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Moyen Orient et Monde

« J’ai ouvert la porte et j’ai vu des gens tomber du ciel »

La crise ukrainienne prend brutalement une nouvelle dimension qui va mettre tous les protagonistes, en premier lieu les Russes, sous forte pression, estiment hier des analystes.
L'ampleur du drame et son caractère inattendu ont une première conséquence : prouver s'il en était besoin que « ce qui se passe dans l'Est de l'Ukraine est bien une sorte de guerre, on n'est plus dans un contexte de conflit local », selon Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). « Pourquoi Kiev n'a-t-il pas interdit aux avions de voler au-dessus de notre région ? J'ai tellement honte que tout cela soit arrivé ici », se désole de son côté Artien, âgé de 24 ans. « Pour moi, cet avion, c'est le signal. Je vais partir. Ici, c'est dangereux et il n'y a plus rien. » « J'ai ouvert la porte et j'ai vu des gens tomber du ciel. Un corps est tombé sur mon carré de légumes », témoigne quant à elle une jeune femme, qui préfère taire son nom.
De plus, la télévision officielle russe accusait hier, presque sans détour, Kiev d'être responsable de la chute de l'avion malaisien, allant jusqu'à relayer la théorie d'un complot visant Vladimir Poutine.
La Russie répliquera en cas de tirs ukrainiens délibérés sur son territoire en « détruisant le point à l'origine du tir », a de son côté déclaré hier le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a déclaré hier matin à Kiev que les séparatistes prorusses, qui contrôlent la zone où s'est écrasé un avion de ligne malaisien, ne laissaient pas y accéder les enquêteurs de l'agence d'aviation ukrainienne.
De plus, des secouristes ont indiqué qu'une des deux boîtes noires du Boeing a été retrouvée, mais un responsable séparatiste avait dit auparavant que ces enregistreurs de vol allaient être envoyés à Moscou pour y être décryptés. Un responsable du ministère ukrainien des Affaires étrangères a réagi à cette déclaration en soulignant que selon le droit international, les boîtes noires devaient rester sur le territoire du pays où s'est produit l'incident et que leur expédition à l'étranger serait illégale.
De leurs côtés, des experts des services de renseignements américains estiment que le Boeing 777 a été abattu par un missile sol-air dont l'origine reste cependant encore incertaine. Le missile russe sol-air Bouk, vraisemblablement responsable de la destruction de l'avion, est un projectile autopropulsé et guidé capable d'atteindre des cibles aériennes volant à 22 000 mètres, mais qui requiert un lourd dispositif au sol, selon les experts.
Tout le monde se mobilise pour faire avancer l'enquête. La France a envoyé deux experts et Interpol a annoncé hier soir qu'il s'apprêtait à envoyer d'ici à 48 heures une cellule de crise pour aider à l'identification des victimes. De plus, une trentaine d'inspecteurs de l'OSCE sont arrivés hier sur les lieux de la chute de l'avion malaisien alors que la Commission européenne a annoncé hier avoir pris des mesures pour assurer la sécurité des vols après la catastrophe aérienne en Ukraine. De son côté, le FBI et l'autorité américaine des transports s'apprêtent à envoyer des enquêteurs.
L'avion avait « un carnet d'entretien en ordre », a déclaré hier Malaysia Airlines, précisant qu'il y avait en définitive 189 Néerlandais à son bord.
Enfin, contacté par L'Orient-Le Jour, le service de presse du ministère néerlandais des Affaires étrangères a expliqué qu'il ne pouvait pas donner plus de détails avant la fin de l'enquête, mettant en avant les « risques diplomatiques » d'une erreur d'appréciation.

La crise ukrainienne prend brutalement une nouvelle dimension qui va mettre tous les protagonistes, en premier lieu les Russes, sous forte pression, estiment hier des analystes.L'ampleur du drame et son caractère inattendu ont une première conséquence : prouver s'il en était besoin que « ce qui se passe dans l'Est de l'Ukraine est bien une sorte de guerre, on n'est plus dans un contexte de...

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