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Moyen Orient et Monde - Offensive

Les Kurdes progressent en Irak, l’EI avance en Syrie

Attentat-suicide contre une mosquée chiite à Bagdad ; Obama « n'a pas pris de décision » concernant d'éventuelles frappes aériennes US en Syrie.

Dans un immeuble abandonné de la ville de Sinjar vivent des déplacés de la minorité yazidie. Youssef Boudlal/Reuters

Les forces kurdes irakiennes gagnaient du terrain hier en Irak sur les jihadistes de l'État islamique (EI) qui ont en revanche enregistré une importante victoire en Syrie voisine en s'emparant d'un aéroport militaire stratégique. Les forces kurdes peshmergas, appuyées par l'aviation irakienne, ont réussi lundi à reprendre trois villages au nord-est de Bagdad, dans la province de Diyala, ainsi que l'une des routes principales utilisées par l'EI pour transporter combattants, matériel et vivres. Les troupes kurdes sont en outre sur le point de contrôler toutes les entrées de la ville de Jalawla, qu'elles cherchent à reprendre à l'EI depuis deux semaines. « Jalawla est stratégique car c'est une porte d'entrée pour Bagdad », a déclaré Shirko Merwais, haut responsable d'un parti politique kurde. L'Irak « mène des frappes aériennes et les peshmergas (...) des combats au sol », a-t-il ajouté. « Au début, la coordination entre les peshmergas et le gouvernement irakien était faible, mais maintenant que le danger que représente d'EI est devenu plus important, elle est bien meilleure », a-t-il souligné. Bagdad a décidé début août d'appuyer la contre-offensive des peshmergas, un mouvement rare de coopération illustrant la gravité de la situation.

 

(Lire aussi : Les pays occidentaux obligés de dialoguer avec Damas, selon les experts)


De plus, les Kurdes, toujours soutenus par l'aviation irakienne, ont également réussi à repousser deux assauts sur la ville majoritairement chiite de Touz Khourmatou, à 175 km au nord de Bagdad, après avoir repris dimanche la zone de Qaraj, au sud-est de Mossoul (Nord), première ville tombée aux mains des insurgés le 10 juin et leur place forte depuis.
De l'autre côté de la frontière, en Syrie, l'EI a en revanche enregistré une importante victoire en prenant dimanche l'aéroport de Tabqa, dernier bastion du régime de Bachar el-Assad dans la province septentrionale de Raqqa. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état de 541 morts, dont 170 soldats tués pour la seule journée de dimanche, depuis le lancement mardi de l'assaut des jihadistes contre l'aéroport.

 

« Agir sérieusement contre l'EI »
De son côté, Washington, qui a mené depuis le 8 août plus de 90 frappes contre l'EI dans le nord de l'Irak, reste déterminé à poursuivre ses raids, menaçant d'étendre son intervention à la Syrie. En effet, suite à l'exécution sommaire du journaliste américain James Foley, les États-Unis ont durci ces derniers jours leur rhétorique envers les jihadistes, condamnant une « attaque terroriste » et annonçant une réponse puissante qui pourrait s'étendre à la Syrie, malgré la menace de l'EI de tuer un second otage américain si les raids se poursuivaient. « Si vous vous en prenez à des Américains, nous irons vous chercher où que vous soyez », a déclaré Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale du président américain, cité par le Wall Street Journal.
Un responsable militaire américain a déclaré au même quotidien que la préparation de frappes contre des « objectifs très importants », comme des personnalités de l'EI, pourrait prendre entre « une heure à une semaine ». Toutefois, le président américain Barack Obama « n'a pas pris de décision » concernant d'éventuelles frappes aériennes américaines en Syrie pour lutter contre les jihadistes de l'État islamique, a affirmé hier son porte-parole Josh Earnest.

 

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Dans le même temps, onze personnes ont été tuées hier et 32 autres blessées dans un attentat-suicide contre une mosquée chiite dans l'est de Bagdad, ont annoncé des responsables de la sécurité et médicaux. Vendredi, une attaque contre une mosquée sunnite au nord-est de la capitale avait tué 70 personnes et entraîné des heurts entre sunnites et chiites. Aucun lien n'a pour l'instant été clairement établi entre les deux attaques.


De son côté, le Premier ministre désigné Haïdar al-Abadi a déclaré que les armes et les groupes armés qui ne sont pas contrôlés par l'État n'ont rien à faire en Irak. Le Premier ministre désigné a ajouté que s'il saluait l'aide de groupes armés dans la lutte contre les jihadistes, ils devaient rester « dans le cadre et sous la direction de l'État, sous le contrôle des forces militaires et de sécurité ». Enfin, le gouvernement allemand a affirmé hier ne pas avoir versé d'argent public pour obtenir la libération d'un Allemand de 27 ans, enlevé en Syrie par des jihadistes de l'État islamique.

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