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Culture - Exposition

Les sculptures à 200 à l’heure de Salvatore Scarpitta

Une passion sportive devenue grand art et célébrée aujourd'hui par le musée de renom, le Hirshhorn, dédié à la sculpture.

Un modèle plus épuré.

À son affiche, une exposition intitulée « Salvatore Scarpitta : voyageur ». Scarpitta est un artiste américain (1919- 2007), épris à la fois d'esthétique formelle, de mouvement et de vitesse. Plus précisément, de courses de voiture. Des concepts qu'il a réunis dans des sculptures que le Hirshhorn donne à voir. Il s'agit notamment de deux bolides, grandeur nature, de son cru recréant l'essence et l'esprit de ce sport, ses buts et le destin de ceux se disputant les performances. En assemblant des pièces de véhicules, certaines existantes, d'autres de son exécution, il exprime une métaphore du voyage à travers la vie vers la mort. L'un de ses modèles, nommé Trevis Race (1985), était la mascotte de la véritable voiture de course qu'il faisait concourir. Et il lui avait donné une allure très pop- art en la décorant de motifs – symboles aux couleurs clinquantes : des éclats de tonnerre jaunes, l'enseigne rouge d'un restaurant, Prime Rib et le logo du confiseur du célèbre chewing gum, Bazooka. Sans oublier la tête de son cher chien pitbull Vito. Le côté sérieux de cet engin : pesant environ 500 kilos, il pouvait rouler à 200 km à l'heure, car il l'avait muni d'un moteur Chevrolet de 670 chevaux.
Pour cet artiste, explique la responsable de l'exposition, son expérience des courses de voiture et leur jeu de mouvance à tombeau ouvert tenaient de l'art, au même titre que la peinture, la danse et la musique. L'ensemble de son œuvre (y compris ses toiles faites de bandelettes de tissus) allait de l'abstraction à un réalisme radical. Du cercle avant-gardiste de Rome (où il avait fréquenté l'Académie des beaux-arts), il avait passé aux visions des circuits de course, cultivant toujours les thèmes qui le préoccupaient : le risque, le mouvement, la mort, la renaissance.

Et aussi le « slow motion » des luges
Depuis son enfance, il n'a jamais cessé d'être fasciné par le mouvement et particulièrement celui des courses de voiture auxquelles il assistait assidûment à Los Angeles, où s'était fixée sa famille (italo-russe). Après ses études scolaires, il s'inscrit à l'Académie des beaux-arts de Rome et durant la Seconde Guerre mondiale, il fait partie des Monument Men, assignés au sauvetage des œuvres d'art volées par les nazis. Puis, retour aux États-Unis et à la culture des vélodromes. Dans ce domaine, il est précisé qu'il privilégiait ceux à caractère populaire plutôt que les autres plus haut de gamme. Dans les années 60, il avait créé une série de répliques de voitures de course, dont une copie de celle conduite par le premier coureur afro-américain, Rajo Jack. Son autre source d'inspiration, les luges, dont il voyait une ressemblance avec le mouvement « slow-motion », des objets primitifs fabriqués avec ce qui tombait sous la main. Il a fait de même en utilisant des parties de chaises, des bâtons de hockey, des arbres de Noël desséchés et autres
rébus. Et lui aussi voulait faire naturel, comme les anciens désirant que « les matières utilisées laissent respirer l'objet ainsi fabriqué ». À noter que sa première luge a été acquise par le peintre Willem de Kooning. Quant à la plus grande partie de voitures de course portant sa signature, elles sont la propriété de collectionneurs européens qui prisaient son art, un hymne à la célérité de 200 km à l'heure et plus.

À son affiche, une exposition intitulée « Salvatore Scarpitta : voyageur ». Scarpitta est un artiste américain (1919- 2007), épris à la fois d'esthétique formelle, de mouvement et de vitesse. Plus précisément, de courses de voiture. Des concepts qu'il a réunis dans des sculptures que le Hirshhorn donne à voir. Il s'agit notamment de deux bolides, grandeur nature, de son cru...
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