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Liban - La situation

La victoire à Ersal, le don saoudien et le retour de Hariri ont dynamisé la vie politique

La victoire de l'armée à Ersal, le don d'un milliard de dollars de l'Arabie saoudite et le retour de Saad Hariri au Liban, il y a quelques jours, semblent avoir déclenché une dynamique positive dans les milieux politiques. Champion du courant modéré sunnite face à la barbarie jihadiste et porteur d'un fonds – supplémentaire – d'un milliard de dollars destiné à équiper d'urgence les forces armées, Saad Hariri cristallise sur sa personne un espoir de déblocage de la crise.

 

Que le fonds d'un milliard de dollars soit une excellente nouvelle pour Jean Kahwagi, on en veut pour preuve indirecte ce que Walid Joumblatt a rapporté hier au sujet de la bataille de Ersal. C'est ainsi qu'en marge d'une déclaration faite hier au cours d'une tournée à Aley, le chef du Bloc de la rencontre démocratique a confirmé que sur le site de l'école technique de Ersal, deux des officiers de l'armée ont défendu avec courage leur position avant d'être tués ensemble... après être arrivés à court de munitions.
Un Conseil des ministres se tiendra ce jeudi, à l'ordre du jour duquel seront inscrites les modalités de distribution du don d'un milliard accordé par le monarque saoudien. Outre ce montant, dont il répondra personnellement au monarque saoudien, et les 35 millions de dollars qu'il déboursera de sa poche en faveur de la reconstruction de Ersal, Saad Hariri pourrait, par sa présence, relancer la dynamique présidentielle et accélérer l'élection d'un nouveau chef de l'État.


À la recherche d'un candidat de consensus à la présidence de la République, le chef du courant du Futur a entamé ses contacts politiques hier par une rencontre avec le président de la Chambre, Nabih Berry. À son agenda également, une rencontre avec Michel Aoun et une autre avec le patriarche maronite Béchara Raï. Pas de projet de rencontre encore avec le secrétaire général du Hezbollah, confirme-t-on par contre de source informée.
Rappelons que la Chambre est convoquée demain pour élire un nouveau président de la République, mais aucun signe ne laisse espérer qu'elle aura plus de chances d'aboutir que les neuf autres qui l'ont déjà précédée depuis trois mois.

 

Point d'inflexion
Pour les observateurs politiques, la bataille de Ersal ainsi que le don saoudien marquent un point d'inflexion dans la crise politique, dans la mesure où elle change la perception de la scène politique locale et interdit désormais à la propagande du Hezbollah de continuer à classer Saad Hariri dans le camp du fanatisme sunnite, simplement parce qu'il est hostile au régime syrien. « Nous ne laisserons pas une poignée d'extrémistes prendre le Liban en otage, a affirmé hier Saad Hariri au déjeuner offert au nouveau mufti de la République, ce sont là des ennemis de l'islam. »


En outre, selon le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, l'appui du roi Abdallah à l'armée renforce aussi le courant de la modération, constituant la preuve de la sincérité du message qu'il vient d'adresser aux leaders musulmans, leur demandant – sans mentionner explicitement les terroristes de l'État islamique (EI) – de dénoncer ceux qui veulent détourner l'islam en le présentant au monde entier comme « une religion de haine, d'extrémisme et de terrorisme ».


C'est donc en champion de la modération que Saad Hariri reprend sa mission politique à partir du Liban, avec en tête de son agenda l'élection d'un nouveau président. À cet égard, ses visiteurs affirment que sa position au sujet de la présidence n'a pas changé. M. Hariri attend que le camp chrétien se mette d'accord sur un candidat, assurant qu'il est prêt à l'appuyer, mais qu'il ne se prêtera pas au jeu des noms. « Saad Hariri aurait préféré de loin se rendre, dès son retour au Liban, au palais présidentiel de Baabda, affirme-t-on dans son entourage. Il attendra patiemment qu'un consensus au sujet du prochain président se soit dégagé entre chrétiens. »

 

Législatives et prorogation
Curieusement, un nouvel éclairage a été apporté hier par le député Ahmad Fatfat au sujet de la présidentielle. Le parlementaire a en effet affirmé qu'au cours d'une récente rencontre avec le patriarche Raï, ce dernier lui a affirmé que la délégation du Hezbollah qui lui a rendu visite avait déclaré, verbatim : « Nous savons que le député Michel Aoun n'a aucune chance d'être élu président de la République. » Le patriarche leur avait alors répondu : « Mais il faut le lui dire ! » Pour s'entendre répondre : « Nous ne pouvons le lui dire, quand il en sera convaincu par lui-même, il nous le dira ; pour nous, nous savons qu'il n'a aucune chance. »
Ce constat d'impasse qui ne peut échapper au chef du CPL doit être confronté avec une échéance qui s'impose d'elle-même, celle du 20 septembre, dernier délai pour le dépôt des candidatures aux élections législatives d'octobre. Et dernier délai pour la décision de prorogation du mandat de la Chambre, si l'on ne veut pas que le premier venu qui fera acte de candidature soit élu d'office.
Or, pour de nombreuses personnalités, l'élection présidentielle doit nécessairement précéder toute décision de prorogation du mandat de la Chambre des députés.

 

Facteurs de stabilité
Avec l'élection d'un nouveau mufti de la République, un facteur de stabilité supplémentaire vient s'ajouter à la dynamique vertueuse provoquée par le retour de Saad Hariri et la victoire d'une logique de la modération au Liban. En effet, malgré le couac provoqué par les agents de l'ordre à Dar el-Fatwa, l'élection de cheikh Abdellatif Dériane est de nature à assainir le climat politique local et compenser les effets destructeurs d'un passé de divisions que certains s'employaient à provoquer et à nourrir.


Un second facteur de stabilisation pourrait intervenir cette semaine, dans le dossier des enseignants, avec probablement un retour à la raison dans les milieux concernés, et par là même sauver l'année de dizaines de milliers d'élèves de terminale. On apprenait en effet que l'unanimité n'existe plus dans les milieux des enseignants sur cette question épineuse. C'est ainsi que le bureau pédagogique du mouvement Amal a publié hier un communiqué précisant que ses adhérents « choisiront de corriger les épreuves, sous condition d'un vote en ce sens des assemblées générales ». De son côté, le bureau pédagogique du courant du Futur a invité le Comité de coordination syndical à revenir sur sa décision de boycotter la correction des épreuves officielles (brevet et bac). Les déclarations convergentes de ces deux bureaux de courants politiquement opposés augure d'une modification de la politique, et du triomphe de l'éthique et du bon sens sur les intérêts sectoriels. À charge pour la semaine qui commence de le confirmer.

 

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commentaires (2)

et meme en parlant de comunaute ... juste une partie de celle-là bénéficiait de cette manne si genereuse!!!

Bery tus

21 h 39, le 11 août 2014

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Commentaires (2)

  • et meme en parlant de comunaute ... juste une partie de celle-là bénéficiait de cette manne si genereuse!!!

    Bery tus

    21 h 39, le 11 août 2014

  • tiens tiens pq on entend plus les personnes qui accusaient les jihadiste d'etre salafitowahhabito sioniste terroriste ?!!? ca vous bouche un coin hien que l'arabie saoudite n'a pas seulement condamner par le verbiage comme d'autre l'on fait mais vient de joindre l'acte a la parole en donnant non pas 100 000 000 de dollars ni 500 000 000 ...mais 1 milliard a la troupe donc au liban ... pas non plus comme certain qui reçoivent des millions et pendant un certain temps des milliards destinee a une communaute seulement !! qu'avez vous encore a dire ?!!?

    Bery tus

    20 h 04, le 11 août 2014

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