 et Federer seulement 1 330. Sachant que Nadal va d'ores et déjà perdre les 2 000 points de son titre à l'US Open l'an dernier. Pour y voir plus clair et bien mesurer que la course à la place de numéro un demeure ouverte, il faut jeter un œil à « la Race ». Sur les points engrangés uniquement depuis le 1er janvier 2014, Djokovic est aux commandes (7 430) et devance, comme au classement de référence, Nadal (6 645) et Federer (6 160).
Moralité, Djokovic tient la corde pour finir l'année au pouvoir, mais sa marge sur Federer (1270 points) est beaucoup plus ténue. Si le Suisse atteint le dernier carré à Flushing, il dépassera Nadal sur 2014. S'il gagne le tournoi, il se relancera totalement. Comme en 2012, lorsqu'il s'était remis en position de redevenir numéro un mondial, il faudra probablement qu'il parvienne à nouveau à gagner en grand chelem pour retrouver le trône. C'est là tout le problème pour Federer, qui n'a gagné qu'un seul des 18 derniers majeurs et dont le dernier titre de cette envergure remonte maintenant à plus de deux ans.
Mathématiquement, en fonction des circonstances, il peut finir l'année numéro un sans s'imposer à New York, mais dans les faits, c'est très peu probable. Et ce ne serait pas souhaitable.
À 33 ans, Federer joue pour les grands titres, pas pour des points. Le classement n'est plus qu'une conséquence pour lui. Un dommage collatéral, comme en 2013. Ou une cerise sur le gâteau. Aujourd'hui, le voilà à nouveau dans le second cas de figure. C'est déjà une sacrée victoire pour le revenant bâlois.

(Sources : agences)

Un tel titre, il y a quelques mois encore, aurait prêté à rire. Il y a un an, à la même époque, Roger Federer avait déjà bien entamé sa plus longue traversée de désert dans son voyage au long cours sur le circuit.Sa défaite au deuxième tour du tournoi de Wimbledon contre Sergiy Stakhovsky l'avait éjecté du podium du classement ATP pour la première fois depuis dix ans....

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