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Liban - Liban

Un nouveau pont à Jal el-Dib, peut-être en 2016

La décision de construire un pont qui assure à Jal el-Dib une entrée et une sortie de (et vers) l'autoroute a enfin été prise. Une étude est en cours, confirme le CDR. Mieux vaut tard que jamais...

Les deux futurs échangeurs en U devraient ressembler, dans leur conception, au pont de Nahr el-Mott, selon le CDR. Un ouvrage qui a attiré de nombreuses critiques, rappelons-le. Photo Michel Sayegh

Après de multiples tribulations, un pont desservant l'entrée de la région très peuplée de Jal el-Dib, Metn, fait désormais l'objet d'une étude au sein du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR). Ce pont, qui sera principalement constitué de deux échangeurs en U permettant aux automobilistes d'entrer et de sortir de Jal el-Dib vers (et de) l'autoroute, désengorgera cette localité qui mène elle-même vers de multiples autres villes et villages de la moyenne et haute montagne du Metn. Des dizaines de milliers d'automobilistes par jour sont concernés.


Rappelons qu'à l'entrée de Jal el-Dib se trouvait, jusqu'en 2012, un pont métallique construit dans les années 80. D'autres ponts pareils avaient été installés à cette même époque sur la longueur de l'autoroute allant du Nord vers Beyrouth, dont l'un au niveau d'Antélias et l'autre à Nahr el-Mott. L'état de ces ponts, construits pour être temporaires, s'est naturellement dégradé près de trente ans après leur installation sur cette autoroute quotidiennement embouteillée. Le remplacement des ponts d'Antélias et de Nahr el-Mott par des structures en béton plus solides a eu lieu graduellement. Entre-temps, le pont de Jal el-Dib restait inchangé, le projet de son remplacement étant compromis par l'opposition des deux municipalités concernées, Jal el-Dib et Antélias, à un projet de nouveau pont proposé par le gouvernement.


Élie Hélou, directeur des projets de développement du transport urbain au CDR, rappelle que « le plan initial était de construire deux bretelles en forme de L, qui se prolongent jusqu'à la route intérieure Antélias-Jal el-Dib, permettant ainsi aux automobilistes désirant entrer à Jal el-Dib ou en sortir de prendre la route à partir de cette route-là ou d'y déboucher ». Si le CDR pensait que ce type de ponts allégerait le trafic intense de cette route intérieure, les municipalités étaient d'un tout autre avis. Elles pensaient que des bretelles qui se prolongent jusqu'à l'intérieur aggraveraient un problème d'embouteillage déjà existant. Cette première opposition a mis un frein au projet.


Entre-temps, les voitures et les poids lourds continuaient de passer par milliers tous les jours sur ce pont dont la dégradation apparente faisait l'objet de multiples photos et reportages et alimentait les rumeurs d'un possible effondrement de l'ouvrage. Face aux craintes populaires, la décision de démanteler le pont a été prise et exécutée en février 2012. Malgré le soulagement, l'absence d'un pont à ce niveau n'a pas tardé à irriter les automobilistes désirant se rendre à Jal el-Dib, car elle contribue à augmenter la pression, d'une part sur la route intérieure d'Antélias, et d'autre part sur l'échangeur de Nahr el-Mott, ces deux routes étant les seules qui mènent à Jal el-Dib en l'absence d'entrée principale à cette localité.

 

Plutôt un tunnel ?
Face à l'urgence de trouver une solution, les sit-in d'habitants en colère, dont la vie et les travaux ont été gravement affectés par les problèmes de trafic, se sont multipliés tout au long de 2012 et 2013. Cependant, le plan restait gelé, même si de nouveaux rebondissements ne devaient pas tarder à avoir lieu.
Selon Élie Hélou, les municipalités ont présenté une étude alternative au projet des deux bretelles en L : la nouvelle proposition consistait à construire un tunnel au lieu d'un pont, et a été approuvée dans un premier temps par le Conseil des ministres.


« Comme il est d'usage, le Conseil des ministres nous a demandé d'effectuer une étude technique de cette proposition, poursuit Élie Hélou. Nous n'en étions pas convaincus à la base, et un examen plus approfondi, terminé en 2013 et envoyé au gouvernement de Nagib Mikati quelque trois semaines avant sa démission en mars, a confirmé nos doutes. Ce projet était inapplicable pour plusieurs raisons : d'une part, nous allions faire face à un grave problème durant la construction puisqu'il fallait bloquer la circulation sur cinq voies des onze que compte cette autoroute. Nous n'avions pas la latitude d'élargir la route comme nous l'avions fait à Antélias. D'autre part, un tunnel nécessite une maintenance de 24 heures/24, surtout quand il se trouve, comme dans ce cas-là, sous le niveau de la mer. Il lui faut un système de drainage, de pompage de l'eau, des générateurs... »
L'expert précise que des réunions ont été tenues avec les ministres concernés, et que ceux-ci ont été convaincus du bien-fondé des critiques formulées contre cette proposition, ainsi que de la nécessité de prévoir une construction au-dessus du sol et non sous terre. Pourquoi, alors, ne pas avoir conçu un pont similaire à celui d'Antélias (deux voies allant dans les deux sens avec, en-dessous, des bifurcations permettant l'entrée et la sortie vers la localité donnée) ? « Nous allions nous heurter au même problème durant la construction, c'est-à-dire la nécessité de fermer cinq voies durant plusieurs mois, avec tous les problèmes d'embouteillage qui s'ensuivent », répond-il.


En définitive, Élie Hélou explique que le type d'ouvrage adopté par les concepteurs consiste en deux échangeurs simples en U, l'un permettant aux automobilistes qui se dirigent du Nord vers Beyrouth de bifurquer pour entrer vers Jal el-Dib, et l'autre, en sens inverse, pour offrir une sortie vers Beyrouth. L'entrée de Jal el-Dib étant à quelques mètres seulement de la frontière avec la municipalité d'Antélias, l'échangeur de sortie sera donc situé dans le périmètre de cette municipalité. L'autre échangeur se trouvera au niveau de la sortie actuelle de l'autoroute vers la route maritime (dans le sens allant vers Beyrouth), à la frontière sud de Jal el-Dib.
« Ces deux échangeurs ressemblent, dans leur conception, à celui de Nahr el-Mott, dit-il. La construction de ces deux ponts simples ne posera pas de problèmes majeurs durant les travaux. Ces échangeurs diminueront nettement la pression sur le pont de Nahr el-Mott, sur lequel passe quotidiennement un trafic bien plus intense que celui qui était prévu lors de sa conception. »
Dans une décision récente, le Conseil des ministres a alloué un budget de 48 millions de dollars pour le projet de pont à Jal el-Dib. Selon Élie Hélou, la construction des deux ponts en U devrait coûter environ 13 millions de dollars (l'étude finale permettra d'avancer un chiffre plus précis). Resteront les expropriations, plus coûteuses que dans le cas des autres options puisqu'elles totalisent environ 6 000 mètres carrés. « L'étude exacte n'a pas encore été faite, mais nous espérons que le budget restant suffira, souligne-t-il. Le ministère des Finances affirme que le budget est assuré, mais nous préférons toujours avoir l'argent en main avant d'annoncer officiellement la date du lancement des travaux. »


D'un point de vue des délais, l'étude détaillée du projet devrait durer encore quelque trois mois, à l'issue desquels l'appel d'offres sera lancé. « Il est difficile de prédire combien de temps nécessiteront les expropriations, car la décision est entre les mains des juges, mais il faut compter un minimum de six mois, souligne Élie Hélou. La construction proprement dite devrait durer 14 mois. Si tout se passe comme prévu et que la construction débute en 2015, nous pourrions alors prévoir que le pont sera opérationnel au courant de l'année 2016. »

 

Des municipalités « satisfaites »
Le projet des deux échangeurs en U a l'énorme avantage d'avoir obtenu l'aval des municipalités concernées. Pour le président du conseil municipal de Jal el-Dib, Édouard Zard Aboujaoudé, « ce qui nous importe, c'est une solution qui assure une entrée et une sortie à notre ville ». Selon lui, « ce nouveau projet permettra de désengorger la ville, d'où le fait que nous lui sommes favorables ».
Le président du conseil municipal d'Antélias, Élie Aboujaoudé, qui était un farouche opposant à la première proposition du CDR, s'est dit satisfait de cette nouvelle solution. « Il s'agit probablement de la meilleure option pour régler les problèmes de trafic dans la région », dit-il à L'Orient-Le Jour. Il rappelle que son opposition au précédent projet était mue par les craintes de voir l'embouteillage s'aggraver nettement sur la route intérieure d'Antélias en raison du fait que le pont se serait prolongé jusqu'à l'intérieur de la ville. Il ajoute qu'il n'y aura, selon lui, aucun problème majeur à craindre au niveau des expropriations.

 

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