Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Crash en Ukraine

« Dans une petite heure, je serai dans l’avion pour la Malaisie... »

Ceux qui n'ont pas embarqué n'en reviennent pas d'avoir échappé au vol funeste MH17, les Pays-Bas en deuil.

Des fleurs et des bougies déposées devant l’ambassade des Pays-Bas à Kiev après le crash de l’avion. Sergei Supinsky/AFP

Une centaine de spécialistes du sida, des familles sans histoire partant en vacances, un couple de fleuristes, des restaurateurs reconnus ou un sénateur : ils ont péri, avec tant d'autres, dans le crash du vol MH17 en Ukraine. « C'était mon frère et mon meilleur ami », assure Sander Essers, 63 ans, qui a perdu dans le crash son frère Peter, 66 ans, sa belle-sœur Jolette, 60 ans, et ses neveux Emma, 20 ans, et Valentijn, 17 ans. Jolette était une psychologue renommée tandis que Peter avait fait carrière dans l'industrie des télécommunications. « Il avait tellement de projets, son bateau est juste là, dans le port, il voulait encore voir le monde », explique M. Essers au sujet de son frère. Le visage de Jolette a fait le tour du monde jeudi soir quand une photo de son passeport, retrouvée parmi les débris de l'appareil, a été postée sur Internet. Emma, une jeune fille « pleine de vie et aventureuse », étudiait la médecine tandis que Valentijn, lycéen, excellait au football et au tennis. La famille Essers se rendait à Bornéo pour explorer la jungle pendant trois semaines avec un groupe d'amis.

 

(Lire aussi : Albert et Marie Rizk ont failli, à la dernière minute, échapper à leur triste sort)

 

« La lutte contre le sida, c'était le but de sa vie »
Dans l'avion se trouvaient également une centaine de spécialistes du sida se rendant à Melbourne, en Australie, pour la conférence mondiale Aids 2014, organisée tous les deux ans. Parmi eux figuraient le chercheur néerlandais Joep Lange, 59 ans, ancien président de la Société internationale sur le sida (IAS), et Glen Thomas, un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé. « La lutte contre le sida, c'était le but de sa vie », assure Jaap Goudsmit, un ami et collègue de longue date de M. Lange. Joep Lange était père de cinq enfants et voyageait en compagnie de son épouse.
Citant des voisins, l'Algemeen Dagblad décrit une famille « intelligente et qui travaillait dur ». La benjamine de la famille, Solenn, 9 ans, « était si intelligente qu'elle avait été avancée d'une année à l'école ». Jinte, 15 ans, avait tweeté une heure avant de prendre l'avion : « Dans une petite heure, je serai dans l'avion pour la Malaisie. » Son frère Brett avait, quant à lui, publié un selfie sur les réseaux sociaux peu avant le départ. Un sénateur du parti travailliste PvdA est également décédé dans la tragédie, affirme le Sénat néerlandais.

 

(Lire aussi : Washington montre du doigt les rebelles pro-russes dans le crash en Ukraine)

 

« Ils partaient en lune de miel »
Les drapeaux étaient en berne hier aux Pays-Bas alors que le pays tentait d'identifier les responsables du crash aérien. Images de la carcasse de l'avion ou des passeports néerlandais retrouvés en Ukraine, cartes explicatives, photos de victimes ou de leurs proches en pleurs apprenant la terrible nouvelle, la presse consacrait non seulement ses premières pages, mais aussi de larges dossiers à la catastrophe. À l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, une vingtaine de bouquets de fleurs étaient disposés à l'extérieur de l'aéroport. « Incroyable... Reposez en paix, pensées à tous les proches », pouvait-on lire sur l'une des cartes, attachée à un bouquet de roses. « Les Pays-Bas pleurent, le monde est sous le choc, cela n'aurait jamais dû arriver », indiquait un autre message. Pradiep, 50 ans, est venu se recueillir quelques instants auprès des fleurs déposées en hommage aux victimes. Un couple au sein de sa belle-famille avait embarqué sur le vol MH17. « Ils partaient en lune de miel, ils venaient de se marier il y a à peine deux semaines, c'est tellement triste », a-t-il déclaré.

 

 


De leur côté, ceux qui n'ont pas embarqué, en retard, par souci d'économie ou pour être en famille, n'en reviennent pas d'avoir échappé à ce vol funeste. En effet, quand Barry Sim s'est rendu compte qu'il ne monterait pas dans le même avion que son épouse Nour Azaani et leur bébé de 3 mois, il s'est plaint auprès de son agence de voyages. Mais l'avion étant plein, Barry n'a pas pu prendre un ticket sur le vol de midi en partance d'Amsterdam et décide donc de transférer les tickets de sa femme et de sa fille vers le vol du soir. Si Barry se dit « soulagé » et « béni », ses pensées vont aux familles des nombreuses victimes. Une autre famille, qui devait se rendre en Australie, via Kuala Lumpur, pour un enterrement, est, elle, arrivée trop tard à l'aéroport pour pouvoir acheter des tickets sur le vol MH17. « C'est un peu irréel, assure-t-elle à la télévision locale AT5, une petite fille aux boucles blondes dans les bras. Je n'en reviens pas. »

 

Une centaine de spécialistes du sida, des familles sans histoire partant en vacances, un couple de fleuristes, des restaurateurs reconnus ou un sénateur : ils ont péri, avec tant d'autres, dans le crash du vol MH17 en Ukraine. « C'était mon frère et mon meilleur ami », assure Sander Essers, 63 ans, qui a perdu dans le crash son frère Peter, 66 ans, sa belle-sœur Jolette, 60 ans, et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut