Au lendemain de l'annonce des recommandations de la commission parlementaire de l'Énergie, des Travaux publics et des Transports sur les solutions à la crise de l'eau, le député Mohammad Kabbani, président de cette commission, a précisé à l'agence al-Markaziya que « cette crise affecte déjà les Libanais, et elle pourrait durer jusqu'en octobre, sinon novembre ».
La commission, rappelle-t-on, avait recommandé, entre autres, de décréter l'état d'urgence hydraulique, d'interdire l'irrigation des cultures saisonnières en indemnisant les agriculteurs, de saisir des puits en payant une somme en contrepartie à leur propriétaire et d'importer de l'eau de Turquie. L'hiver a été particulièrement sec cette année, les réserves d'eau du Liban s'amenuisent à vue d'œil et les camions-citernes qui livrent l'eau aux domiciles sont très nombreux à sillonner les rues.
Sur l'importation d'eau de Turquie, M. Kabbani a dit avoir « décelé une impression positive » lors de sa réunion avec l'ambassadeur de ce pays. « Nous sommes un pouvoir législatif et nous ne négocions pas au nom du Liban, a-t-il cependant précisé. Je mettrai les informations dont je dispose au service du gouvernement en lui recommandant d'accélérer les négociations avec la partie turque. »
Les fonds sont-ils assurés pour importer de l'eau de Turquie ? « L'eau est une denrée indispensable, il faut assurer les fonds, a-t-il répondu. L'électricité et les routes peuvent attendre, mais pas l'approvisionnement en eau. L'argent existe, surtout que la crise touchera le plus durement Beyrouth et ses environs, et que l'Office des eaux de Beyrouth a son propre budget. »
Et d'ajouter : « Si le Liban doit importer de l'eau de Turquie, j'insisterai pour qu'un accord d'État à État soit signé pour barrer la route à tous les intermédiaires de quelque partie que ce soit. Le problème de l'eau est un sujet particulièrement sensible. »
À la question de savoir si la proposition d'arrêter l'irrigation des cultures saisonnières et d'indemniser les agriculteurs est applicable, Mohammad Kabbani a déclaré : « Par cultures saisonnières, nous voulons dire les légumes qui consomment une très grande quantité d'eau, et non les arbres fruitiers. Les agriculteurs ont d'ores et déjà des difficultés à irriguer leurs cultures. Le problème ne fera que s'accentuer avec le temps, les agriculteurs verront leurs cultures mourir et exigeront des indemnités de l'État. Voilà pourquoi nous avons suggéré d'économiser une partie de cette eau en la consacrant à l'usage domestique et d'indemniser les agriculteurs plus tôt. »
Interrogé sur le fait de savoir pourquoi les barrages inaugurés récemment ne résolvent pas le problème, M. Kabbani a déploré que « ces projets ne soient pas suffisamment étudiés ». « La première pierre est posée au cours d'une grande cérémonie et on s'aperçoit plus tard que ces projets ne sont pas propres à l'exécution, ou qu'ils ne remplissent pas les conditions écologiques et économiques requises, a-t-il ajouté. Nous comprenons alors qu'il s'agit d'adjudications et de dépenses inutiles. »
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LES FONDS... HEIN ? SANS SURFACE(S) ?
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 44, le 11 juillet 2014