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Des plages et des égouts...

Pour certains, les stations individuelles sont la seule solution

Georges* habite une jolie villa à Ajaltoun, une région où les réseaux d'égout sont pratiquement inexistants. Comme tous les autres habitants, il avait dû se contenter d'une fosse septique qu'il devait faire vider plusieurs fois par an, une opération longue et coûteuse (à raison d'une centaine de dollars à chaque fois). Et qui n'a pas manqué de lui créer des problèmes avec les voisins. «Ajaltoun est une région en pente, explique-t-il. Malgré toutes nos précautions, nous ne pouvions empêcher toutes les fuites de notre fosse septique vers les voisins du bas, qui s'en sont plaints.»


À la demande de la municipalité et avec son aide logistique, Georges a donc dû remplacer sa fosse septique par un système moins polluant. C'est là qu'il entend parler de stations individuelles en vente sur le marché. «La station que nous avons installée ne fonctionne pas à l'électricité, d'où son avantage, dit-il. Elle est enterrée dans le sol, donc invisible. L'eau épurée qui en ressort peut être réutilisée pour l'irrigation du jardin, des arbers et des fleurs, pas le potager. Le réservoir doit être vidé une fois par an, bien moins que pour une fosse septique.» Pour cette station individuelle qui suffit à sa famille, Georges a dû débourser environ quatre mille dollars comme investissement initial.


Pour plus de détails sur ces installations, nous nous sommes dirigés vers Nicolas Abinader, qui possède une compagnie qui fabrique localement de telles stations (seuls les filtres sont importés). Cette société, à l'instar de quatre ou cinq autres dans le pays, pourvoit des stations à des maisons individuelles, des immeubles et jusqu'à des villages de quelques milliers d'habitants.
«Au Liban, nous privilégions une technologie qui ne nécessite pas de courant électrique, n'est pas très coûteuse et permet de dissoudre les matières solides à un niveau élevé», explique Nicolas Abinader.
Cette station est toujours enterrée et, si l'installation est bien réalisée, elle ne dégage pas d'odeurs désagréables (ce que Georges nous confirme d'ailleurs). «Des problèmes d'odeurs surgissent parfois quand l'installation n'est pas bien exécutée, dans des cas où certains clients font appel à des plombiers non qualifiés pour ce genre de travail, par exemple, explique-t-il. En principe, nous signons un contrat d'installation et d'entretien avec les clients, mais nous ne pouvons les obliger à le faire. Souvent, ils font appel à nous quand le mal est tombé.»


Les stations pourvues par ce genre de compagnies assurent un traitement secondaire de l'eau: en d'autres termes, l'eau qui en ressort est propre à être rejetée dans la nature ou à irriguer des plantes et arbres non fruitiers. « S'il n'y a pas de jardin, l'eau peut être rejetée dans les canaux publics, explique-t-il. Quand cela n'est pas possible, l'eau peut toujours être drainée et rejetée dans les nappes phréatiques puisqu'elle est traitée. Pour une épuration plus poussée, nous pouvons ajouter un traitement tertiaire qui ouvre la voie à une réutilisation de l'eau. »
Les stations en fibre de verre renforcé sont fabriquées au Liban, alors que les filtres en polyéthylène vierge avec de la matière volcanique traitée à l'ultraviolet sont importés. Ces matières permettent aux bactéries qui traitent naturellement l'eau de se développer sans aucun ajout.


En ce qui concerne le coût de telles stations, M. Abinader donne l'exemple d'une station pour deux appartements où vivent dix personnes: son prix ne dépasse pas les 3500 dollars, tous frais inclus. «Il faut savoir qu'en raison des problèmes occasionnés par les fosses septiques, de plus en plus de municipalités obligent les résidents à acheter des stations, dit-il. Pour notre part, nous offrons des facilités de paiement.» L'installation des stations s'accompagne d'une attestation délivrée par la compagnie elle-même. «La nouvelle loi sur la construction contraint les entrepreneurs à doter les bâtiments d'installations pour l'épuration des eaux usées, mais elle est rarement appliquée», poursuit-il.
Qu'arrive-t-il si la région dans laquelle des habitants installent des stations individuelles est dotée plus tard d'une grande station d'épuration réalisée par le gouvernement? «Absolument rien, répond M. Abinader. L'eau qui sera passée par la station individuelle arrivera plus propre à la grande station, ce qui facilitera d'autant plus son épuration.»

* Le prénom a été modifié.

Georges* habite une jolie villa à Ajaltoun, une région où les réseaux d'égout sont pratiquement inexistants. Comme tous les autres habitants, il avait dû se contenter d'une fosse septique qu'il devait faire vider plusieurs fois par an, une opération longue et coûteuse (à raison d'une centaine de dollars à chaque fois). Et qui n'a pas manqué de lui créer des problèmes avec les...

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