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Liban - La situation

Iran contre reste du monde

Comme si cela était encore possible, la situation s'est corsée un peu plus ces jours derniers au Liban, avec le regain de tension au Liban-Sud, la fronde des milieux sunnites à Tripoli et les tiraillements clientélistes en Conseil des ministres. Et ces nouveaux sujets de préoccupation s'ajoutent bien entendu à la persistance des autres impasses de la République, notamment la crise de la présidentielle, dont on ne voit toujours pas l'issue.
Au cours du week-end écoulé, les observateurs se sont interrogés, non sans anxiété, sur la signification des derniers tirs de roquettes sur le territoire israélien à partir du Liban, en concomitance avec les événements de Gaza. L'une des questions posées était de savoir si l'identité politique des auteurs de ces tirs pouvait avoir un sens quelconque ou s'il fallait plutôt ne pas en exagérer la portée.
On sait que deux Libanais ont été arrêtés en relation avec ces tirs, ce qui, en soi, est déjà un important succès à mettre au crédit des forces de l'ordre, une première dont on se félicite franchement dans certains milieux diplomatiques.
Or, il est apparu que l'un des deux individus arrêtés est un cadre militant de la Jamaa islamiya, ce qui ne veut rien dire du tout puisque l'on sait que sur le terrain, il existe des tendances différentes et parfois contraires au sein de cette mouvance sunnite, les unes alliées aux haririens, d'autres au Hezbollah.
Pour nombre d'observateurs, le timing des tirs et le contexte géopolitique sont autrement plus significatifs. La théorie qui prévaut veut que ce soit l'Iran qui, après la formidable gifle reçue dans les régions sunnites de l'Irak et le refroidissement subséquent de la communauté internationale à l'égard de Téhéran, s'efforce d'améliorer ses positions dans ses négociations avec l'Occident. D'où l'escalade à Gaza, mais aussi dans d'autres points de la région, et la tension créée au Liban-Sud.
Selon les défenseurs de cette théorie, le fait que le Hezbollah n'ait pas été mis directement à contribution par l'Iran n'a aucune importance. Ce qui compte, c'est que ces tirs ont bel et bien eu lieu, car si le Hezbollah n'en voulait pas, rien ne se serait produit.
Cet épisode montre à quel point la scène libanaise reste tributaire des développements dans la région. Et l'évolution de la situation à Tripoli, où les milieux islamistes ont fixé à jeudi prochain un ultimatum à l'État pour libérer la dizaine de chefs de milices de quartiers arrêtés dans le cadre du plan de sécurité, n'est-elle pas un écho des victoires – pas si lointaines que cela – de l'« axe » sunnite en Irak ?
Reste les chicaneries typiquement libano-libanaises, comme la querelle clientéliste sur le conseil des doyens de l'UL, qui risque de paralyser totalement l'action du Conseil des ministres, et, naturellement, la crise de la présidentielle.
Cependant, si celle-ci résulte d'abord d'un blocage local, comme le souligne dans ces colonnes l'ambassadeur de France, ce blocage permet à une puissance étrangère au moins de tirer les marrons du feu. Et cette puissance, c'est encore l'Iran !

É. F.

Comme si cela était encore possible, la situation s'est corsée un peu plus ces jours derniers au Liban, avec le regain de tension au Liban-Sud, la fronde des milieux sunnites à Tripoli et les tiraillements clientélistes en Conseil des ministres. Et ces nouveaux sujets de préoccupation s'ajoutent bien entendu à la persistance des autres impasses de la République, notamment la...

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